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Au Québec, sur neuf suicides, huit sont commis par un hommeHercule Dufferin, Viernes, Mayo 23, 2003 - 12:50
Yves Pageau
Jeudi le 22 mai, la radio de Radio-Canada diffusait une autre émission sur le taux anormalement élevé de suicide des hommes au Québec. Oui mais, a rétorqué un auditeur dont le nom est associé au sexisme contre les hommes, les femmes commettent plus de tentatives de suicide et les hommes qui se suicident sont des homosexuels ou des autochtones. Rarement des hétérosexuels blancs. Me permettrez-vous, quand ce minable visitera CMAQ de lui écrire le fond de ma pensée? Comprenons bien, les hommes, même s’ils disparaissent par milliers, ne méritent pas qu’on s’en occupe. La question du suicide revient annuellement sur la place publique au moment de la publication des « statistiques alarmantes. » Un article, une émission de radio et la question retourne aux oubliettes pour la prochaine année. Personne, semble-t-il n’ose poser la question incontournable. Est-ce parce que les hommes n’ont pas la cote que souvent ils ne tiennent pas à la vie. Il faudrait bien qu’une fois, on ose aborder la question. La vie des 1300 hommes qui, au cours des douze prochains mois se suicideraient, en dépend. La société dans laquelle nous vivons ne fait pas la partie facile aux hommes. Ils sont des agresseurs, des payeurs de pension alimentaire, des pères absents, souvent évacués de la vie de leurs enfants, expulsés de leur demeure, menacés d’incarcération sur simple dénonciation de leur conjointe et quand, d’aventure, ils osent prendre la parole, ils sont immédiatement condamnés pour leurs propos réactionnaires, macho, antiféministes et masculinistes. La dernière trouvaille consiste à installer une clôture sur le pont Jacques-Cartier pour empêcher les piétons d’en sauter. Comme projet de société, on a vu mieux. 1300 victimes par année, c’est l’équivalent de deux Boeing 747 qui s’écrasent dans l’Atlantique. Que ne serait-on pas autorisé à faire pour réduire l’ampleur de la catastrophe? Chacune des pertes est une catastrophe pour les proches tout comme pour la société et j’entend encore les représentants des ligues intégristes se défendre d’en porter ne serait-ce qu’une partie de la responsabilité. Fort bien. Cessons alors de plaider votre irresponsabilité et occupons-nous aujourd’hui de tous ceux dont la condition serait appelée à se détériorer au point où ils seront tentés, dans quelques mois, de commettre l’irréparable. Nous n’en seront tous que plus riches.
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