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La médiacrité encore remise en question

Mary-Josée Brissette, Jueves, Mayo 8, 2003 - 15:54

Mary-Jo

Hier se tenait un forum de discussion, au collège de l'Outaouais, à Hull, qui avait pour titre "Le rôle des médias dans la diffusion des grands enjeux actuels", et était divisé en quatre grands thèmes. Ç'aurait pu être débattu en profondeur, mais malheureusement, tout n'a été abordé qu'en surface, sûrement par manque de temps. Toutefois, quelques bons commentaires sont ressortis de cette discussion...

Une quinzaine d'étudiants présents servaient d'auditoire pour ce forum de discussion, qui se tenait, soit dit en passant, dans le cadre d'un projet de fin de session d'un étudiant en sciences humaines du collège. Matthew, l'étudiant en question, avait choisi quatre thèmes pour alimenter le débat, orchestré par les invités, Marc-André Joanisse, chef des nouvelles au quotidien Le Droit, Jacques Rochon, directeur de l'information à Radio-Canada, Marcel Painchaud, enseignant en politique au collège de l'Outaouais et Frédéric Dubois, du CMAQ.

La concentration médiatique
Grosso modo, les participants ont exprimé leur opinion face au phénomène de convergence médiatique. "La concentration des médias ce n'est pas dangereux si on ne s'embarque pas dans un projet de genre Star Académie. La liberté de la presse n'est pas menacée à mon avis", de dire M.Joanisse du Droit. Tandis que M.Dubois affirme qu'il y a un risque réel en faisant référence au congédiement de Russel Mills du Ottawa Citizen, M.Painchaud, enseigant, estime que les querelles relatives aux conflits idéologiques sont normales, et que si le journaliste ne peut s'y soumettre, libre à lui de partir. Selon lui, la concentration de la presse dépend de l'idéologie de l'homme qui la concentre. M. Rochon, un accroc des statistiques, dit qu'on ne changera rien à la convergence des médias, et donne pour appui à ses dires qu'il y a quelques années, aux États-Unis, un millier de compagnies se partagaient les 1700 quotidiens et 11 000 magazines du pays, alors qu'aujourd'hui, le nombre est passé à 10.

La désinformation et la propagande en temps de conflit
L'information se déteriore-t-elle en temps de conflit? "En temps de guerre, la première victime, c'est la vérité, dit un vieil axiome. En temps de guerre, les journalistes suivent l'armée, et sont soumis, dans le cas de la guerre en Irak, par exemple, à la volonté de la Maison Blanche, qui veut donner l'illusion que tout va bien. L'histoire est écrite par les vainqueurs et non les vaincus...rappellez-vous les photos de guerre truquées durant la guerre de Sécession", rappelle M.Rochon. Alors que MM Painchaud et Joanisse déplorent le sensationnalisme des chaînes comme CNN, FOX news, RDI, etc, M.Dubois rappelle qu'on est encore en temps de guerre dans la société. "Les mouvements sociaux se battent constamment. De quoi est-ce qu'on parle le plus dans les médias? On ne parle plus de ces batailles, à moins qu'il y ait quelque chose de sensationnel à dire. Qui plus est, y a-t-il vraiment une diversité de point de vues dans les médias ambiants?"

L'avènement des réseaux d'information en continu et leurs conséquences
"La télévision a le spectacle pour mandat ne comptez pas sur la télé pour faire des analyses en profondeur. Les réseaux en continu ont apporté une forme instantanée d'information et on couvre les événements à chaud. C'est le danger de ce genre de reportage, qui ne permet pas de faire l'analyse et la mise en contexte de la nouvelle. Les gens devraient complémenter avec d'autres médias", mentionne M.Rochon de Radio-Canada. MDubois a déploré le fait que l'information en continu uniformise l'information au lieu de la diversifier, comme il se devrait.

L'avenir des médias
M.Joanisse voit l'avenir des médias sur Internet. Il déplore le fait que les gens ne se contententeront que de trois paragraphes (en faisant référence à cyberpresse.ca) au lieu de quinze. Frédéric Dubois pense que les médias devraient créer une dynamique de débat et de discussion au lieu d'imposer la nouvelle comme un produit à digérer. M. Painchaud est très optimiste, il croit fermement que la folie individualiste "va nous passer" et prône la mondialisation de l'information, le tout, en comparant les journaux à des cartoons. Finalement, un oeil plus pessimiste. Celui de Jacques Rochon, qui rappelle la gravité de la situation de la concentration de la presse et déplore le manque de diversité dans l 'information. Il dit que pour un Michel Chartrand, il y a dix néo-libéraux. Il conclut en disant que la télé va toujours rester parce qu'elle est très efficace; elle jour avec l'émotion des gens.

Une piste de réflexion en conclusion. Est-ce que les gens veulent vraiment avoir du fast news, ou est-ce que la pensée unique est imposée par les magnas de la médiacrité ambiante?



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