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Un policier peu ordinairedavid, Martes, Mayo 6, 2003 - 06:42 Un policier français (anti-émeute?)aimerait que les syndicats de police puissent se joindre aux discussions du Forum Social Européen et de la préparation anti-G8 à Evian. Pourquoi le mouvement altermondialiste ne se ferait pas promotteur de se rapprochement? CE POLICIER (ANTI-ÉMEUTE ?) AIMERAIT QUE LES SYNDICATS DE POLICE PUISSENT SE JOINDRE AUX DISCUSSIONS DU FSE (ET DE LA PRÉPARATION ANTI-G8 ?) . ON VIT UNE ÉPOQUE FORMIDABLE, COMME DISAIT REISER... Clichés, préjugés et vérités, la police vue de l'intérieur. Si la prévention fait de moins en moins partie des politiques liées à la sécurité et à la justice, elle doit être une priorité, et par la même un atout, de l'action militante. Et ce, à plus forte raison, dans le domaine des manifestations et actions de terrain à l'occasion des grands rassemblements à risque. Cette prévention doit s'appuyer sur deux axes : la connaissance globale des forces en présence et la connaissance pratique des lois, droits et devoirs qui réglementent l'action militante. La première se compose de trois aspects dont deux sont connus dans le milieu militant : c'est la multitude politique, syndicale et associative qui compose le mouvement social altermondialiste et apparenté et leurs adversaires directs, gouvernements, multinationales et autres organisations soutenant le modèle libéral. Le troisième, lui, est mal connu et enfermé dans une image d'Epinal que Mai 68 a interminablement fixé dans nos mémoires : les forces de police. Je fais parti actuellement de la police nationale en tant qu'adjoint de sécurité (emploi jeune police) dans le quartier sensible de ma ville. On pourra alors me suspecter de parti pris et même certains, disons le, de collaboration. Police nationale = police du capital ! Pour les rassurer et rendre crédible la suite de cet article, je les informe par avance qu'avant d'intégrer cette police du capital, j'ai été syndiqué étudiant pendant près de 4 ans, successivement à L'UNEF-SE, l'UGEM (ex Unef-SE oppositionnelle de Montpellier) et enfin la FSE Montpellier (pour ceux qui ne les connaissent pas ce sont des syndicats de gauche et même extrême gauche). J'ai participé activement à deux grèves universitaires et à de nombreuses occupations de conseil d'administration. J'ai été un organisateur des procès Bové en février 2001 et j'ai subi quelques charges de CRS notamment en décembre 2000 au sommet européen de Nice. Je suis aujourd'hui encore adhérent à Attac Montpellier et je vote extrême gauche. Un parcours atypique ! I. Qui est le policier ? Loin des stéréotypes et préjugés, le policier français (je parle ici surtout des policiers et non des gendarmes que je connais moins même si nous avons bien sûr quelques points communs) est avant tout une personne comme les autres. Il a une famille, une femme, des enfants, une opinion qui n'est pas toujours celle du gouvernement sous lequel il sert, sort en boîte, va au cinéma, fait ses courses dans le même supermarché que vous, il est blanc, noir, arabe, asiatique, gitan et homosexuel. Il peut être con, raciste, alcoolique, avoir des actions en bourses mais on peut être cela sans être dans la police. Ce qu'il est important de saisir par là, c'est que le policier est un individu comme les autres qui a des préoccupations identiques à l'ensemble de la société : ses impôts, l'éducation de ses enfants, le crédit de la maison, etc. Le policier est vu tel un individu extérieur à la vie sociétale. C'est une erreur car, au contraire, il y est impliqué de façon commune (à l'instar de tous) mais aussi de manière directe et quotidienne de par sa fonction. Si le mythe du policier alcoolique tend à s'éroder, celui du flic raciste lui a encore de beaux jours devant lui. Hors, rien ne vérifie aujourd'hui ces images d'Epinal. Bien sûr, on ne peur nier que des problèmes d'alcoolisme touchent des fonctionnaires de police (cependant, il n'existe pas d'études prouvant la prédominance de l'alcool au sein de la police) et que certains soient racistes. Mais l'évolution sociologique de la police vers une police démocratisée à l'ensemble de la société est réelle et ce, à travers un recrutement plus rigoureux, l'emploi d'adjoints de sécurité jeunes et dont beaucoup sont issus de minorités et de quartiers sensibles (et qui deviennent par la suite gardiens de la paix) et par la mise en place de la police de proximité. On peut penser d'ailleurs que de par sa fonction de protecteur d'une oligarchie politico-économique le policier en tire un avantage à l'instar des collaborateurs vichystes. Il n'en est rien. Tout au plus, bénéficie-t-il d'exonération quant au transports en commun dans certaines villes pour se rendre à son travail. Sinon, sa fonction ne lui donne ni gloire ni fortune. Certains fonctionnaires de police se voient refuser des crédits ou des locations. Ils n'ont pas d'avantages fonciers ou financiers vis à vis des impôts, des mutuelles ou des banques. Ce sont des salariés comme les autres qui effectuent un travail particulier et dangereux. Pour argumenter ce propos : sur l'ensemble des 15 pays de l'Union Européenne, les policiers français touchent le plus bas salaire après les portugais. II. Bavures… Il est vrai que la police n'a que rarement suscité des réactions mesurées. Elle est soit coupable soit innocente mais jamais multiple. Hors, comptant près de 130.000 fonctionnaires de polices, la police nationale est une maison de grande diversité à l'instar de la société et chaque individu apporte sa spécificité. Ceci explique que certains de ses membres commettent des actes délictueux notamment en matière de violences physiques. Mais le comportement individuel n'explique pas seulement ces violences illégitimes, appelées aussi bavures. Des facteurs politiques sont également essentiels dans la compréhension de ces violences. Sur l'ensemble des 592 dossiers traités par la police des polices (IGS pour Paris et IGPN pour la province) en 2002, 432 l'ont été par l'IGS pour des violences illégitimes commises sur Paris et la petite couronne. D'ailleurs, les affaires provinciales se déroulent souvent dans les autres grandes villes du pays (Marseille, Lyon, Toulouse…). Ces statistiques démontrent donc que les « bavures » ont un caractère éminemment politique, c'est à dire qu'elles résultent à la fois du durcissement de la petite et moyenne délinquance et de la pression mis sur les forces de police dans la lutte contre la délinquance et particulièrement dans la culture du chiffre, du résultat statistique. Cependant, on ne serait oublier le décalage qui existe aussi entre la formation en école de police et les réalités du terrain. En fait, si les violences illégitimes sont plus fréquemment perpétrées à Paris ou dans les grandes villes provinciales de Lyon ou Marseille et leurs agglomérations (la région parisienne pour la capitale), c'est parce que dans ces grandes cités, les facteurs précités sont démultipliés par les pressions politiques locales (affrontements entre notables qui utilisent la police comme arme électorale) et l'importance médiatique de ces villes dans les journaux nationaux. Pour finir, la plupart des bavures parisiennes (qui sont les plus nombreuses) sont commise dans la Seine Saint Denis qui est connue pour sa violence délictuelle et sociale. Cela dit, il est constaté une hausse inquiétante des plaintes pour violences illégitimes, principalement sur la région parisienne, depuis 1997. Si, sur trois ans, la hausse pour l'ensemble du pays est de 8 % des affaires traités par l'IGPN, il est de 12 % pour l'IGS soit Paris et petite couronne. Cette hausse ne correspond pas à l'effet Sarkozy mais à une radicalisation de la violence, particulièrement envers les forces de police, et par la même une radicalisation des méthodes policières afin de répondre de façon consciente ou inconsciente à cette violence. D'ailleurs, la dureté grandissante du travail policier dans les zones sensibles aboutit à une fatigue psychologique qui entraîne dans certains cas des dépressions et dans d'autres, des réactions violentes qui contribuent à accentuer le phénomène des « bavures ». Quant aux sanctions prononcées au sein de la police, le chiffre de ces sanctions est stable depuis trois ans, un peu plus de 2000 cas en moyenne dont 32 policiers sanctionnés en 2002 pour des violences en service (contre 23 en 2001 et 27 en 2000). III. …et bravoures Il ne faut pas borner le travail de la police au maintien de l'ordre (CRS) et aux contrôles d'identité. Comme il faut faire la part des choses entre la police des grandes villes, soumise à pression, et celles des villes de petite et moyenne importance. La police est constituée d'une multitude de services : SRPJ, CRS, police de proximité, BAC, police secours, Lutte anti-terroriste, contre-espionnage, unité de prévention, sécurité routière… elle regroupe un ensemble de besoins de la société. Et bien qu'elle soit critiquée, elle n'en reste indispensable tant pour celui qui la soutient que pour ceux qui l'exècrent. A un moment ou en un autre, tout le monde a besoin de la police. D'ailleurs, à un tel point qu'elle est souhaitée pour des missions qui ne la concerne pas (renseignements, fuite d'eau, intervention premiers secours, écoute psychologique, etc.). C'est souvent le 17 qui est composé comme numéro d'urgence, comme appel d'air indifféremment du problème. La situation est même plus préoccupante. La police est subordonnée à un rôle d'assistante sociale par le public mais également par l'Etat (bien que Sarkozy semble vouloir changer cela… ?). En effet, les policiers sont devenus des travailleurs sociaux, destinés à « absorber la misère sociale et sa conséquence violente et délictuelle ». Le problème est qu'elle n'a ni cette ambition, ni la formation et encore moins les moyens d'assurer la sécurité des citoyens et leur bien-être psychologique. La police de proximité souffre de ce manque de moyens humains et matériels qui permettrait une politique de prévention/répression efficace. Elle souffre aussi d'une justice puissante qui peut donner une suite à son travail de terrain. Et face à ce manque de moyens, on demande à la police de fournir un effort plus conséquent pour lutter contre la délinquance. Là où certains voient des héros, des cow-boys créés par Sarkozy, il n'y a que des salariés qui obéissent à la hiérarchie, font leurs travails loin des clichés, comme tout fonctionnaire et en retire souvent une grande fatigue morale mais non un ego démesuré. Si Paris détient le record des violences illégitimes, c'est parce que les policiers parisiens sont confrontés à la fois à une pression énorme de la hiérarchie (la délinquance parisienne est médiatisée, source d'enjeux politiques) et à une délinquance violente et une grande misère. N'oublions pas que le maintien de l'ordre par les CRS et les contrôles d'identité (ces contrôles dit au faciès qui attisent les rancœurs) ne sont qu'un pourcentage assez faible de l'activité policière. N'oublions pas que la police est le service public qui est en prise directe avec tous les aspects de la misère sociale, c'est à dire contrairement aux autres, avec la violence extrême dont elle peut accoucher, avec ce que l'homme peut avoir de plus mauvais en lui. Enfin, la police nationale, c'est aussi entre 15 et 20 morts par an en moyenne et 6593 blessés en service en 2002. IV. Histoire d'une incompréhension idéologique Maurice Rajsfus et Alexis Violet écrivaient dans le manifeste du 6 avril 1994 de l'Observatoire des Libertés Publiques intitulé « Que fait la Police ? » : « un comportement grossier, injurieux, méprisant, provocateur, raciste, brutal et enfin sexiste, c'est tout ce que l'on peut attendre d'un gardien de la paix ( entre guillemets dans le texte) ». Cette généralisation rapide et erronée ne repose que sur une conception idéologique d'une police illégale au vu de l'autogestion sociétale des individus nécessaires à la garantie des libertés publiques. Même si ce discours n'est pas toujours explicite, il est récurrent car la police est un point d'ancrage facile à la contestation anti-étatique ou anti-gouvernementale. Il vient de thèses anarchistes (Proudhon, Bakounine) qui ont toujours vu l'Etat comme un barrage aux libertés et la police comme le bras armé de ce totalitarisme structurel. Hors, la police n'est qu'un outil de l'Etat pour assurer la sécurité de la population et la police n'est pas en elle-même une structure dirigeante. Elle obéit, tant bien que mal, aux péripéties de l'Histoire. D'ailleurs, sa création n'a aucun rapport avec une quelconque police politique ou de répression. Elle a été le fruit d'une nécessité suite à une criminalité violente et grandissante qui terrorisait les populations rurales et urbaines, principalement à Paris. Mars 1667 : depuis le moyen-âge, les populations sont harcelées par les bandes de brigands, en ville ou en campagne, et les modestes efforts des villes ou des seigneurs pour se protéger de ce fléau ne suffisent pas à enrailler ces hordes. Elles tuent et pillent impunément de jour comme de nuit. Des guets royaux ou seigneuriaux sont mis en place dans les villes, aidés des milices du peuple armé par les corporations et la bourgeoisie. Mais, le danger et les salaires de misère ne permettent pas d'avoir une sécurité efficace. Sous le règne des Henri IV et autres Louis XIII, Paris est devenu un coupe-gorge où la mort frappe les plus riches et les plus pauvres. Un véritable crime organisé s'est constitué à la cour des miracles qui terrorise la capitale. La misère rurale a amené dans les villes une population pauvre qui, devant la misère citadine, la pousse au crime. Un simple différend peut tourner à l'émeute. Devant cette situation, Louis XIV et Colbert décident de prendre une mesure radicale : la création d'un corps chargé la sécurité publique à Paris, la Police. Cette tâche est confiée à Gabriel Nicolas de La Reynie, nommé à cet effet Lieutenant de Police. Il est chargé d'organiser cette nouvelle institution et surtout d'agir vite. Première mission : vider la cour des miracles des criminels qui y ont élu domicile et en ont fait un petit royaume du crime. Elle sera rasée sans que le sang ne fut versé. Par la suite, il s'attachera à sécuriser la ville (Pompes à eau contre les incendies, éclairage publique, etc.) mais ne s'attardera pas à harceler la population. En effet, il poursuivra le crime où qu'il soit et même dans la noblesse. C'est lui qui enquêtera sur l'affaire des poisons et sur bons nombres de crimes commis par la cour de Louis XIV. Ce rapide résumé de la naissance de la police montre que la création de ce corps répondait à une attente bien réelle. Une attente qui est toujours d'actualité. Bien sûr, on pourra signifier que c'est la société qui génère cette insécurité à travers des gouvernements qui cultivent misère sociale et manquements à la démocratie. Reste qu'il faut bien, pendant ce temps, assurer la sécurité de la population, notamment face à des individus qui pratiqueront de tout temps l'acte délictueux et criminel (personnes violentes, pédophiles, agresseurs sexuels…). Evitons aussi l'amalgame historique. Quand ces mêmes Maurice Rajsfus et Alexis Violet écrivent dans un éditorial de la revue de l'Observatoire des Libertés Publiques : « …les générations de policiers, accomplissant les basses besognes, se sont toujours données la main. Les mêmes qui, aujourd'hui, contrôlent au faciès, remplissaient les autobus de la ligne Drancy-Auschwitz, en juillet 1942. Les mêmes noyaient dans la Seine les martyrs algériens d'octobre 1961… Chasseurs et casseurs de têtes, ils veulent modeler sous le plastique plombé des matraques le nouveau visage de la barbarie. » C'est un amalgame gratuit, d'un point de vue historique unique (c'est oublié les nombreux policiers résistants et la police de la capitale qui participa à la Libération de Paris) et la purge qui toucha la police à la libération (7000 fonctionnaires licenciés bien que cela toucha surtout les modestes fonctionnaires et non les responsables) prouve que l'histoire de la police de Vichy est, comme toute cette période, complexe. Enfin, c'est un amalgame qui peut en entraîner d'autres : tous les anarchistes sont-ils terroristes parce que Ravachol et les siens posèrent des bombes à travers tout Paris au début du XXème siècle ? Tous les communistes sont-ils staliniens ? Tous les musulmans sont-ils islamistes ? Tous les fonctionnaires sont-ils paresseux ? Je crois que cet amalgame se suffit à lui-même pour se dénoncer… La police républicaine repose sur un principe, celui de l'article 12 de la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen qui dispose que la force publique est instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée. Il est difficile pour certains hommes de résister au pouvoir et la police, arme de ce pouvoir, a de tout temps était le fruit de manipulations ou de dérives sous divers régimes. Mais, en aucun cas, le policier exerce son métier à travers une idéologie politicienne. Il fait son travail de salarié dans le respect des lois de la République. Il peut ne pas être d'accord avec le gouvernement en place mais dans le cadre de son travail, il l'exerce comme tout fonctionnaire. Doit-on reprocher aux salariés d'Air France la privatisation de la compagnie aérienne ? Sont-ils coupable de « collaboration capitaliste » parce qu'ils travaillent pour vivre et subvenir aux besoins de leurs familles ? Généraliser l'aspect répulsif du policier en l'affublant de tares quasi-génétiques, c'est jouer le jeu de ceux qui stéréotypent le mouvement social à des fonctionnaires ex soixante-huitards et à de jeunes étudiants oisifs et dépravés… Par conséquent, l'amalgame a conduit aujourd'hui à donner au policier le pouvoir du législateur. Or, le policier n'est en aucun cas habilité à formuler des lois. Et quand media et opposants à la police parlent de lois sécuritaires et policières, c'est une profonde erreur qui maintient une ambiguïté entre un prétendu pouvoir policier (qui sera le quatrième pouvoir étatique après l'exécutif, le législatif et le judiciaire) et une police aux ordres dans les faits. La police est ainsi souvent perçu comme mère des lois. C'est un abus qui facilite la distanciation entre la réalité de la police, un ensemble de salariés qui fait appliquer la loi, et son supposé pouvoir hégémonique sur la société qui n'est du qu'à l'exercice du pouvoir d'une idéologie élue démocratiquement (quoique l'on pense du pouvoir en pace), soit le corps législatif dominant à travers la majorité politique du moment, qui lui modifie ou créé la loi selon le respect des règles de la république. Cette facilité, donner à la police le pouvoir de créer la loi, permet même à la classe politique de se dédouaner un peu plus de ses erreurs. Le même principe peut être appliquer à la répression dite policière. Si la répression policière existe en tant que telle (violences gratuites non nécessaires au maintien de l'ordre, ce sont les fameuses violences illégitimes), cette répression, dans un contexte global, n'est pas le fait de la police mais du gouvernement qui emploie les forces de police dans des situations qui ne l'exigent pas ou qui assurent une violence illégitime incontrôlable. Qualifier une répression de « policière » ou un Etat de « policier », s'est dédouaner le régime ou le gouvernement actuel, en se servant de la police comme d'une zone tampon dans la crise sociale. Ceci débouche sur une distanciation entre la police et le public et renforce le ressentiment policier envers une société qu'il estime méfiante à son égard ou même ennemi. La traduction de ce fait s'exprime dans la violence lors des manifestations où peuvent être attendus des slogans « anti-flics » et multiplier cet antagonisme. Conclusion : Un travail de prévention est nécessaire à l'attention de la police et du mouvement social basé sur le dialogue et la connaissance. Ces deux entités descendent d'un long antagonisme, un antagonisme qui prend racine dans la monarchie absolue et qui aujourd'hui encore perdure avec force. Or, la police n'est pas une institution muette. Elle aussi a son histoire contestataire (qui contribuera à la chute de la Quatrième république par exemple). La police n'est donc pas une institution aveugle des luttes politiques qui la tiraillent (la police de proximité a été un bel exemple de ces dissensions politiques qui ont affecté le travail des fonctionnaires de police. Ces derniers n'en ont pas été dupes.). Et si parfois, elle juge être lésée, sacrifiée sur l'autel du budget ou utiliser dans des missions qui ne sont pas les siennes, elle n'hésite plus, depuis ce 13 mai 1958, a défilé dans les rues par milliers pour exprimer son mécontentement et son attachement à un véritable service public, c'est à dire une police pour tous. L'opposition n'est pas un affrontement idéologique ancestral mais une incompréhension, liée, de part et d'autre, à deux entités multiples et complexes, dans les idées, les individus et leurs histoires. Mais si cette opposition s'est confirmée et parfois durcit, c'est parce que de chaque côté, aucun effort (en tout cas aucun effort remarqué) n'a été fait pour une meilleure compréhension. Les syndicats policiers pratiquant en général un syndicalisme corporatiste, loin des questions qui agitent notre société (comme la mondialisation libérale ou les lois sécuritaires). Le mouvement social s'appuyant soit sur une haine anti-flic, soit sur un amalgame police-capitalisme pour s'assurer un soutien médiatique et une mobilisation forte. Seulement, un mouvement contestataire et une police républicaine sont indissociables dans notre société car cette dernière requiert un besoin de sécurité face aux problèmes de délinquance, de crime organisé, d'agressions sexuelles, de terrorisme… puis également un besoin de remise en cause d'un principe sociétale comme le modèle libéral qui, loin de résoudre les problèmes dont souffrent notre monde (famine, maladies, pauvreté, pollution, crise démocratique, guerres), semblent les accentuer. Par conséquent, la première démarche est de se connaître. Des liens devront se créer à l'approche de grands rendez-vous comme les G8 ou les sommets européens afin de prévenir les débordements policiers et autres véritables exactions qui peuvent se produire (à l'instar du G8 de Gênes en juin 2001). Ils devront aussi se créer, et ce sera certainement plus facile à cet occasion, lors des contre-sommets et autres grandes réunions de débats du type FSE en invitant les syndicats de police à se joindre aux discussions. Le mouvement altermondialiste doit, dans la mesure du possible selon les pays et leurs régimes, être à la base de cette initiative en vertu des valeurs d'ouverture, de transdisciplinarité, de multitude, de tolérance et d'avant-garde qui en sont les fondements. AL. Gaétan adjoint de sécurité, membre d'Attac ! ! ! ! policier Aucune idée et dans ce doute nous ne mettons pas son nom sur le site - webm...@evian-g8.org
Action Mondial des Peuples est (entre autres) un réseau d'échanges et d'informations sur les différentes actions menées contre la mondialisation néo-libérale.
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