Boutique Jacob suspend sa production de vêtements en Birmanie suite à une campagne de boycott lancée il y a moins de 2 mois par Canadian Friends of Burma et soutenue entre autre par la Free Burma Coalition de l'Université McGill.

Montréal, 1er mai 2003

La Free Burma Coalition de l'Université McGill souhaite vous informer que la compagnie Boutique Jacob a fait parvenir un communiqué aujourd'hui à Canadian Friends of Burma (Ottawa) indiquant qu'aucune production de vêtements ne serait effectuée en Birmanie pour les collections de l'automne, de l'hiver et de l'année 2004. Il s'agit donc d'un revirement de situation, puisqu'une commande devait être livrée par une manufacture de la Birmanie pour la collection de l'automne 2003. Cette décision arrive donc moins de deux mois après le début d'une campagne de boycott lancée par Canadian Friends of Burma et soutenue entre autre par la Free Burma Coalition de l'Université McGill. Des dizaines de lettres ont été écrites par des citoyens de partout au pays demandant à la compagnie Jacob de rompre ses liens avec la dictature militaire qu'elle engraissait avec l'argent des contrats de production de vêtements. Des manifs ont eut lieu devant des boutiques Jacob de Montréal, Ottawa, Edmonton et Calgary le 12 avril, et une campagne d'appels téléphoniques à la compagnie s'est déroulée lors de la Journée de la Terre la semaine dernière. Cette campagne fut couronnée par un article publié dans le quotidien montréalais La Presse, indiquant que Jacob contrevenait à une recommandation du gouvernement canadien en faisant affaire en Birmanie.

Il s'agit de la deuxième victoire du réseau de groupes canadiens travaillant sur les droits humains et la démocratie en Birmanie cette année, puisque au début de l'hiver le groupe Forzani, propriétaire des magazins Sports Expert, annoncait avant même le début d'une campagne publique l'arrêt de leur production en Birmanie.

Ces campagnes s'inscrivent dans un mouvement mondial visant à réduire l'apport économique des multinationales au régime militaire birman qui contrôle le pays depuis 1962. Depuis 3 ans, plus de 30 compagnies se sont ainsi retirées, mais les plus gros joueurs, les pétrolières Total et Unocal, ainsi que le groupe minier canadien Ivanhoe, sont toujours présents.

Beaucoup reste donc à accomplir, mais le mouvement continue de s'inspirer de la transition démocratique complétée en Afrique du Sud au début des années 1990, après un demi-siècle du régime de l'apartheid. Plusieurs s'accordent pour dire, dont l'archevèque et Prix Nobel de la Paix Desmond Tutu, que le boycott économique volontaire mis en œuvres par les communautés, les villes, et notamment les universités, joua un role clé aux abords de cette transition.

Merci à tous ceux qui ont contribué à la campagne visant Boutique Jacob. Cela démontre le poids d'une lettre, d'un appel, mais surtout de l'organisation et de la coopération citoyenne.

À la prochaine,

Olivier Girard
Free Burma Coalition – McGill University