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Québec: Quand la police se mêle de ce qui ne la regarde pas

Anonyme, Jueves, Mayo 1, 2003 - 15:17

Nicolas Lefebvre Legault

Des incidents récents dans la région de Québec nous prouvent que la police de Québec s'intéresse de près au mouvement contre la guerre et espionne vraisemblablement un peu tout le monde.

Il y a d’abord la bavure que constitue l’arrestation musclée de deux pacifistes, le 5 mars dernier, puis les tentatives de marginalisation des forces anticapitalistes et libertaires dans le mouvement contre la guerre.

Le 5 mars dernier avait lieu à Québec une marche dans le cadre d’une journée pancanadienne d'actions étudiantes contre la guerre. Le Comité de mobilisation du Cégep François-Xavier-Garneau avait prévu une intervention théâtrale à la fin de la marche. Des poupées de chiffon avaient été fabriquées, de même que du faux sang à base de sirop de maïs et de colorant alimentaire. La majorité desdites poupées ne sont malheureusement jamais arrivées sur les lieux de l’action puisque que les deux militants qui devaient les transporter en voiture se sont fait arrêter aux abords du cégep par des policiers en civil excités.

Après avoir été détenus et interrogés pendant quatre heures, les deux militants ont finalement été relâchés sans accusation. On leur a dit que la police croyait que le faux sang était du kérosène et qu’elle pensait qu'ils voulaient mettre le feu au centre de recrutement de l'Armée canadienne et au consulat américain (rien que ça!). L’affaire a fait un peu de bruit dans la presse, mais la police s’en est tirée en plaidant l’erreur et en alléguant que l’arrestation avait été faite dans les règles de l’art. Pourtant, pour réussir cette arrestation bavure, il fallait nécessairement que la police ait infiltré et espionné le mouvement étudiant, ce qui, comme le soulignait le journal Voir, est effectivement dans les règles de l’art... des républiques de bananes et autres dictatures où l’on surveille étroitement tous les faits et gestes des opposants au régime, même les plus inoffensifs. C’est sûr qu’en Irak, les deux militants ne seraient pas réapparus quelques heures plus tard. Tout de même, on serait justifié de s’attendre à mieux d’une prétendue démocratie avec Charte des droits et libertés et tutti quanti.

Si les exploits policiers s’en étaient tenus là, on aurait pu croire à l’erreur de parcours mais ce n’est pas le cas. La police suit un modèle qu’elle cultive de longue date – allant de la répression contre Démanarchie et De la Bouffe pas des Bombes, en 1996, jusqu’à celle des opposants au Sommet des Amériques de 2001–, et continue sur sa lancée. Ainsi elle a tout fait, depuis deux mois, pour semer la panique dans les rangs des coalitions Québec-Irak et Québec-Palestine. Elle est même allée jusqu’à téléphoner à la CSN, la principale centrale syndicale qui soutient les manifestations à Québec, pour mettre en garde les militants syndicaux contre les dangereux groupes de casseurs anarchistes et tenter de les dissuader de passer devant le centre de recrutement de l’Armée canadienne, sur la rue Saint-Jean, et devant le consulat américain, sur la terrasse Dufferin.

Il semble que la manœuvre policière ait été un demi-échec, les coalitions ayant opté pour le compromis en choisissant de ne pas réprimer particulièrement les libertaires (pas de services d’ordre spéciaux assignés aux anars, comme ça s’est déjà vu) mais de ne pas passer, non plus, devant le symbole principal de l’Armée canadienne au centre-ville. Il faut croire toutefois que le consulat américain est vraiment un incontournable puisque finalement, la marche est passée devant. Notons enfin que le 22 mars, à l’occasion d’une autre marche pacifiste, un « rôdeur » a été arrêté aux abords du consulat américain juste avant la marche et n’a été relâché qu’après celle-ci avec un ticket pour « flânage ». Duplessis aurait été fier de nos vaillants constables qui font régner la loi et l’ordre et qui protègent notre belle ville contre l’anarchie!

[Extrait du journal de quartier l'Infobourg.]



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