Jeudi soir dernier avait lieu le débat des candidats dans le comté de Mercier. L'Assemblée publique, organisée par le groupe communautaire Action Solidarité Grand Plateau avait pour but de donner la chance aux citoyens de poser des questions aux candidats. Les sujets entre autres abordés:pauvreté, logement social, aide aux groupes communataires. On voulait des solutions concrètes, mais la politique étant la politique, les citoyens du plateau ont obtenu plus de paroles que des réponses...(sauf en ce qui concerne l'UFP)

Jeudi soir dernier avait lieu le débat des candidats dans le comté de Mercier. L'Assemblée publique, organisée par le groupe communautaire Action Solidarité Grand Plateau avait pour but de donner la chance aux citoyens de poser des questions aux candidats. Les sujets entre autres abordés:pauvreté, logement social, aide aux groupes communataires. On voulait des solutions concrètes, mais la politique étant la politique, les citoyens du plateau ont obtenu plus de paroles que des réponses...

Les quatre candidats présents, Vivian Goulder (ADQ), Amir Khadir (UFP), Nathalie Rochefort, la dernière élue dans le comté (PLQ) et Daniel Turp (PQ), ont mis de l'avant leur programme respectif ainsi que leur analyse des enjeux et des moyens à mettre en place pour contrer la pauvreté dans Mercier. La plupart du temps au cours du débat, c'est Amir Khadir qui menait la barque en récoltant des applaudissements de la part du public. Voyons en détail ce que chacun avait à proposer.

PAUVRETÉ
La vision adéquiste
"Je crois au programme de l'ADQ. Je suis moi-même issue d'un milieu pauvre, d'une famille de huit enfants alors je sais de quoi on parle quand on parle de pauvreté", affirme cette avocate spécialisée en droit matrimonial. Pour contrer la pauvreté dans le comté, elle propose de faire une diminution graduelle des chèques des prestataires d'aide sociale qui travaillent en fonction de leurs autres revenus, au lieu de les couper dès qu'ils dépassent 200$ comme c'est le cas présentement, afin de les encourager à retourner sur le marché du travail. "Dans la plateau, l'écart entre les riches et les pauvres s'accroît de plus en plus. Pour ce, il faut encourager la réinsertion sociale des pauvres en les stimulant au marché du travail ou au retour à l'école", propose Mme Goulder.
La vision libérale
"Dans Mercier, la pauvreté voisine des condos de luxe, les friperies voisinent les boutiques huppées, les soupes populaires des restaurants coûteux", explique Nathalie Rochefort. Elle affirme qu'il faut continuer de travailler en étroite collaboration avec les groupes communautaires locaux pour contrer la pauvreté et il faudrait régler la question fiscale de la répartition des richesses une bonne fois pour toutes. "Ça donne rien de s'acharner sur le dos des plus démunis au Québec", déplore-t-elle.
La vision péquiste
Celui qui commence toujours ses phrases par "le gouvernement du Québec a fait ci, a fait ça", parle de la pauvreté ainsi: "Le gouvernement du Québec(ça va de soit) a passer la loi sur la lutte à la pauvreté (mais ne l'a pas encore appliquée, bien qu'elle était censée entrer en vigueur il y a un an et demi, comme l'a spécifié la partie libérale lors du débat), on a aussi prévu un montant de 266 millions dans le budget 2003-2004 pour la construction de 6000 logements sociaux au Québec, dont 500 dans le comté Mercier. Le gouvernement du Québec a fait pleins d'actions pour contrer la pauvreté", rappelle le candidat Daniel Turp.
La vision progressiste
Humble, franc et sincère, Amir Khadir a lancé ses idées ainsi. "C'est facile pour l'UFP de critiquer les autres partis parce qu'on a jamais été au pouvoir et on n'a jamais eu de siège à Québec. Sauf qu'on a un programme électoral, principalement axé sur la lutte à la pauvreté et ça, ça passe par la lutte au modèle néo-libéral du développement économique. Mon collègue Daniel Turp a mentionné que le PQ était un parti progrssiste et qu'il n'avait aucune tendance néo-libérale. Alors comment explique-t-il que son parti, qu'il considère de gauche, a multiplier les coupures, la dérèglementation, la privatisation, notamment dans le secteur de l'éducation et encourage la production à outrance?", expose M.Khadir. Il enchaîne:"Au niveau fiscal, il y a un déséquilibre entre les entreprises privées et l'État. Par exemple, le gouvernement a privé les contribuables et les citoyens de deux milliards de revenus en réduisant les impôts d'Alcoa, une entreprise multinationale située au Saguenay (sous la bannière Alcan). Et puis, en réponse aux autres partis, c'est bien beau toutes ces belles mesures sociales, mais il faut en avoir les moyens. Un gouvernement avec l'UFP ressemblerait surtout à la lutte contre la mondialisation et le néo-libéralisme étatique, avec une redistribution des richesses équitables", assure Amir Khadir.

LOGEMENT:UN PROBLÈME SÉRIEUX DANS MERCIER
Tous les partis s'entendent sur la question du logement. Par contre, chacun y va avec sa façon de régler le problème qui se fait sentir de façon de plus urgente dans le comté. Un citoyen a demandé aux quatre candidats : "Très concrètement, comment vou feriez ça construire 500 logements sociaux dans Mercier?" Voyons donc les réponses concrètes des candidats.
L'ADQ propose...
Vivian Goulder dit qu'il faut s'entendre sur la question des logements sociaux et moratoires avec le pallier municipal et elle rappelle que dans le plateau, il n'est pas facile de trouver des endroits pour construire des logements.
Les libéraux, eux...
Nathalie Rochefort dit que le Parti libéral du Québec a un dossier d'une quarantaine de pages contenant une solution axée sur l'expropriation des propriétaires d'immeubles innocupés depuis plus d'un an. "Le gouvernement s'approprierait ces immeubles et construrait des logements sociaux dedans", explique-t-elle.
Le PQ arrive avec...
...une réponse on ne peut plus claire. "Il faut trouver des formules démocratiques, et pas juste dans le logement social. Il faut arriver avec des formules nouvelles et originales proposées par les citoyens. La responsabilité, c'est d'endiguer cette crise du logement", rassure Daniel Turp, qui a aussi soulevé un émoi en disant que seuls deux candidats risquaient de gagner dans le comté, en parlant du libéral et du PQ. (Personnellement, je n'y mettrait pas ma main au feu, à constater l'appui intense de la population envers les progessistes, les vrais)
L'UFP dit...
"On propose la construction immédiate des 500 logements, pas de paperasse ou de choses inutiles. (Le PQ affirme fièrement que l'argent existe pour le projet de toute façon) 40% des logements en Hollande sont sociaux, comparativement à 10% au Québec actuellement, et c'est pire à Montréal. Nous, à l'UFP, on propose la démocratie participative, avec la création de logements coopératifs à propriété sociale, qui est aussi une base sur laquelle repose d'autres palliers. On ne souhaite pas un État paternaliste, mais ces logements auto-gérés socialement pourraient recevoir un léger soutien d'encouragement de l'État. (Une fois de plus, Amir s'est mérité des applaudissements, malgré l'interdiction formelle de l'animatrice)

L'ACTION COMMUNAUTAIRE ET L'ÉTAT
La droite dit...
L'ADQ souhaite la reconnaissance des groupes communautaires et la récurrence du financement de ces groupes, travaillant en partenariat avec l'État. "Nous on veut reconnaître les groupes communautaires, ensuite on fait une analyse avec les gens du milieu, des tables de concertations au niveau local, suivi d'une analyse profonde des besoins en matière de financement et après ça, on les suventionne de manière récurrente", explique Mme Goulder.
La semi-droite dit...
"Il y a 440 groupes communautaires reconnus au sein de l'État. Le parti libéral veut trois choses. Un-reconnaître ces groupes d'action communautaire au niveau juridique et économique, deux-la stabilité financière de ces groupes, surtout en matière d'éducation populaire et de santé, et trois-l'autonomie de ces groupes", mentionne la libérale Nathalie Richefort.
Les faux progessistes néo-libéraux disent...
"Le PQ a reconnu les groupes communautaires mieux que personne, en leur laissant place à l'évolution, en respectant leur autonomie, en leur donnant des subventions récurrentes. Cependant, il ne faudrait pas que ça devienne trop lourd pour les groupes communautaires de rendre leur comptes", admet et vante Daniel Turp, (fier défenseur de Bernard Landry et de ses actions de Papa Noël.)
La vraie gauche dit...
"Nous on prône le bien commun et la solidarité. il faut renforcer tous les secteurs communautaires, mais en tenant compte des impératifs économiques", concède Amir Khadir.

VARIA
Bien sûr, plusieurs autres sujets ont été abordés lors de cette soirée magnifique qui était une belle occasion popàur les citoyens de participer à la vie démocratique. Toutes les problématiques exposées auraient pu s'appliquer à l'ensemble du québec, tellement on n'a abordé de sujets différents. Mais parmi les points dignes de mention, il y a eu la question fiscale, éducationnelle, et socialo-santé.
Tous se sont entendus pour dire que l'argent du fédéral était mal investi au niveau provincial. On a parlé de rapatriement du capital, en lien direct avec l'importance de faire du Québec un pays indépendant (la seule fois ou M.Turp s'est attiré la sympathie du public). La candidate libérale, (qui commence souvent ses phrases par "y'a toujours moyen de trouver un terrain d'entente", a soulevé un point intéressant. Le gouvernement péquiste a accordé une diminution fiscale de 20 milliards de dollars aux entreprises privées, ce qui équivaut à plus que toutes les provinces réunies, alors que l'Ontario, sous la cheferie de celui qu'on a qualifié de droite, Mike Harris, en a accordé 2,7 milliards. Il y a matière à réfléchir. En éducation, l'UFP prône l'éducation populaire et les libéraux aussi, en passant par les groupes communautaires, et mentionne que malgré le fait que leur programme est encore en construction (et Amir le déplore) qu'il pourrait y avoir une approche transversale et que ça serait bien si chaque ministère avait son volet "éducation populaire" selon ses problématiques et ce qui le concerne. Nathalie Rochefort a encore une fois descendu le PQ dans cette matière. "Les péquistes veulent que l'éducation populaire de Mercier relève des Sports et Loisirs, comme si c'était un loisir, l'éducation! Les groupes communautaires ont droit à leur autonomie dans tous les domaines!", a-t-elle clamé. En santé,ce qui retient le plus l'attention, c'est sans doute la vision adéquiste, qui souhaite donner le choix au malade entre le secteur privé et public, en fonction de ses moyens financiers et non de l'urgence du problème...

CONCLUSION
Maintenant, grâce à cette initiative du groupe Action Solidarité Grand Plateau,les citoyens du comté Mercier sont en mesure de voter et de faire le bon choix.

*Vous aurez compris, chers lecteurs, que les commentaires entre PARENTHÈSES relèvent de mon esprit et non de celui des candidats. Je ne fais pas partie de la catégorie des journalistes qui croient encore à l'objectivité.

**Un SUIVI du comté Mercier sera fait après les élections

***Désolée pour la LONGUEUR de l'article, mais trop d'aspects étaient importants...