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Femmes conscientisées cherchent candidatEs pas candidesverdiere, Martes, Abril 8, 2003 - 11:58
Brigitte Verdière
Quelques heures avant le débat-combat des « chefs », le lundi 31 mars, quatre candidates et candidats de la Montérégie participaient à une rencontre organisée par la Table régionale des organismes communautaires et bénévoles de la Montérégie. Les questions étaient divisées en deux sections : situation des femmes et situation du milieu communautaire. Comme c’est le communautaire qui invitait, les partis ont délégué des candidates et candidats plutôt bien au courant de l’action communautaire. Cela leur a permis de faire valoir leur connaissance du terrain, une petite fibre vibrait parfois. Aïe ! Tant d’engagement, tant de raisons personnelles, parfois douloureuses, de s’être lancé-e dans le combat politique ont été avancées, c’en était touchant. L’Action démocratique du Québec (ADQ) et le Parti libéral (PL) ont envoyé des femmes au créneau, respectivement Judy Fay et Brigitte Mercier. Alexandre Boulerice, pour l’Union des forces progressistes, a fait là ses premières armes dans un débat. Plutôt mignon, le jeune Alexandre, même si le discours était très attendu et s’il ne peut se targuer d’acquis, vu la jeunesse de la formation politique à laquelle il appartient. Mais on l’a bien aimé, il connaissait ses dossiers, il répondait à tout. Et avec la proportionnelle, si elle s’instaure, on pourra enfin compter avec les petits partis poil à gratter, ceux qui ont des idées de gauche comme on les aime Enfin, le Parti québécois (QC) a délégué Camil Bouchard. Lui, c’était l’inverse, il pouvait s’appuyer sur les acquis de son parti. En même temps, c’était plus facile de l’attaquer. Quoique, sur ce plan-là, cela a été très poli, gentil, lissé. La formule n’était pas au débat, mais aux questions posées aux représentantes et représentants. Six questions La Table a posé six questions. Y aura-t-il augmentation du salaire minimum, ce qui concerne surtout les femmes ? Les élues et élus soutiendront-ils l’injection de 2,5 M$ pour financer une vaste campagne sur la violence envers les femmes ? Défendent-elles/ils la parité hommes-femmes dans leur parti et leur gouvernement. Comment assurer l’autonomie et la place du communautaire en santé et services sociaux ? Comment garantir le financement du communautaire et, enfin, comment voient-elles/ils l’avenir du réseau de la santé ? La candidat du PL a réitéré la priorité donnée à la santé dans cette campagne, ce qui laisse parfois peu de place pour d’autres secteurs. Les partis ayant des députées et députés ont rappelé avoir voté en faveur de l’adoption de la loi 112, Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Mme Mercier a chanté le credo de son parti sur la nécessité de baisser les impôts, solution qu’elle offre à tous les maux. M. Boulerice a défendu le revenu minimum garanti et Mme Fay a rappelé que son parti voulait encourager le retour au travail des personnes recevant l’aide sociale pour « décourager le travail au noir et l’inactivité », qui on le sait, est mère de tous les vices. Rien de surprenant, donc. Par contre Camille Bouchard a jeté un froid sur la seconde question. Alors que ses adversaires affirmaient la nécessité de renforcer le financement des maisons d’hébergement, de faire plus de prévention, il a répondu « Non ». Explication : de telles campagnes génèrent des appels massifs auxquels les organismes ne peuvent ensuite répondre. Une intervenante en maison d’hébergement l’a reprise là-dessus en période de question. Il a nuancé : une campagne seule ne suffit pas, il faut encadrer les maisons, mais toutes les intervenantes le disent : il faut aller en amont des problèmes. S’il y a une réelle campagne de prévention, il y aura moins de travail pour les maisons d’hébergement. Ce qui a marché pour l’alcool (campagne de prévention et répression) doit aussi pouvoir se faire concernant la violence envers les femmes. Sur la parité, toutes et tous sont contre les constats. Mme Mercier estime même que si on veut s’engager, on le peut, c’est juste un choix personnel à faire. Paraît que l’ADQ est très invitante pour les femmes, Mme Fay y a été « désirée ». La place du communautaire, l’autonomie et le financement sont deux thèmes liés. Mme Mercier a promis de réduire la paperasse qui mange sur le temps de travail et reconnu la nécessité d’un financement pérenne. Le PQ juge son propre bilan positif (no comment), l’UFP met en garde contre un État qui se décharge trop sur le communautaire. Sur la santé, c’est de là aussi que vient la réflexion la plus intéressante, le candidat estimant qu’il faut la lier aux conditions de vie, à l’environnement, la nutrition, l’état des richesses. Il s’en est pris au mythe que le secteur privé fournirait des services meilleurs que le public. Durant la période de questions, les personnes intervenant ont insisté sur la nécessité de respecter les promesses faites durant la période électorale. Elles sont revenues sur le suivi de la loi 112, la nécessité d’avoir une vue à long terme sur la santé et de laisser travailler les organismes communautaires dans la durée au lieu de tenter « d’apporter une solution à chaque problème, chaque fois qu’il surgit ». Des questions sur l’analphabétisme et l’accès des femmes à l’aide juridique ont un peu pris de cours les candidates et les candidats.
le faire à partir de la signature puisque elle est journaliste Cybersolidaires
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