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La pauvreté : un thème oublié dans la présente campagne selon Pierre Dostie de l'UFPEric, Lunes, Abril 7, 2003 - 18:20
Pierre Dostie
Saguenay, le 6 avril 2003. Le candidat de l'UFP dans Chicoutimi Pierre Dostie déplore que la présente campagne laisse si peu de place au thème de la pauvreté dans une région qui a le palmarès du chômage et où le revenu moyen est parmi les plus faibles au Canada. Si le PQ, l'ADQ et le PLQ s'entendent pour dénoncer ce fléau, ils n'ont pris aucun engagement sérieux sur cette question. Pour l'UFP, parler de lutte à la pauvreté sans prendre les moyens pour partager la richesse collective correspond à leurrer la population. Il y a bien eu en décembre dernier l'adoption à l'unanimité à l'Assemblée nationale de la loi 112 sur la lutte à la pauvreté. Mais si cette loi prévoit qu'un montant minimal sera éventuellement fixé par règlement, elle n'établit pas que celui-ci sera au niveau du seuil de faible revenu établi par Statistiques Canada. Cette loi déclare quelques beaux principes généraux, mais elle ne fournit pas les moyens concrets de les appliquer. Elle ne s'appuie pas véritablement sur la reconnaissance des droits socio-économiques et surtout elle ne cherche pas une répartition plus équitable de la richesse, cause première de la pauvreté. Selon l'UFP, il faut d'abord appliquer le Pacte international relatif aux droits économiques de l'ONU, en reconnaissant « le droit à toute personne à un niveau de vie suffisant pour elle-même et sa famille, y compris une nourriture, un vêtement et un logement suffisants ». Pour le candidat de l'UFP, la lutte à la pauvreté nécessite la mise en place d'un ensemble de lois et mesures sociales. Par exemple, l'accès à la syndicalisation, l'augmentation du salaire minimum, l'équité salariale, les mesures anti-discriminatoires, la réduction de la semaine de travail et le partage de l'emploi sans perte d'avantage, le logement social, un accès universel et gratuit à l'éducation et la santé, un régime universel et gratuit d'assurance-médicament, etc.). L'écart se creuse Quand on regarde les revenus disponibles en 1998 [1] , pour les vingt pour cent les plus pauvres et les vingt pour cent les plus riches, l'augmentation du revenu disponible, par rapport à 1997, en haut de l'échelle de revenu (72, 216 $ net en 1998) est de 10,46 % alors qu'au bas de celle-ci (9, 457 $ net en 1998), le recul est de 1,47 %. Les écarts se creusaient déjà à la fin des années 1990 et ce, avant le programme de réduction d'impôts en vigueur de 1998 à 2003. Ce programme, qui avantage nettement les personnes à revenus aisés, a encore creusé considérablement les écarts de revenu dans notre société. On parle ici d'un programme de réduction d'impôts de l'ordre de 11 milliards sur 5 ans sous le gouvernement du Parti québécois qui se prétend social-démocrate. Selon Pierre Dostie, qui s'adressait samedi à un groupe venu échanger sur la justice sociale à l'invitation de l'UFP, « les trois principaux partis cherchent, soit à réduire la taille de l'État et son rôle de redistribution de la richesse (ADQ), soit à le limiter à son rôle hospitalier (PLQ), soit à faire quelques aménagements partiels ici et là (PQ) dont nous allons devoir payer la facture en coupures déjà annoncées dans le dernier budget Marois. Tous veulent gérer à l'intérieur de la mince marge de manœuvre actuelle, souvent même en diminuant les impôts des contribuables à revenus moyen et élevé. Aucun des partis traditionnels ne s'attaque à l'extraordinaire concentration de la richesse et à l'écart qui ne cesse de s'accroître entre les riches et les pauvres. Pourtant, peut-on vraiment lutter contre la pauvreté si l'on ne partage pas la richesse ? » Partager la richesse Pour l'UFP, il faut s'assurer que les richesses qui sont créées par le travail soient mieux partagées au sein de la société, par le moyen notamment d'une réforme majeure de la fiscalité (davantage progressive, augmenter la part des entreprises, abolir les paradis fiscaux et éliminer bon nombre d'abris fiscaux, imposer les grandes fortunes et les successions, établir une taxe sur les transactions financières et boursières, etc.). De nombreuses recherches, notamment à la Chaire d'études socio-économiques de l'UQAM, ont démontré que ces mesures pourraient accroître substantiellement les revenus de l'État et ainsi permettre une meilleure redistribution de la richesse. À ceux qui argumentent que son programme ne s'adresse pas à tout le monde mais surtout aux classes défavorisées économiquement, Pierre Dostie rétorque « qu'il est dans l'intérêt de toute la société de lutter efficacement contre la pauvreté car une société cassée en deux comme celle que nous construisons actuellement n'a pas d'avenir ».
Site de l'Union des forces progressistes
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