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AGIR AU LIEU D'ÉLIRE

La Rixe, Viernes, Abril 4, 2003 - 20:08

La Rixe

Position du groupe anti-capitaliste La Rixe sur les élections.

En cette période électorale, clowns, mystificateurs, fumistes et arnaqueurs se partagent l'arène médiatique. Ce spectacle fort divertissant, vu l'ampleur des propos simplistes met en scène des politiciens dans un décor variant de la chambre de commerces aux soupes populaires. Faire du capital politique sur le dos des enfants, des personnes âgées et plus généralement des personnes moins bien nanties de notre société demeure toutefois très peu crédible. Malgré le fait que ce manège soit plutôt bien connu des citoyens et citoyennes, l’enthousiasme semble actuellement renaître, comme à tous les quatre ans, lorsque le cirque revient en ville. Au moment où la plupart retourneront aux urnes le 14 avril 2003, nous croyons que le meilleur moyen de refuser cette politique spectacle qui vient avec la démocratie représentative reste l’abstention.

Élections, piège à cons !!!

L’inventaire des partis politiques que s’offrira à nous le jour des élections est ridicule et reflète bien le caractère factice de notre démocratie. Dans de ce contexte, certains iront jusqu'à proposer de voter "stratégiquement" afin d’éviter l’élection du plus nuisible et non celle du plus crédible. Selon cette idée véhiculée, voyons donc les possibilités qui s'offrent à nous !

- Tentant de sauver les apparences à l’aide de politiques sociales insuffisantes, le Parti Québécois défend clairement le libéralisme économique jusqu'à souhaiter l'adhésion d'un Québec souverain à la zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA). Bref, il s'agit d'un parti qui défend quelques positions de gauche, mais qui semble le faire un peu plus par tradition que par conviction.

- Le Parti Libéral est pour sa part très proche des élites économiques, ce qui le rend plus sensible aux réductions d'impôts qu'aux problèmes sociaux.

- Pour ce qui est de l’Action Démocratique du Québec, son programme néolibéral prouve clairement que son application avantagerait principalement les compagnies et les plus gras contribuables, laissant tomber la majorité de la population.

Et l’alternative de gauche ?

Puisque les programmes des grands partis politiques glissent vers la droite ou, dans le cas des anciens partis sociaux-démocrates comme le PQ, vers une sorte de social-démocratie de pacotilles qui nous propose "d'humaniser le capitalisme", plusieurs personnes au Québec et ailleurs dans le monde en sont venues à la conclusion que les mouvements contestataires de gauche doivent eux aussi se doter d'un parti politique. Au Québec, les gens qui partagent cette conviction se sont regroupés pour fonder l'Union des Forces Progressistes (UFP). Sans vouloir dénigrer les gens qui sont impliqués dans ce parti, pour la plupart des femmes et des hommes de conviction qui se battent pour la justice sociale, nous estimons que cette stratégie est vouée à l'échec. Voilà pourquoi.

Comme nous le savons, il est arrivé dans plusieurs pays que la gauche prenne le pouvoir en remportant les élections. Nous n’avons qu'à penser au Brésil avec Lula, à la Grande-Bretagne avec le parti travailliste et son chef, Tony Blair ou à la France avec les années du parti socialiste de Mitterrand. Or, ce qu'il faut bien reconnaître, c'est que ces gens, dès qu'ils ont été élus, se sont empressés de faire des compromis afin de conserver le Pouvoir. Si au départ, ces derniers étaient sans doute de vaillants militants pour la justice sociale, ils sont très vite devenus d'habiles politiciens passés maîtres dans l'art de la langue de bois.

Ce qu'il faut savoir, c'est qu'en général l'évolution normale d'un parti de gauche électoraliste suit la trajectoire suivante. Au début, les Partis, issus de coalition de mouvements progressistes ou contestataires, souhaitent donner une voix politique aux mouvements sociaux. À ce moment-ci, le Parti décide s'il opte pour une ligne politique modérée ou radicale. La plupart du temps, il opte pour la ligne politique modérée pour ne pas provoquer le départ des plus "mous" et parce qu'il sait qu'on ne gagne à peu près pas d’élections en tenant des positions jugées trop radicales. Ensuite, s'il parvient à rallier à sa cause une partie de la population, il réussit à faire élire quelques députés et peut même devenir l'opposition officielle. S'il a le vent dans les voiles, peut-être réussira-t-il à se faire élire quelques années plus tard. Toutefois, pour ce faire, il lui faudra créer des vedettes, c'est-à-dire des leaders charismatiques envers lesquels la population développera des sentiments d'affection et de confiance. Par le fait même, il renforcera donc le caractère spectaculaire de la politique partisane. Un coup qu'il sera aux commandes de l'appareil d'État, il se rendra vite compte que les classes possédantes et les grandes entreprises qui contrôlent une bonne partie de l'économie lui sont hostiles de même qu'une bonne partie des forces armées, des services secrets et de la police, traditionnellement à droite.

Dans le contexte actuel, il faut ajouter l'hostilité des grandes institutions supranationales néolibérales telles que le Fonds Monétaire International (F.M.I.), Banque Mondiale (BM) et l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) qui ne se gêneront pas pour lui appliquer des sanctions économiques dans le but de l'isoler s'il commence à tenir ses promesses électorales. Il se retrouve donc devant un dilemme de taille: diluer ses réformes et ne pas remplir ses promesses de changements sociaux ou aller de l'avant avec ces réformes et risquer de plonger le pays dans une crise majeure. S'il opte pour ce dernier choix, il fournira aux acteurs du monde économique la chance de le faire tomber. Mais la plupart du temps, les partis de gauche au pouvoir ne prennent pas le risque de se faire renverser. Ils préfèrent faire des compromis et réformer leur propre projet de réforme. Leur discours passe donc d'un socialisme démocratique à une gestion plus humaine des problèmes sociaux engendrés par le capitalisme. Arrivés à ce point, la trahison est totale ou presque. C'est à ce point-là que le P.Q. est rendu et c'est à ce point-là que l'immense majorité des partis de gauche électoralistes qui prendront le pouvoir finiront.

Tout compte fait, il nous apparaît peu cohérent de vouloir consacrer du temps et de l'énergie à faire élire quelques députés de gauche, qui, mêmes élus, ne disposeront que du privilège de faire connaître leur dissidence au parlement. Ce que nous critiquons, c'est qu'une partie de la gauche, au lieu de participer à des mouvements de résistances et de créer des alternatives politiques, économiques, sociales qui pourraient s'insérer dans une économie parallèle et non-capitaliste, préfèrent se donner corps et âme pour créer un parti qui, même si un jour est capable de prendre le pouvoir, ne réussira même pas à faire accepter ses réformes et encore moins à transformer radicalement la société. À l'intérieur d'une démocratie représentative, tout parti, ne peut que participer pleinement à la reproduction de structures hiérarchiques qui perpétuent des inégalités que certaines réformes tentent d'amoindrir ou parfois de camouflées. Autrement dit, la première chose à être sacrifiée par un parti électoraliste de gauche, c'est la radicalité autant celle portée par le message que celle des méthodes développées. La deuxième chose à être sacrifiée, ce dont nous avons moins parlé ici mais qui reste primordial, c'est l'autonomie des mouvements sociaux. Lorsqu'un parti prend de plus en plus de place dans un mouvement, son "rayonnement" tend progressivement à réduire les mouvements sociaux à ses intérêts au point où certains iront jusqu'à les considérer d'une importance moindre. Finalement, nous nous demandons pourquoi plusieurs militantEs mettent à contribution un temps précieux, de l'énergie, des ressources pour une démocratie minimale, qui reste avant tout représentative basée sur des structures organisationnelles hiérarchique et dont le passé est lourd de sens.

Pourquoi ne pas voter ?

Nous vivons dans une démocratie représentative dans laquelle nous sommes des représentéEs et des gouvernéEs. À chaque quatre ans, plusieurs réaffirment leur appartenance au troupeau et vont se choisir un berger qui les guidera pour quatre ans. Si vous croyez que c'est le "peuple" qui décide dans une telle démocratie eh bien détrompez-vous ! Ce sont plus souvent les classes dominantes (bureaucrates, technocrates, managers et bourgeois) qui imposent leurs choix et leurs priorités à la population qui souvent se laisse berner par des beaux discours sans issues promettant pêle-mêle prospérité, croissance économique et plein emploi.

Nous élisons des gens pour parler et diriger en notre nom et à notre place. Le fait de voter signifie, dans cette logique, déléguer son pouvoir et sa souveraineté à autrui, se choisir un maître qui débattra pour nous des sujets qui nous touchent. Bref, la démocratie représentative éloigne les citoyens et citoyennes des décisions. Elle use peu des consultations publiques, elle ne permet pas de participer à de réels débats tout comme elle ne passe pas par une implication des citoyens et citoyennes basée sur une véritable volonté d'autonomie pour tous et chacun. En plus, la ligne de parti que doivent respecter les députés élus les empêche d ‘affirmer leur dissension.

Par dessus tout, dans ce système, lorsque monsieur et madame tout-le-monde veut se faire entendre auprès des dirigeants, il faut constamment en appeler à la mobilisation. Par contre, une mobilisation populaire est loin de garantir l'écoute des dirigeants. En fait, il arrive fréquemment dans un système représentatif que le dirigeant prenne des décisions sur des enjeux fondamentaux avant même que la population ne soit tenue au courant ou que les opinions divergentes ne soient prises pour compte par l'Élite dirigeante. Il faut savoir que les dirigeants sont davantage influencés par les fortes pressions exercées par les lobbies et les groupes d'intérêts, tels que le Conseil du Patronat du Québec. Pour être écouté par les représentants de l'État, il faut très souvent sortir vainqueur d'un rapport de force qui avantage d'abord et avant tout ceux qui ont de l'argent, des capitaux et du pouvoir.

Dans ce contexte, quelle place reste-il aux citoyens et citoyennes? Peut-on se tailler une place à l’extérieur de cette fausse démocratie qui depuis trop longtemps, donne l’illusion qu'à tous les quatre ans, un réel pouvoir nous est accordé?

Abstentionnisme … mais pas apolitisme !

Imaginez si toutes les énergies consacrées à des campagnes électorales partisanes - monter son équipe, planifier et obtenir des sorties dans les médias, émettre des déclarations chocs et finalement faire élire ses députés- étaient canalisées en actions concrètes. Pensez aux possibilités qui s'ouvriraient alors, simplement si nous décidions ensemble d'agir au lieu d'élire, de prendre les espaces qui sont les nôtres, de redonner un sens à l'acte de voter qui sert actuellement ni plus ni moins qu’à faire rouler la bonne vieille machine électorale.

Pour la Rixe, il est clair qu'il faut arrêter de participer à un système qui nous confine à être citoyen et citoyenne une fois aux quatre ans. Nous refusons ce modèle démocratique bourgeois et nous nous battons pour l'implantation de la démocratie directe où des individus participent pleinement aux délibérations et décisions. Dans une démocratie directe, ce sont les assemblées populaires qui décident et non pas les élus, cela favorise le pouvoir de la base plutôt que celui des élites. Dans une perspective non-hiérarchique, les gens décident collectivement des règles et des modalités de la vie en société. Nous devons donc apprendre à s'organiser ensemble que ce soit dans nos communautés, nos lieux de travail, nos écoles et nos quartiers…



Asunto: 
très intéressant!!!
Autor: 
Anonyme
Fecha: 
Sáb, 2003-04-05 14:49

Vraiment intéressant l'article et bien construit à part de ça. Il serait intéressant d'entendre un des membres de l'UFP défendre leur stratégie électoraliste car jusqu'à maintenant ils sont peu nombreux à avoir écrit ou discuté de l'abstentionnisme. Croivent-ils vraiment que c'est la meilleure voie pour un changement radical de la société?


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Asunto: 
Je partage généralement les c
Autor: 
Anonyme
Fecha: 
Dom, 2003-04-06 22:47

Je partage généralement les commentaires de Christian et de certains éléments amené dans le texte de la Rixe. Les dangers d'électoralisme que constitue la critique la Rixe sont vrais et cette critique est même vitale. Mais la critique, en général, me semble unilatérale et sur certains points dogmatique. Comme s'il n'existait pas d'autres voies.
Je suis un militant de l'UFP et anciennement du PDS. Je me définis comme anticapitaliste comme plusieurs autres au sein de l'UFP mais qui sont prêtEs à travailler avec d'autres qui ne le sont pas (ou pas clairement) et qui sont de gauche: c'est ça l'essentiel.
Je peux dire que l'UFP actuellement ne se définit pas comme une organisation électoraliste (et pas révolutionnaire, non plus). Le pari c'est de mettre sur pied une organisation politique de masse qui puisse être le relais des aspirations des couches populaires... d'être partie prenante, avec la diversité des mouvements sociaux ,d'une stratégie de rupture avec le modèle économique, politique social et culturel dominant que nous impose le capitalisme. Non actuellement l'UFP ne veut pas prendre le pouvoir, mais bien diffuser l'idée que touTEs doivent l'exercer. Pour nous une des manières d'exercer collectivement le pouvoir (de poser la question de qui dirige cette société, et de qui devrait la diriger) c'est de se constituer en parti politique. Un parti qui tente par la force et la contribution des gens qui l'animent de se faire la synthèse des revendications les plus dynamiques et les plus fortes de la rue. Se présenter aux élections ce n'est pas être électoraliste lorsque nous sommes (comme le dit bien Christian) dans la rue tous les jours entre les 4 années. Mais se présenter à tous les quatre ans sans construire honnêtement les mouvements sociaux (avec une volonté d'hégémonie et de non respect de la démocratie) et en récupérant leurs propositions c'est effectivement être électoraliste.

Faire en sorte que des espaces de pouvoir collectif émergent et remettent en question «l'ordre actuel des choses» c'est bien une des idées moteur qui anime les militantEs de l'UFP.
La mise en garde le Rixe est vraie... c'est à dire qu'un parti peut diluer son discours ou s'écraser devant la pression des institutions internationales... mais cette mise en garde vaut aussi bien pour les mouvements sociaux qui agissent sans parti. Le cas équatorien, avec la CONAIE (avec le renversement de deux régimes dans les dernières années) et le cas argentin avec la crise socio-politique qui s'est ouverte au moment des tentatives de dolarisation de leur monnaie parlent très bien: ce sont encore les mêmes pourris qui dirigent ! Dans ces pays, c'est bien l'expresssion d'une alternative politique partidaire qui fait défaut. Parce que c'est elle avec toutes les difficultés qu'elle rencontrerait sur son chemin qui peut poser clairement la question de qui dirige la société ! Les mouvements sociaux dans ces pays ont renversé leur gouvernement et le pouvoir d'État momentanément mais ils n'ont pas su, pas pu (?) s'assurer que le pouvoir politique s'exerce collectivement et qu'il puisse être contester en permanance et surtout à long terme. Pour moi, un des chaînons pour que ça puisse se réaliser c'est de mettre sur pied une alternative politique qui s'assure que le pouvoir nouvellement renversé soit gardé en parmanance par la majorité des gens. C'est l'essence d'une organisation politique de gauche. C'est bien de renverser le gouvernement, mais insuffisant, il faut aussi être capables en bout de ligne de renverser l'État qui est aux mains des classes possédantes.
Comment on le fait? Je ne sais pas . Mais il faut agir sur tous les fronts et surtout sur le front politique, si on veut vraiment poser la question de qui doit exercer le pouvoir!

Selon moi (si j'utilise la langue de bois) une organisation clairement à gauche, comme l'UFP qui intervient pendant les élections, ne règle pas la question des conflits de classes, mais elle la pose... Les militantEs de l'UFP voient leurs travail lors des élections non pas comme un travail électoraliste , mais bien comme un travail extra-parlementaire de masse qui est partie prenante, avec les mouvements sociaux (en respect de leur autonomie) d'un processus d'éducation populaire et politique qui contribue à l'émergence d'une conscience de classe (je vous l'ai dit que j'utilisais la langue de bois, non?)

ciao!
Jean Pierre Roy
www.lagauche.com
www.ufp.qc.ca

PS: il s'agit de nous inviter et nous viendrons débattre de nos positions sur les élections, n'importe quand et en toute camaraderie.


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Asunto: 
La Rixe
Autor: 
Anonyme
Fecha: 
Sáb, 2003-04-05 15:30

100% d'accord, bravo le texte est très bien fait selon moi.

Est-ce que La Rixe est un nouveau collectif anarchiste où c'est une personne?


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Asunto: 
La Rixe
Autor: 
Anonyme
Fecha: 
Sáb, 2003-04-05 15:39

La Rixe est effectivement un collectif de Québec


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Asunto: 
Agir, exactement.
Autor: 
Anonyme
Fecha: 
Sáb, 2003-04-05 21:13

Je participe actuellement à la campagne du candidat indépendant Jean-Yves Desgagnés dans le comté de Jean-Lesage (région de Québec), alors vous pouvez comprendre que je ne partage pas totalement l'analyse des camarades de la RIXE.

Même si je reconnais les "dangers" reliés aux partis politiques, je pense malgré tout qu'il ne faille pas abandonner le terrain de la politique partisane ou à tout le moins parlementaire. Qu'on aime ça ou pas ça reste un lieu de relatif pouvoir qu'il me répugne d'abandonner aux avocaillons et assoifés de pouvoir qui se présentent d'élection en élection.

Je crois même qu'un parti de gauche peut être un allié de valeur pour les mouvements sociaux en autant que ceux-ci n'y investissent pas trop d'espoirs irréalisables. Travailler à faire élire un parti en espérant que celui fera la révolution pour nous c'est niaiseux. Mais appuyer une formation qui est minimalement à même d'offrir un rempart (bien qu'imparfait) contre les requins de la mondialisation et de la finance, c'est de la bonne stratégie.

Les camarades de la RIXE écrivent: "Ce que nous critiquons, c'est qu'une partie de la gauche, au lieu de participer à des mouvements de résistances et de créer des alternatives politiques, économiques, sociales qui pourraient s'insérer dans une économie parallèle et non-capitaliste, préfèrent se donner corps et âme pour créer un parti qui, même si un jour est capable de prendre le pouvoir, ne réussira même pas à faire accepter ses réformes et encore moins à transformer radicalement la société."

Je crois qu'ici il y a exagération du danger de la perte d'énergie. Je connais personnelement plusieurs candidates et candidats de l'UFP dans la région de Québec. Il ne militent pas à l'UFP "au lieu" de construire des alternatives mais bien "en plus." L'un travail au sein du mouvement des coopératives d'habitations, l'autre résiste à la ZLÉA, l'autre milite pour le féminisme, etc. Se donner corps et âmes pour quelques semaines au quatre ans, c'est pas exactement passer tout son temps sur les élections... Et même ceux qui militent à temps plein sur un parti... il me semble qu'on est bien assez d'humains pour monter aux différents fronts de la résistance et de la création d'alternatives.

La rixe écrit aussi : «Imaginez si toutes les énergies consacrées à des campagnes électorales partisanes - monter son équipe, planifier et obtenir des sorties dans les médias, émettre des déclarations chocs et finalement faire élire ses députés- étaient canalisées en actions concrètes.»

Je soumets en réponse que mener une campagne électorale est une action aussi concrète qu'écrire et diffuser le texte à propos duquel nous discutons ou que de participer à un fin de semaine de réflexion, ou aller à une assemblée générale. La brève description du travail de campagne omet ce qui prends le plus de temps: le porte à porte où les gens échangentet débattent avec le candidat et la distribution de matériel avec du contenu politique.

Il y a bien d'autres éléments auquels j'aurais aimé contribuer ou répondre, mais le temps file et je n'ai pas le temps d'écrire plus. J'y reviendrai peut-être éventuellement.

Christian D.


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Asunto: 
Vrai, mais...
Autor: 
Anonyme
Fecha: 
Dom, 2003-04-06 22:14

Je suis candidat pour l'UFP et je suis prêt à admettre que l'analyse proposée par la Rixe est de haut niveau et évoque bien les limites et les dangers de dérive liés à la politique "partisane" (dans le sens "dans un parti"). Cependant, je crois que la réponse de Christian D. y répond très bien.
Vous faites valoir que les possibilités d'action sont limités pour un levier de changement social comme un parti? Mais, même si ce n'était seulement que (sur une échelle idéelle abstraite) 8 points sur 100 qui pouvaient être améliorés ainsi, n'est-ce pas notre devoir de faire en sorte qu'au moins ces 8 points le soient concrètement? Cette base de départ ne pourrait-elle pas servir de point d'appui pour améliorer le reste? Nous pensons que oui.
Poser la question du pouvoir et investir le champs politique nous apparaît impératif, même s'il faut pour cela se boucher le nez. Ca ressemble un peu à aller chez le dentiste: pas jouissif, mais bien nécessaire. Il faut comprendre que justement, il peut très bien y avoir en même temps les deux niveaux d'action pour améliorer notre société et le monde: celui proposé par les groupes comme La Rixe (la micro-action directe), et celui prôné par l'UFP (la promotion, par DIVERS MOYENS (DONT ENTRE AUTRES LA VOIE ÉLECTORALE, MÊME POURRIE, DE LA "DÉMOCRATIE" LIBÉRALE BOURGEOISE) d'un projet de société alternatif global à long terme).
Nous croyons que la plupart des gains sociaux ont été historiquement enregistrés quand le pouvoir politique a décidé d'appliquer plutôt que de bloquer les revendications du peuple et de ses divers mouvements sociaux progressistes. Nous pensons qu'essayer de favoriser une nouvelle grande vague en ce sens n'est pas vain. Quand nous serons déconnectés de ceux dont nous nous réclamons, on ne méritera rien d'autre que d'être écartés à coups de pied dans le C.

Pour terminer, je salue le ton utilisé par La Rixe pour faire valoir son point de vue. Je ne partage pas la conclusion de leur analyse, mais néanmoins, je juge que leur position abstentionniste présente une certaine cohérence interne (surtout si on est hyper-radical et qu'on soutient la logique du tout tout de suite ou rien). De plus ils reconnaissent que la gauche politique organisée a de toute évidence des objectifs socialement progressistes et valables. On s'entend donc en gros sur l'objectif, mais pas sur la manière d'y arriver. On est donc pas fondamentalement ennemis, certainement pas comme nous le sommes face aux exploiteurs contre qui nous nous battons. Ceci devrait être reconnu tant de ceux qui se battent sous le drapeau noir que sous le drapeau rouge (et même vert). J'ai été à maintes reprises découragé de voir certains anars considérer que moi et mes camarades étions à mettre dans le même panier que les politicailleux bourgeois. Je trouve la position plus nuancée de cet article beaucoup plus propre à encourager la poursuite du débat.

Guillaume Boivin, UFP-Québec, candidat dans La Peltrie.


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Asunto: 
Allons voter pareil
Autor: 
jplarche
Fecha: 
Lun, 2003-04-07 09:05

Salut.

Je ne pense pas que ne pas aller voter va changer quoi que ce soit. Alors qu'y aller peut le faire. C'est une question de cohérence. Ça donne quoi de militer contre la ZLEA, contre la guerre, contre la marchandisation de l'éducation, de l'eau et de la santé, contre le patriarcat et le capitalisme si le seul jour où on vous écoute vraiment vous fermez votre gueule ? Faîtes au moins l'effort d'aller annuler votre vote pour que votre protestation sonne des cloches quelque part.

Sinon votre abstention, qui est un geste politique, sera complètement inutile : on assimilera votre geste à celui de pleins d'autres personnes qui ne sont pas aller voter par désintérêt total ou par handicap.

Christie, on n'est pas en Mauritanie ici. C'est ben beau «boycotter» l'élection mais ça sert seulement à quelques personnes, celles-là même que vous détestez le plus. Bien que mauditement imparfaite, cette pseudo démocratie a fait couler beaucoup trop de sang pour qu'il soit logique de l'abandonner ce qui, encore une fois, ne servirait toujours que l'intérêt des élites économiques et politiques.

Y'a pas d'incohérence à militer pour l'abolition du capitalisme et des structures hierarchiques de pouvoir et l'acte de voter puisque, à moins que vous ne souhaitiez une révolution sanglante ce qui m'étonnerait, vous ne paverez jamais la voie à votre idéal sans prendre votre place dans l'ensemble politique... ce qui ne peut se faire que petit à petit.

Voilà mes deux cennnes

J-P


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Asunto: 
Pas convaincant...
Autor: 
Anonyme
Fecha: 
Lun, 2003-04-07 11:01

Est-ce que voter peut vraiment changer les choses? Je ne crois pas. Si rien de bon ne peut sortir des urnes, le pire par contre peut en émerger. C'est la seule raison qui me pousserait à voter. Or, personne ne m'a convaincu que le pire pouvait sortir de ces élections là...

Pour ce qui est de la cohérence, j'ai aussi un doute. Personnellement, si j'ai milité pour tout un tas de cause dans le passé (et encore aujourd'hui) c'est, en plus de l'adhésion aux causes en question, PAR REJET DU SYSTÈME. Il est donc plus cohérent, pour moi et pour mes valeurs, de m'abstenir et, donc, de ne pas aller voter. D'ailleurs, quand J-P dit que le seul jour où l'on nous écoute vraiment est le jour des élections, je suis désolé mais il est dans le champ. Un vote pour un candidat qui ne passe pas ne compte pas, ni une annulation d'ailleurs. Le seul intérêt du vote pour l'UFP est de leur donner 50 cennes par année (et je suis pas sûr que je veux leur donner un financement facile!).

L'abstention, même quand elle n'a pas de "noble motivation" a un sens évident: celui du rejet du système, de son discrédit. Si les gens croyaient au système et croyaient qu'il peut changer les choses, bref que leur vote compte, ILS IRAIENT VOTER. Or, ils sont de plus en plus nombreux à ne pas aller voter...

Finalement, si on n'est pas en Mauritanie ici, on est pas en France ou aux USA non plus, il n'y a que peu de sang qui a été versé pour notre belle démocratie...

à ciao


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Asunto: 
Salut. Je partage générale
Autor: 
Anonyme
Fecha: 
Lun, 2003-04-07 11:59

Salut.

Je partage généralement les commentaires de Christian et de certains éléments amené dans le texte de la Rixe. Les dangers d'électoralisme que constitue la critique la Rixe sont vrais et cette critique est même vitale. Mais la critique, en général, me semble unilatérale et sur certains points dogmatique. Comme s'il n'existait pas d'autres voies.
Je suis un militant de l'UFP et anciennement du PDS. Je me définis comme anticapitaliste comme plusieurs autres au sein de l'UFP mais qui sont prêtEs à travailler avec d'autres qui ne le sont pas (ou pas clairement) et qui sont de gauche: c'est ça l'essentiel.
Je peux dire que l'UFP actuellement ne se définit pas comme une organisation électoraliste (et pas révolutionnaire, non plus). Le pari c'est de mettre sur pied une organisation politique de masse qui puisse être le relais des aspirations des couches populaires... d'être partie prenante, avec la diversité des mouvements sociaux ,d'une stratégie de rupture avec le modèle économique, politique social et culturel dominant que nous impose le capitalisme. Non actuellement l'UFP ne veut pas prendre le pouvoir, mais bien diffuser l'idée que touTEs doivent l'exercer. Pour nous une des manières d'exercer collectivement le pouvoir (de poser la question de qui dirige cette société, et de qui devrait la diriger) c'est de se constituer en parti politique. Un parti qui tente par la force et la contribution des gens qui l'animent de se faire la synthèse des revendications les plus dynamiques et les plus fortes de la rue. Se présenter aux élections ce n'est pas être électoraliste lorsque nous sommes (comme le dit bien Christian) dans la rue tous les jours entre les 4 années. Mais se présenter à tous les quatre ans sans construire honnêtement les mouvements sociaux (avec une volonté d'hégémonie et de non respect de la démocratie) et en récupérant leurs propositions c'est effectivement être électoraliste.

Faire en sorte que des espaces de pouvoir collectif émergent et remettent en question «l'ordre actuel des choses» c'est bien une des idées moteur qui anime les militantEs de l'UFP.
La mise en garde le Rixe est vraie... c'est à dire qu'un parti peut diluer son discours ou s'écraser devant la pression des institutions internationales... mais cette mise en garde vaut aussi bien pour les mouvements sociaux qui agissent sans parti. Le cas équatorien, avec la CONAIE (avec le renversement de deux régimes dans les dernières années) et le cas argentin avec la crise socio-politique qui s'est ouverte au moment des tentatives de dolarisation de leur monnaie parlent très bien: ce sont encore les mêmes pourris qui dirigent ! Dans ces pays, c'est bien l'expresssion d'une alternative politique partidaire qui fait défaut. Parce que c'est elle avec toutes les difficultés qu'elle rencontrerait sur son chemin qui peut poser clairement la question de qui dirige la société ! Les mouvements sociaux dans ces pays ont renversé leur gouvernement et le pouvoir d'État momentanément mais ils n'ont pas su, pas pu (?) s'assurer que le pouvoir politique s'exerce collectivement et qu'il puisse être contester en permanance et surtout à long terme. Pour moi, un des chaînons pour que ça puisse se réaliser c'est de mettre sur pied une alternative politique qui s'assure que le pouvoir nouvellement renversé soit gardé en parmanance par la majorité des gens. C'est l'essence d'une organisation politique de gauche. C'est bien de renverser le gouvernement, mais insuffisant, il faut aussi être capables en bout de ligne de renverser l'État qui est aux mains des classes possédantes.
Comment on le fait? Je ne sais pas . Mais il faut agir sur tous les fronts et surtout sur le front politique, si on veut vraiment poser la question de qui doit exercer le pouvoir!

Selon moi (si j'utilise la langue de bois) une organisation clairement à gauche, comme l'UFP qui intervient pendant les élections, ne règle pas la question des conflits de classes, mais elle la pose... Les militantEs de l'UFP voient leurs travail lors des élections non pas comme un travail électoraliste , mais bien comme un travail extra-parlementaire de masse qui est partie prenante, avec les mouvements sociaux (en respect de leur autonomie) d'un processus d'éducation populaire et politique qui contribue à l'émergence d'une conscience de classe (je vous l'ai dit que j'utilisais la langue de bois, non?)

ciao!
Jean Pierre Roy
www.lagauche.com
www.ufp.qc.ca

PS: il s'agit de nous inviter et nous viendrons débattre de nos positions sur les élections, n'importe quand et en toute camaraderie


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Asunto: 
Rejet de quoi ?
Autor: 
Anonyme
Fecha: 
Jue, 2003-04-10 02:38

J’aimerais répondre au deux textes en réponse à l’appel lancé par La Rixe. (je conseille aux personnes qui ne les ont pas lu de les lire, je trouve le débat intéressant.) (http://www.cmaq.net/fr/node/11378 et http://www.cmaq.net/fr/node/11358 )

Je désire exprimer mon point de vu au sujet de l’abstentionnisme : je considère l’abstention un meilleur moyen d’exprimer mon rejet mon dégoût du système démocratique. Contrairement à ce que certaines personnes disent, l’abstention n’est pas silencieux… Le taux de participation aux élections est une statistique étudiée autant ( et même plus encore dans certain domaine ) que le nombre de vote annulé. En plus d’être un moyen utilisé pour exprimer notre rejet de la démocratie représentative (comme le propose La Rixe ) il représente le désintérêt de la population. Bien que cet argument est été utilisé pour discréditer l’abstention (en disant que l’abstention est assimilé à l’indifférence), l’indifférence est un problème flagrant de la démocratie représentative. Dans une démocratie idéal, (j’utilise le mot idéal simplement parce que je sais que certaines personnes considèrent notre démocratie représentative comme le système idéal) la population devrait se sentir impliquée et concernée par la politique. Si la population ne s’implique pas, c’est qu’elle ne se sent pas représentée, impuissante ou oubliée. Le taux de participation est donc un repère important pour étudier l’efficacité (et la légitimité) d’un gouvernement. J’ai rarement vu des documents parler du nombre de votes annulés…. seulement du taux de participation. (par contre, je dois admettre que certains journaux les écrivent le lendemain du scrutin mais ce ne sont pas des chiffres étudiés par le gouvernement) Les votes annulés sont généralement redistribués et les personnes ayants annulé leur vote sont considéré comme des indécis mais comme des participants.

L’abstention est un rejet complet du système de démocratie représentative, pas seulement un rejet de la démocratie représentative utilisée actuellement. A mon avis, l’argument d’utilisé le médium (le vote ) pour montrer notre rejet du système de Démo. Repré. est saugrenu puisque ce n’est pas le système qui est rejeté mais seulement les partis et leurs méthodes. L’action de se servir de l’outil fabriqué pour une mécanisme donne de la légitimité à cet outil. Est ce que vous considérez la démocratie représentative légitime ou pas ? Si vous êtes contre la prostitution est-ce que vous allez vous commander les services d’une prostitué ? ou encore…. Est-ce que vous allez vous prostituer vous-même ??? .

Je suggère donc fortement aux personnes qui veulent exprimer leur rejet complet du système de démocratie représentative de s’abstenir…

Finalement, je tiens à préciser que l’action appelé par « La Rixe » est encore moins silencieuse puisqu’ils proposent de signer « une déclaration abstentionniste » : « Nous invitons tous ceux et celles qui désirent faire connaître publiquement leur intention de ne pas voter à venir signer une déclaration abstentionniste ». http://www.cmaq.net/fr/node/11357 .


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Asunto: 
Pourquoi je voterais pour l'UFP si j'étais au Québec
Autor: 
Anonyme
Fecha: 
Jue, 2003-04-10 15:43

Pourquoi je voterais pour l'UFP si j'étais au Québec
Par Benoit Renaud
Halifax, 10 avril 2003

Pour en finir avec l'anarcho-réformisme

En guise d'arguments pour l'annulation ou
l'abstention, on nous dit que l'UFP n'est pas assez
radicale, qu'elle reprend trop fidèlement les
revendications des mouvements sociaux. En même temps,
on l'accuse de chercher à satelliser et à contrôler
ces mêmes mouvements. Il y a là une contradiction
flagrante. Si l'UFP essayait d'imposer sa plateforme
radicale à des mouvements sociaux réticents (comme le
faisait les ML dans les années 1970), on pourrait
parler d'instrumentalisation. Mais l'UFP veut ETRE un
instrument pour ces mouvements, pas l'inverse.
La réalité des relations entre ce nouveau parti et les
appareils des mouvements ( à ne pas confondre avec la
base militante ou les membres) est que les directions
des centrales syndicales et la bureaucratie
communautaire s'opposent à l'UFP en utilisant la
rhétorique de l'autonomie et de la neutralité
politique, une vieille excuse qui a été utilisée pour
appuyer les libéraux dans les années 1950 et 1960 et
le PQ depuis 30 ans.
La rupture avec le PQ sans véhicule partidaire est une
position confortable qui convient aux bureaucrates qui
cherchent à se ménager de bonnes relations avec le PQ
tout en se préservant une crédibilité " de gauche "
auprès de leurs membres. Si en plus on peut donner un
vernis anarchisant à cet opportunisme, c'est encore
plus fort !

On doit être capables de faire une différence entre
hégémoniser la gauche et unir la gauche. La peur
irrationnelle anarchiste de toute organisation
politique de masse doit être surmontée si on veut
sortir la gauche québécoise de l'éternelle
marginalité. La réalité de l'UFP est une extrême
décentralisation et un refus de créér des idoles et
des chefs de gauche. La priorisation de certains
comptés en terme de ressources comme les grosses
pancartes est simplement une bonne tactique, pas une
man?uvre visant à créer une micro-élite au sein du
parti.
La mauvaise expérience des groupes ML,
ultra-centralisés et dogmatiques, ne se compare pas
avec le projet de l'UFP qui est tout autre. Que des
anciens et anciennes d'En Lutte! et du PCO utilisent
LEURS erreurs sectaires et LEUR campagne pour le
contrôle bureaucratique des mouvements sociaux d'il y
a vingt ans pour dénigrer le travail de rassemblement
pluraliste des militant-e-s de l'UFP est d'une
hypocrisie répugnante.

Ça fait 100 ans que la gauche québécoise n'arrive pas
à créer un parti de masse et le résultat est que c'est
le PQ qui hégémonise les mouvements sociaux, pas
l'UFP. L'autonomie réelle des mouvements passe par la
rupture de ce clientélisme malsain qu'on appelle
maintenant l'économie sociale ou la concertation.
Pour ce qui est de " nos bonnes vieilles organisations
de combat : nos syndicats, nos groupes populaires, nos
associations étudiantes, nos groupes féministes, nos
groupes écologistes, etc. ". Elles sont dans la poche
du PQ depuis 30 ans. La convergence entre anarchistes,
bureaucrates et nationalistes qui s'oppose
présentement à l'UFP ne peut avoir comme résultat, si
elle réussit, qu'à maintenir cette relation de
dépendance matérielle et d'infantilisation politique.

La voie parlementaire vers le socialisme ne peut pas
donner de résultats. D'accord. Mais l'UFP ne prétend
pas être un candidat au pouvoir dans un avenir
prévisible, seulement l'expression de cette rupture
nécessaire avec le péquisme sous toutes ses formes. Et
personne ne déserte ces organisations pour construire
l'UFP à la place. Il n'y a pas d'évacuation de la
lutte sociale mais simplement la volonté d'être
conséquent entre ce qu'on fait à chaque jour
(combattre l'exploitation et l'oppression) et ce qu'on
fait à tous les quatre ans.
De plus, faire une dychotomie entre le travail au sein
d'un parti et celui qui s'impose dans les luttes
sociales est artificielle et contre-productive. Un
regroupement comme l'UFP permet à des centaines (et
potentiellement des milliers) de personnes impliquées
dans toutes sortes de luttes, de milieux, de régions,
de discuter ensemble de la situation politique, de
développer des campagnes d'appui aux luttes
prioritaires ou urgentes, de jouer un rôle clé dans la
mobilisation sur des enjeux internationaux, etc. Cette
dimension du parti de la rue est plus importante et
encore plus utile celle du parti des urnes.

Certains parlent de " développer une économie
parallèle, non-capitaliste " comme stratégie
révolutionnaire. Pour moi, il s'agit là d'un
réformisme à la Owen (ou Desjardins) qui a été
discréditée par l'histoire bien avant le réformisme à
la Bernstein (ou Gérald Larose) . J'aime mieux dévouer
mon précieux temps à l'éducation politique et à la
construction d'une tendance marxiste au sein d'un
parti de masse décentralisé.
La meilleure stratégie pour prévenir une dérive
électoraliste à la Blair dans l'UFP est d'y développer
un courant révolutionnaire dynamique, ouvert et qui ne
confonde pas le socialisme avec la propriété étatique
ou une colonne de tanks avec une révolution sociale,
un courant pour un socialisme par la base qui est
synonyme de démocratie directe.

Je reviens au Québec cet été, j'habiterai dans la
nouvelle ville fusionnée de Gatineau, et j'ai
terriblement hâte de travailler avec les gens de l'UFP
dans cette région afin de réaliser la " promesse
électorale " la plus importante de l'UFP, celle de
devenir un parti de la rue autant qu'un parti des
urnes. Ma propre promesse est de faire ce travail tout
en organisant une tendance socialiste révolutionnaire
au sein de l'UFP.

À bientôt !

Benoit Renaud
Halifax


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Asunto: 
Un peu obscure comme texte...
Autor: 
Anonyme
Fecha: 
Mar, 2003-04-15 00:48

J'aimerais que notre ami Benoit Renaud explique ce qu'il entend par réformisme à la Owen (ou Desjardins)et Bernstein (ou Gérald Larose)... On peut faire dire n'importe quoi à des noms... Ceci dit, je trouve le texte un peu trop obscure... L'auteur passe du coq à l'âne sans expliquer son argumentation... Est-ce que c'est simplement une façon de se donner un style d'intelo ou bien y'a vraiment dans idées en arrière de tout ca...

Soit-dit en passant, je ne suis pas d'accord qu'on utilise le terme anarcho-réformisme... Ma définition d'anarchisme et de réformisme ne me permettent pas de lier ces deux termes. De mon point de vu, les vrais réformistes cités dans ce texte, c'est l'UFP et personne d'autre.


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