Saguenay – "Exclusivité, ATM!" Voilà ce que scandait quelques centaines de jeunes et d'enseignants venus revendiquer l'exclusivité réelle et concrète du programme Art et technologie des médias du cégep de Jonquière, ce matin, lors d'une marche organisée en collaboration avec l'ensemble du personnel du collège.

"Exclusivité, ATM!" Voilà ce que scandait quelques centaines de jeunes et d'enseignants venus revendiquer l'exclusivité réelle et concrète du programme Art et technologie des médias du cégep de Jonquière, ce matin, lors d'une marche organisée en collaboration avec l'ensemble du personnel du collège.

"Hier, le ministre Sylvain Simard a dit, dans un discours éloquent, qu'il irait même jusqu'à signer de son sang pour assurer l'exclusivité du programme mais nous croyons qu'il est un peu anémique", a ironisé une des reponsables de la coordination départementale (RCD) Andrée Lemay, lors du discours qui a suivi la marche. Le fait est que le gouvernement dit depuis dix-huit mois au cégep de Jonquière que le programme est toujours exclusif, comme il l'est depuis trente-cinq ans, alors que ce n'est pas vraiment le cas. Depuis quatre ans déjà, les enseignants du collège travaillent à l'élaboration du nouveau programme afin d'offrir une meilleure formation aux étudiants venus de partout à travers la province. Toutefois, le ministère ne l'a toujours pas approuvé, alors que le collège de Limoilou et du Vieux-Montréal préparent des programmes sensiblement pareils à celui qu'offre ATM dans le domaine de de la production télévisuelle. "On veut garder nos compétences à Jonquière en matière de prise de vue et de montage. En plus, on veut avoir l'approbation du ministère dans le but d'être prêts en septembre et d'avoir le financement et les équipements nécessaires à la formation des étudiants", a lancé Richard Deraps, lui aussi RCD.

Un apport économique majeur

Le programme d'Art et technologie du cégep de Jonquière rapporte un important capital financier dans le secteur du cégep. Seulement pour le collège, ces retombées se chiffrent à 16 millions $ annuellement. Sans compter les logements et les commerces des environs qui, eux aussi, génèrent des revenus importants grâce à ATM, en plus d'offrir plusieurs emplois à la clientèle étudiante.

Art et technologie des médias embauche annuellement une quarantaine d'enseignants permanents et contractuels. La plupart d'entre eux ont déjà acquis une expérience solide reliée de près ou de loin avec l'univers des médias. "Notre formation est excellente, et nous tenons à ne pas la diluer, surtout pas au profit des grands centres", a scandé le vice-président du Conseil étudiant ATM, Guillaume Rochette.

"Non seulement Art et technologie des médias permet pour nous d'apprendre notre métier de communicateur, mais il nous permet aussi d'apprendre la vie. Il nous faut alors être débrouillards, apprendre à vivre en appartement et tisser des liens étroits", a affirmé Guillaume Rochette.

Quand la politique s'en mêle

Parmi les gens de l'assistance, on a pu remarquer la présence des trois candidats en lice du PQ, du PLQ et de l'ADQ dans le comté de Jonquière. La candidate péquiste, Myrtha Laflamme, a d'ailleurs clos l'assemblée en affirmant tout de go qu'elle allait appuyer les étudiants dans leurs revendications. "Faites-moi confiance, je vous le promets", a-t-elle conclu. "On ne veut pas de promesses, on veut des résultats! Si vous n'êtes pas capable de produire les résutats escomptés, ne faites pas de promesses!", a hurlé un étudiant parmi la foule qui se dissipait.