Mario Dumont se surpasse encore une fois... Dans un discours démagogique digne des grands ténors de l'extrême droite française, il a accusé les garderies à 5$ d'être trop socialistes, il a même qualifié notre réseau de garderies de système unique «à la soviétique». (Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre !)

Tout en s'engageant à conserver un système de garderie subventionné (à 5$ ???), le chef de l'ADQ s'est aussi engagé à offrir aux parents d'autres choix. Ainsi, les parents qui choisissent de faire garder leur enfant par un tiers obtiendraient un bon de 30$ par jour (7800$ par année). Et question d'encourager les femmes à demeurer à la maison, il remettrait 20% de cette somme à celles (ceux) qui préféreraient garder leur enfant dans l'enceinte de leur foyer. Il ne dit mot de l'encadrement qui serait offert à ces "tiers", ni du maintien des exigences académiques (de formation) et de la qualité des services offerts... Cette formule consistant à payer à forfait des services de garde semble attrayante mais elle risque d’encourager le travail domestique avec tout ce que cela implique : précarisation de l'emplois, salaire qui sera le plus souvent en deçà du salaire actuellement offert aux éducatrices et éducateurs en garderie, conditions de travail qui excluent tous les avantages marginaux reliés à un emploi salarié (vacances, congés de maladie, droit à l'assurance chômage, etc.). Rajoutons que Mario Dumont s'est bien gardé de mentionner si la tarification actuelle (5$) serait conservée...

La proposition Dumont s'apparente, en pire, aux clauses orphelin qui subsistent encore dans quelques conventions collectives et qu'il dénonce avec véhémence (avec raison)... Puisqu’elle risquerait de créer deux classes de travailleurs et travailleuses : les salariés (en garderie) et ceux et celles qui travailleraient à forfait (dans leur maison) ! Cette formule ne semble pas non plus exclure la possibilité, pour ceux qui offriraient ces services, de facturer des montants supplémentaires aux parents … Misère de misère....