Québec, le 16 mars 2003. Les quelque 80 déléguéEs de l’Union des forces progressistes réunis à Québec samedi et dimanche ont mis la dernière main à la plate-forme électorale et à la stratégie qui sera mise en œuvre d’ici l’élection du 14 avril. Le Conseil a interrompu ses travaux samedi pour participer à la manifestation organisée par le collectif Échec à la guerre.

Les thèmes de la guerre et de la réforme du mode du mode de scrutin occuperont une place centrale dans la campagne de l’UFP. Le parti entend démontrer le lien entre la militarisation des relations internationales et la globalisation néolibérale. Par ailleurs, le simple fait, dans certains milieux, de poser la question du vote utile, révèle l’ampleur du déficit démocratique au Québec. Les quelque 120 candidatEs de la gauche (aux deux-tiers de l’UFP) ont l’intention de contribuer à palier un tant soit peu à ce déficit en portant les thèmes sociaux sur la scène électorale et en se faisant le relais des luttes syndicales, populaires, féministes et pacifistes qui se mènent dans la rue. L’universalité et la gratuité de l’éducation et des services de santé, incluant un programme universel d’assurance-médicament, seront également à l’ordre du jour, de même qu’un revenu décent garanti, présenté sous l’angle de la lutte à la pauvreté et du partage de la richesse collective. Pendant que les trois partis néolibéraux discutent des modalités de la réduction de la taille et de la mission de l’État, conformément aux orientations de l’ALENA et de la ZLEA, l’UFP défendra le rôle de celui-ci comme gardien du bien commun et de la redistribution de la richesse collective, notamment par un meilleur encadrement financier et une fiscalité davantage progressive.

Récupération

Certains thèmes progressistes ont fait l’objet de récupération, notamment de la part du PQ, qui a cherché ces derniers temps à redorer son image. C’est le cas par exemple des mesures de conciliation travail famille, de la loi supposée s’attaquer à la pauvreté, de la politique de l’eau, qui sont jugées, tout comme la plupart des mesures péquistes, comme des trompe-l’œil. L’UFP entend faire valoir une approche globale et intégrée de ces questions qui tranche avec le saupoudrage de demie-mesures du PQ. L’incohérence du programme du PLQ sera dénoncé, notamment au plan budgétaire. L’UFP réserve une critique des plus sévères à l’ADQ qui incarne, pour les progressistes, le détournement du désir de changement de la population vers les intérêts des empires économiques et financiers, sous des dehors de responsabilisation du citoyen.

Question nationale

Avec mise au rancart cyclique de cette question, que le PQ tend à s’approprier pour la maintenir dans l’impasse stratégique de manière irresponsable, l’UFP entend démontrer qu’elle est finalement le seul parti réellement indépendantiste. Elle fera la promotion de l’Assemblée constituante et de l’indépendance comme un moyen de réaliser une société basée sur l’équité et la justice sociale, l’égalité des sexes, le partage de la richesse collective et le respect de l’environnement.

Appui de taille du syndicaliste Serge Roy

Les déléguéEs du Conseil de l’Union se sont joint en soirée à une assemblée régionale tenue pour le lancement de la campagne de l’UFP dans les régions de Québec et de Chaudière-Appalache et pour la présentation de ses candidatEs. Ces derniers ont reçu un appui vibrant et sans équivoque de la part du syndicaliste à la retraite Serge Roy. Ce dernier a insisté sur l’article un de l’UFP qui s’oppose à la globalisation sauvage. Pour lui, l’UFP prend davantage au sérieux son article un que ne le fait le PQ. M. Roy a tenu à se dissocier des syndicalistes qui appuient toujours le PQ ou pire, qui sont allés à l’ADQ. À ce jour, toutes les circonscriptions de Québec et Chaudière-Appalache seront représentées par l’UFP sauf celle de Montmagny-L’Islet qui sera probablement représentée par le Parti Vert.

Coalition progressiste

Le Conseil de l’union a entériné le projet d’entente avec le Parti Vert qui était en consultation depuis plusieurs semaines au sein des deux partis. Cette entente prévoit un partage des circonscription et un appui mutuel dans le cadre de la présente campagne, de même qu’une collaboration dans les quelques circonscriptions où il y aura cohabitation. Avec cette entente, à laquelle s’ajoutent quelques candidatures indépendantes appuyant la plate-forme commune, l’on est confiant de couvrir la carte électorale du Québec.

Plate-forme

La plate-forme de l’UFP a par ailleurs été bonifiée de quelques résolutions sur la justice et la culture. L’on prévoit notamment le rehaussement des barèmes d’admissibilité à l’aide juridique, une réforme du code de procédure civile afin de réduire les coûts reliés à l’accès à la justice, un programme d’éducation à la citoyenneté et la légalisation du cannabis. Par ailleurs, L’UFP s’est prononcé en faveur d’une hausse des sommes allouées aux artistes (passant de 64 à 90 millions), d’un soutien significatif aux organismes de défense du patrimoine québécois, d’un investissement dans les projets de création et dans un programme de soutien aux artistes dans lequel les fonds sont attribués par un jury de pairs.

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