Guerre ou paix?

Guerre ou paix?


Les maux collectifs s'apparentent souvent aux maux individuels. Leurs origines gravitent autour de système de croyances qui, malgré leurs prétentions, négligent les besoins humains au nom d'une cause supérieure ou d'une entité suprême et invisible.


La guerre est un exercice de pouvoir, de contrôle entre deux points de vue adverses et dont l'aboutissement mène ultimement à la victoire de l'un et à la défaite de l'autre comme si le plus fort devait détenir la vérité!


Il ne faudrait pas se leurrer, la guerre n'a qu'un seul objectif : imposer son autorité, son pouvoir par la violence.


La paix est une proposition complètement indépendante de la guerre. Elle est la résultante d'une initiative visant à découvrir et à intégrer une nouvelle compréhension. Le corollaire le plus intéressant est à l'effet que le conflit, l'absence de paix est la conséquence d'une fausseté, d'une incompréhension, comme par exemple une croyance qu'on imposerait par l'obéissance au détriment du respect des libertés individuelles.


Ceux qui fomentent la guerre " diabolisent " leurs adversaires pour mobiliser leurs effectifs. Cette démarche serait infructueuse et futile s'ils n'étaient pas déjà conditionnés à croire qu'ils sont les sujets d'une cause supérieure, surhumaine et que leurs dirigeants en sont le porte-parole. Autrement, comment un être intelligent et respectueux accepterait d'en tuer un autre?


Les États Unis d'Amérique furent fondés sur le principe de la dissociation entre le pouvoir d'état et le pouvoir de l'église. Selon le Président Bill Clinton (12 juillet 1995) " le premier amendement … interdit l'établissement d'une religion officielle ". Cette séparation est de toutes évidences incomplète, l'inscription " IN GOD WE TRUST " apparaît toujours sur leur monnaie. Et pour cause, l'exercice du pouvoir excessif ou dictatorial requiert pour le maintenir la prétention d'agir au nom d'une cause supérieure. Supérieure à une " nature humaine " dénoncée comme étant fondamentalement mauvaise, dangereuse et qui nécessite l'emploi de l'oppression pour la contenir.


À cette fin, l'usage et l'abus du pouvoir de taxation est l'instrument privilégié. Cette pratique remonte au temps de l'empire romain (Pax Romana) qui exigeait le paiement d'une taxe pour assurer la paix! Même de nos jours, dans les pseudo-démocraties, nous élisons des taxateurs au lieu d'administrateurs expérimentés et compétents des biens et services collectifs.


Depuis les évènements du 11 septembre 2001, le président américain sème la terreur en décrivant un ennemi sous l'appellation d'axe démoniaque (axis of evil). Il se croit investi d'une mission divine pour mener une croisade contre tous les adversaires de l'autorité américaine. Selon sa prétention, vous êtes soi pro-américains ou un ennemi. N'est-ce-pas là le comportement d'un dictateur qui somme l'obéissance? De quel droit nous obligerait-on à souscrire aux désirs vengeurs d'un dictateur pour condamner le terrorisme?


En février 2003, nous avons été témoin d'un phénomène unique dans l'histoire. Pour la première fois, des millions de personnes à travers le monde ont manifesté en faveur de la paix. Indépendamment des raisons qui ont motivé un tel exercice, jamais une manifestation d'envergure pour la paix n'avait précédé une guerre ou l'éminence d'un conflit armé. Même si certains se sont élevés pour servir leurs propres intérêts, il n'en demeure pas moins que nous sommes témoins d'une prise de conscience collective d'une magnitude inouïe. Nous avons commencé à questionner les fondements de la violence.


La guerre est une mesure étatique. On ne part pas en guerre contre un individu mais contre une collectivité. Tuer des innocents au nom d'une " cause " devrait être une preuve en soi que la cause est injuste, fausse. Si vous voulez une omelette, cassez vos propres œufs.


Je ne suis pas contre les Américains ou contre les Irakiens, je suis opposé aux dictateurs qui servent leurs ambitions, qui s'octroient une autorité irrespectueuse et inconsciente sur la valeur de l'être humain. Personne ne questionne la nécessité de neutraliser le dictateur irakien. Certains suggèrent de la faire intelligemment et ils sont de plus en plus nombreux. L'attitude des politiciens qui tentent de protéger leurs seuls intérêts est bien en dessous de ce mouvement global. Procéder pacifiquement n'est pas synonyme d'immobilisme. Au contraire, il s'agit d'une démarche complexe vers une maturité dont la nécessité est de plus en plus inévitable



Dr Richard Morency d.c
ChiroCourrier.com