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Pourquoi faut-il sauver les soldats Bové et Riesel  ?

Anonyme, Lunes, Marzo 10, 2003 - 10:28

dissident-media

Le fatalisme qui a accueilli la confirmation par la Cour de
cassation de la condamnation de José Bové et René
Riesel à quatorze mois de prison ferme témoigne
d'une singulière amnésie de la part de la société
française et de sa représentation politique. Car,
dans un étonnant paradoxe, la France s'apprête à
enfermer les trublions pour des actions à Nérac
et à Montpellier dont elle a ensuite reconnu, de fait,
le bien-fondé. Pour le comprendre, il faut revenir sur

le passé proche.

Début 1998, la situation des organismes génétiquement
modifiés (OGM) est confuse. L'un après l'autre,
les gouvernements Juppé et Jospin ont pris des décisions
ambiguës : en février 1997, Alain Juppé
a interdit la culture du maïs transgénique, mais autorisé
son importation ; en novembre, Laurent Jospin a interdit
la culture des colza et betterave OGM, mais autorisé celle
du maïs.

L'opinion publique hésite, de nombreuses oppositions se
déclarent, les consommateurs renâclent devant ces
produits qui ne leur apportent rien. Or, le maïs transgénique
de la firme Novartis reste légalement autorisé et,
à Nérac, en Lot-et-Garonne, ses entrepôts
abritent des tonnes de semences OGM prêtes à la commercialisation.
Les OGM pourraient s'imposer en Europe sans qu'aucun débat
ait vraiment eu lieu.

C'est ce moment que choisit la Confédération paysanne
pour intervenir : le 8 janvier 1998, conduits par le
secrétaire national René Riesel et José Bové,
une centaine d'agriculteurs envahissent l'entrepôt de Nérac
et rendent les semences impropres à l'usage en les arrosant
d'eau. Ils sont jugés en février à Agen,
José Bové déclare : "Quand y a-t-il
eu un débat sur les OGM ? Quand les paysans et les
consommateurs ont-ils été consultés ?
Jamais."

Bové et Riesel sont condamnés, mais peu après,
le gouvernement annonce un débat public, sous forme d'une
"Conférence des citoyens". Elle se tient
au Parlement, en juin 1998. Lesdits citoyens expriment de
nombreuses réserves à l'égard des OGM, et
particulièrement de ce maïs qui contient un gène
de résistance aux antibiotiques. Et, en septembre 1998,
le Conseil d'Etat suspend l'autorisation de culture de la céréale
incriminée.

Le débat continue tout l'hiver, comme en Angleterre, en
Italie, en Allemagne, et l'opinion se révèle hostile
aux OGM. Mais des essais s'en poursuivent ici et là dans
le secret, comme au Cirad, à Montpellier, où l'on
prépare la culture expérimentale en Camargue de
riz transgénique. Riesel et Bové organisent le sabotage
de l'expérience du Cirad, qui intervient le 5 juin
1999.

Quelques semaines plus tard, le 24 juin 1999, l'Europe adopte
un moratoire sur les OGM, la France ayant été un
des pays les plus actifs en faveur de cette décision. Une
décision qui transcende le clivage droite-gauche, puisqu'en
octobre dernier le gouvernement Raffarin a apporté son
soutien au maintien du moratoire, que l'Europe a reconduit.

La confrontation des faits et des dates conduit à une conclusion :
José Bové et René Riesel ont fait ouvertement
ce que la France souhaitait secrètement. Leurs actes ont
stimulé plusieurs décisions politiques importantes.
Assumer ces décisions implique d'assumer ces actes. Leur
enfermement constituerait donc une contradiction politique.

Un autre aspect de l'affaire présente un intérêt
particulier, relativement au coma intellectuel dans laquelle semble
se trouver la gauche française. Les médias se sont
focalisés sur José Bové, oubliant complètement
René Riesel. Or, celui-ci n'est pas un simple comparse.
Il a quitté la Confédération paysanne et
critique José Bové depuis que celui-ci a adopté
une tactique médiatique exacerbée à partir
du démontage du restaurant McDonald's de Millau, en août 1999.

Hervé Kempf

(article paru dans le monde du 23 nov 2002)

Appel à soutenir René Riesel, qui n'a
pas l'intention de "quémander une grâce"


(Appel
en Fr
),

(Engl),


(Pdf
Engl
).

· Sommation à la Confédération
Paysanne :


Au nom de René Riesel, la Confédération paysanne
s'est vue sommée, le 21 novembre 2002, par ministère
d'huissier,

"d'avoir, sur le champ, à cesser de répandre,
et de faire répandre, la rumeur mensongère selon
laquelle M. René Riesel se déjugerait en demandant,
ou en acceptant qu'on demande en son nom, une quelconque grâce
portant sur la peine de quatorze mois de prison ferme qui vient
de lui être confirmée par la Cour de Cassation.

Cette désinformation étant spectaculairement propagée,
à l'initiative de la Confédération paysanne,
par elle-même et ses alliés, citoyennistes et fossoyeurs
moribonds de l'ancien mouvement social, au moyen de diverses manifestations
publiques, creuses déclarations médiatiques, pétitions
honteuses, lobbying, communiqués de presse - et certainement
de manuvres plus discrétes et moins médiatisables
-, c'est par les mêmes moyens qu'il appartient à
la Confédération paysanne elle-même de démentir
ces calomnies, toutes affaires cessantes.

M. Riesel n'attend pas d'arguments de bonneteur. Il exige que
la Confédération paysanne mette instantanément
fin, et de façon complète et suffisante, au préjudice
qu'il subit de son fait.

Faute de quoi il se verra dans l'obligation de l'y contraindre
par toute voie de Droit."

· Encart paru dans la dépèche -
édition du 20 nov 2002 :

"René Riesel purgera, lui aussi, une peine de 14 mois.
Eleveur de moutons sur le Causse Méjan, en Lozère,
c'est un ancien du groupe parisien « Les Enragés
» en 1968, opposé dès cette époque
à une autre star de la contestation, Daniel Cohn-Bendit.
Ancien membre de l'internationale situationniste, puis secrétaire
national de la confédération paysanne, qu'il a quittée
en mars 1999, il vitupère d'abord contre la « déshumanisation
du monde ». rené riesel ne renonce pas à abattre
le capitalisme. Et s'il s'oppose, aujourd'hui, à José
Bové ainsi qu'au mouvement formé par la Confédération
paysanne, ce n'est pas seulement par divergence tactique sur l'utilisation
des médias. rené riesel n'a cessé de répéter
depuis Seattle: « Ce mouvement n'est qu'une vue de l'esprit
»." René DURAN.

· Article paru dans midi-libre - édition
millau sud-aveyron du 22 nov 2002 :

BORDER="0">

Bové prêt de nouveau à
"lutter illégalement si nécessaire"


ALIGN="LEFT" BORDER="0">" C'est une bonne nouvelle. Cependant,
pour nous à la Confédération Paysanne, le
combat continue. Et nous sommes prêts à utiliser
des moyens d'action illégaux si nécessaires. "
a affirmé jeudi José Bové, après que
le délibéré de la 17ème chambre correctionnelle
de Paris a débouté le Syndicat National des Industriels
de l'Alimentation animale (SNIA) de sa plainte.

Voir
ITW de 2mn en Realvideo 36Kb


Le tribunal a jugé irrecevable la plainte du SNIA pour
diffamation portée suite aux déclarations du dirigeant
de la Confédération Paysanne. En 2000, José
Bové avait accusé nommément plusieurs grands
fabricants d'aliments d'avoir importé des farines animales
britanniques en période d'embargo.

" Dans cette affaire de la vache folle, aucun des véritables
responsables n'a été poursuivi. Les responsabilités
des équarrisseurs, des fabricants d'aliments de bétail,
de l'Europe ou de l'Etat français n'ont jamais été
portées devant les tribunaux. Pour la Confédération
Paysanne, le combat continue pour que toute la vérité
soit faite et que les responsables paient. Il est anormal que
ce soient les éleveurs qui aient payé cette crise.
" a déclaré José Bové

La décision de jeudi soulage le syndicaliste déjà
condamné dans l'affaire du démontage du Mac Donald's
de Millau. José Bové doit purger une peine de dix
mois de prison. En dépit de cette condamnation, le leader
paysan reste combatif. Il a réaffirmé jeudi la nécessité
de lutter contre les Organismes Génétiquement Modifiés
(OGM), " si nécessaire en dehors du cadre légal
".

" Si le combat nous conduit à transgresser la loi
dans le cadre de la lutte contre les OGM et les firmes qui veulent
les imposer, nous allons transgresser la loi. Si l'Etat français
n'arrête pas les essais en plein champs, si l'Europe revient
sur le moratoire, nous serons obligés de continuer des
actions illégales mais légitimes puisque 75 % des
Français rejettent les OGM. " a t-il ajouté.

Hervé Seck (digipresse.com)

Infos complémentaires:

Inf'ogm, bulletin gratuit d'utilité publique


Boeuf
britannique : aucune explication scientifique à l'embargo
de la France


Un
député PS solidaire de José Bové


Conquérant
planétaire génétiquement modifié


José
Bové veut sortir l'alimentation de l'OMC


OGM
: manifestation intimiste pour débat de fonds


Berland
: le José Bové de l'Inra


Vache
folle : la contamination par l'eau...


Le
procès et ses suites...


Tous
les "anti" de la Terre


José
"en anglais dans le texte"

Article soumi par dissident-media.org

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www.dissident-media.org


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