Position de la CSN sur l'attaque possible de l'Irak par les États-Unis

Nous mobiliser pour éviter la guerre

1- Au cours des dernières semaines , le gouvernement des États-Unis a manifesté sa volonté unilatérale d'envahir l'Irak en vue de renverser le régime de Saddam Hussein. L'Administration américaine a même rendu publics des analyses et des plans qui suggèrent l'imposition d'une autorité militaire américaine sur le pays. Le dessein de redéfinir la carte géopolitique du Moyen-Orient est clair.

L'introduction du concept de " guerre préventive " dans la nouvelle doctrine stratégique du gouvernement des États-Unis et le fait de s'arroger le droit de déclarer cette guerre unilatéralement en marge des décisions de l'Organisation des Nations Unies sont d'une extrême gravité et constituent une régression de presque deux siècles au regard des efforts menés pour soumettre la diplomatie et la politique internationale au droit et au principe des relations pacifiques entre les nations.

2- Lors de leurs déclarations devant le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies (27/1/2003 et 14/02/2003), les responsables de la Commission de contrôle, de vérification et d'inspection des Nations Unies (COCOVINU) ont déclaré qu'ils n'ont trouvé aucun indice prouvant que l'Irak était en possession d'armes chimiques et bactériologiques prêtes à être utilisées et qu'ils avaient besoin plus de temps en vue de poursuivre leurs inspections. Par ailleurs, les responsables de l'Agence internationale de l'énergie atomique ont affirmé qu'il n'existe aucune preuve à l'effet que l'Irak soit en train de développer un programme d'armement nucléaire.

De toute évidence, le temps est plus à la poursuite des inspections qu'au déclenchement de la guerre.

Les États-Unis et la Grande-Bretagne n'en poursuivent pas moins le déploiement de leurs forces dans le Golfe persique et mettent sur pied un dispositif offensif disposé à envahir l'Irak.
3- Le régime de Saddam Hussein est bien connu pour la répression qu'il exerce contre toute force d'opposition et, en particulier, contre les Kurdes et les chiites comme le reflètent tous les rapports d'Amnistie Internationale. Notre opposition à la guerre va de pair avec la dénonciation du régime dictatorial en Irak. La principale menace de Saddam Hussein s'exerce aujourd'hui à l'encontre de sa propre population. C'est pourquoi il est nécessaire d'accompagner les inspections d'une surveillance du respect des droits de la personne et d'un appui aux forces démocratiques en vue d'en arriver à une fin pacifique de cette dictature.

Le soutien que les États-Unis et d'autres pays ont apporté au régime de Saddam Hussein dans les années quatre-vingt et le soutien encore apporté aujourd'hui à d'autres régimes non démocratiques dans le monde discréditent l'argument américain voulant qu'une guerre en Irak soit incontournable pour imposer des réformes politiques nécessaires dans ce pays.
4- La guerre qui se prépare est injuste et superflue. Une attaque contre l'Irak ne constituerait pas un acte légitime d'autodéfense mais au contraire le premier exemple de la doctrine de la " guerre préventive " défendue par Bush.

La guerre ne produira pas un monde plus sûr et n'aidera pas non plus à combattre le terrorisme international. Elle pourrait même renforcer les tendances fondamentalistes. On oublie trop souvent aussi que la guerre c'est la mort, les mutilations et la misère pour des milliers d'hommes de femmes et d'enfants.
5- Devant la gravité de la situation, la CSN réaffirme son engagement envers la paix et demande au Parlement canadien de prendre résolument position en faveur de la paix et contre le déclenchement de la guerre en Irak. La CSN appelle ses membres et l'ensemble de la population à se mobiliser en faveur de la paix afin d'éviter une guerre injuste.

La CSN lance un appel pour que les citoyens participent massivement aux manifestations qui auront lieu contre la guerre.