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Lettre d'une enfant de la guerre à une enfant de la paix ou Lettre ouverte aux souverainistesMarcela Valdivia, Martes, Febrero 11, 2003 - 11:15
Marcela Valdivia, avocate
Lettre contre la guerre et le respect des libertés fondamentales au Québec et au Canada. Nécessité urgente de revoir la politique actuelle du Canada et du Québec en appui à la guerre en Afghanistan et en Irak. Possibilité d'une balkanisation de l'Amérique du Nord. Lettre d’une enfant de la guerre à une enfant de la paix ou Lettre ouverte aux souverainistes Marcela Valdivia, avocate et médiatrice Je croyais que les hommes ne jouaient presque plus. Pourtant le président Bush vient de dire The game is over! Les jeux sont faits rien ne va plus dit le croupier! Nous avons misé les uns à droite, les autres à gauche d’autres en plein milieu. Rouge ou Noir? Sauf que la guerre n’est pas un jeu. Comment trouver les Mots pour le Dire? Comme une Cardinal l’a déjà fait? Comment faire comprendre qu’aucune guerre n’est juste. Les blessures prennent des générations à guérir et se transmettent de génération en génération. Rappelez vous de la comptine avec laquelle on endormait durant des générations les petits Serbes : Petit vengeur du Kosovo! L’Amérique intouchable, voit ses symboles s’effondrer au cœur même de ce qu’on appelle la Pomme. Comme si Adam et Ève avaient osé goûter au fruit défendu. Et seraient sur le point d’être éjectés du paradis. La principale exportation des États-Unis, soit les avions civils reviennent comme des boomerangs les frapper en plein cœur. Le tabou de l’Amérique intouchable ne tient plus. La seule réponse aurait dû être celle d’une justice pénale internationale. Mais les États-Unis, le Canada et le Québec ont répondu par le vieux réflexe de la force et violent iniquement le droit international. Pensons aux procès Fujimori, déclarés illégaux récemment par la Cour interaméricaine des droits puisque contraires au droit à un procès public, juste et équitable et qui est pourtant le modèle adopté par le Canada où au nom de la sécurité nationale les avocats de la défense n’ont pas accès à la preuve des accusés! On a violé encore une fois le respect de l’état de droit. La violence en Afghanistan et maintenant la guerre se préparant contre l’Irak c’est l’autre pendant du terrorisme soit celui d’État. On dirait un vieux film : La Maison Blanche, scénarisant une guerre en Irak et des problèmes résolus cette fois-ci de Columbia! Sauf que les guerres ce n’est pas de la science fiction. Les guerres ce sont des enfants, des femmes, des hommes, des vieillards qui souffrent aux quatre coins du globe. La souffrance n’a pas d’échelle, n’a pas de mesure. Elle est partout égale. Il n’y a pas de rwandais, iraniens, algériens ou guatémaltèques accoutumés à ce fléau ni plus ni moins que les victimes civiles étasuniennes. En temps de guerre, il n’y a plus de débat, de démocratie, plus de gauche, ni de droite, il n’y a que des hommes et de femmes démunis pris en étau par de psychopathes manipulateurs antisociaux qui ont besoin de nous comme chaire à canons pour nourrir leurs rêves de destruction et de pouvoir. C’est beaucoup plus facile de détruire que de construire. La fatalité veut que depuis que le monde est monde il y a des guerres. La paix n’est-elle pas un temps pour préparer la guerre? Le sage biologiste Humberto Maturana explique que durant des millénaires il n’y a pas eu de guerre, au sein de sociétés matriarcales. Les femmes savent souvent combien coûte de mettre au monde une vie. Toutes ne s’appellent pas Rose Kennedy! Comme dit la chanson. Elles ne veulent pas toutes que leurs fils soient des héros. Mais que leur fils soient des hommes libres et heureux. Afin qu’ils puissent jouer et aimer la vie. J’entend les échos, discours gauche caviar! Petit bourgeois! S’alimentant du Monde Diplomatique comme lecture obligatoire! De Mme Bombardier au Devoir. La gauche s’alimente de l’amour de la vie. Mais la propagande depuis le 11 septembre 2001 alimente nos peurs et nos démons. Nos préjugés. Nos haines. Nos désespoirs les plus vils. Nous sommes entrain d’attiser les haines, les différences. Au lieu d’alimenter l’universel en nous. Nous semons la voie à l’intolérance. Nos fils ne devraient-ils pas hériter d’un monde sans frontières, sans races, sans barrières de langues, seulement des hommes unis dans l’universel de l’amour et du jeu? Naïf comme discours? Oui, certes mais c’est celui qui me tient en vie. Celui d’un monde meilleur, où le respect des droits humains ne seront pas là seulement pour garantir les droits au libre marché et la pax economica mais aussi pour garantir les droits civils, politiques, sociaux et culturels des hommes, des femmes et des enfants. Je ne veux pas de la guerre. Mais je ne veux pas du statuo quo actuel non plus. Je veux la fin de l’impunité des généraux et non une fin de l’impunité seulement médiatique et symbolique dans le marché du fast food de la justice. Celle qui nous offre la Cour Pénale Internationale légitime l’état de fait actuel bâtit au coût de vies innocentes puisqu’elle n’est pas rétroactive. Les millions investis en sécurité sont inutiles. Chrétien n’a-t-il pas dit que la pauvreté était le principal problème? Où sont les millions pour la santé, le logement et l’éducation seul rempart contre le racisme, l’intolérance et la violence? Si le Canada s’en va en guerre, nous courons le risque d’une balkanisation de l’Amérique du Nord. Montréal et Toronto pourraient devenir des cibles potentielles. Une attaque en Irak faisant des victimes civiles de trop pourrait voir radicaliser les positions même des principaux alliés de la sécurité publique canadienne et québécoise en ce moment soit les Manifestants pour la Paix! Si le Canada ne s’en va pas en guerre et décide d’investir en sécurité c’est la répression de ses alliés actuels servant de boucs émissaires et voyant leurs droits déjà réduits immoralement comme celui de manifester continuer à l’être. La surveillance de leurs activités accrue et les violations à leur vie privée est un danger réel. D’un côté ou de l’autre, la politique en matière de sécurité du Canada et du Québec fait fausse route. La seule garantie de la sécurité c’est ce que réclamaient les Femmes lors d’une Marche, du Pain et des Roses! Ah! si j’étais ministre de l’Amour ou mieux il paraît que Ministre c’est trop de responsabilités on ne voit pas grandir ses enfants! Alors sous-ministre de la Tendresse! Non, Ah! Si j’étais seulement un Homme. Je suis une femme avec un enfant de la guerre blessée en elle qui se révolte. Qui dit non! L’impuissance de la voie démocratique, la répression des droits et libertés, l’harcèlement des immigrants depuis le 11 septembre 2001, voir les dossiers et la revues de la Ligue des droits et libertés à cet effet et la non écoute de Jean Chrétien est un germe extrêmement dangereux. Je ne veux plus d’un Québec souverain qui ne serait qu’une province de plus annexée à la politique canadienne ou pire étasunienne. J’ai honte d’un Québec qui ne me garantit pas un Québec solidaire, pacifiste et qui se tient debout devant des enjeux aussi essentiels qu’est une guerre. Le Québec est-il tombé dans le piège du fédéral? En temps de guerre, oublions la souveraineté! Tout est prêt pour une guerre qui pourra durer des dizaines et des dizaines années. Les jeux sont faits rien ne va plus! Dit le croupier! D’un côté le mal, d’un côté le bien! Ne savez vous pas qu’en temps de guerre, il n’y a plus de bien, ni de mal? Ni de gentils, ni de méchants. Seulement des enfants orphelins. Notre seul devoir de citoyen est de résister à cette tentation qui est de faire la guerre dans laquelle un discours de droite veut nous entraîner. Et de nous battre pour le respect des droits et libertés trop chèrement gagnées. M. Landry, Mme Beaudoin à quoi sert votre souveraineté et indépendance si vous n’osez pas l’exercer? Donnez nous des preuves qu’on pourra confier en vous dans un Québec souverain. Chers enfants de la paix ne savez-vous pas qu’avant de mériter un pays il faut savoir être citoyen? Je ne veux pas être complice de la vilité d’hommes et de femmes qui osent préférer jouer à la guerre, surtout si elle n’est pas dans leur cour! Je n’aime pas ce genre de jeux. J’aime beaucoup trop la vie pour ne pas la respecter chez mes frères afghans ou irakiens. A quand la souveraineté? Je me souviens. Et vous?
Site des étudiants du Cours en Méthodes de recherche en Communication UQAM.
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