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Élections provinciales : Ce sera une lutte à quatre, promet l’UFP

Anonyme, Domingo, Febrero 2, 2003 - 21:00

JP

L’Union des forces progressistes (UFP) est maintenant fin prête à se poser en alternative aux trois grands partis lors des prochaines élections. L’optimisme était de rigueur au cégep du Vieux-Montréal cette fin de semaine pour plus de deux cent militants progressistes venus bonifier la plate-forme électorale du parti. Déjà neufs candidats ont été choisis par les membres des circonscriptions et neuf autres le seront prochainement.

L’UFP entend présenter des candidats dans le plus de comtés que possible. Le parti donnera également son appui à quelques candidatures indépendantes. Aussi, l’UFP et le parti Vert tenteront de ne pas présenter de candidats dans une même circonscription étant donnée leur proximité idéologique. Par ailleurs, l’UFP n’entend mener aucune discussion stratégique avec le Parti québécois, bien que des militants du PQ aient récemment demandé à leur parti de le faire.

Si pour certains observateurs une telle décision risque de diviser le vote progressiste et de laisser libre cours à la droite, plusieurs militants de l’UFP ont souligné que le PQ a trop longtemps tardé à mettre en marche une réforme du mode de scrutin.

Les militants de l’UFP considèrent que le PQ est lui-même un parti néolibéral bien qu’au-travers les beaux discours il tente de se donner un vernis social-démocrate. « Face à la droite, il faut un parti 100 pour cent à gauche » a lancé la vice-présidente de l’UFP, Molly Alexander, s’attirant de chauds applaudissements à l’issue du congrès.

L’UFP ne compte pas seulement récupérer des voix de gauche en provenance des deux grands partis traditionnels. Plusieurs candidats de la formation croient en leurs chances de mobiliser une partie de l’électorat qui ne va pas voter habituellement et même de convaincre certains électeurs désillusionnés des deux grands partis et qui flirtent avec Mario Dumont d’opter pour un changement de gauche.

La jeune formation née de l’union du Parti communiste du Québec, du Parti de la démocratie socialistes et du Rassemblement pour une alternative progressiste compte présentement plus de 1000 membres provenant de 120 circonscriptions électorales.

On parlera logement social dans Outremont
Dans Outremont, la candidate de l’UFP, Jill Hanley est une passionnée et experte des questions de logement. Ça tombe bien puisque dans une partie de ce comté, le quartier Côte-des-neiges surtout, le problème du logement est aïgu. L’UFP ne sera pas présente partout sur l’île de Montréal. Toutefois, dit Jill, on a choisi de travailler dans Outremont puisqu’il s’y trouve un bassin important d’immigrants et d’étudiants qui ne donnent pas leur appui aux partis traditionnels ou ne vont pas voter. Elle croit que le programme de l’UFP saura les intéresser davantage.

L’étudiante au doctorat entend donc parler beaucoup de logement social et de droit au logement au cours des prochaines semaines. Elle réclame la construction de logements sociaux dans les quartiers problématiques, une diminution sinon l’arrêt de la reconversion d’immeubles locatifs en condominiums et une décentralisation de la Régie de logement. « Avant, dit-elle, il y avait un bureau de la régie du logement à proximité. Depuis quelques années, tout est centralisé au village olympique ! Ça peut prendre toute une journée à quelqu’un de Parc-Extension ou de Côte-des-neiges pour aller déposer une plainte. Ça décourage les gens de défendre leurs droits.

Par ailleurs, la jeune candidate ne croit pas avoir de la difficulté à vendre l’UFP aux électeurs anglophones de sa circonscription, peu friands d'indépendance.
« Chez les anglophones, c’est sûr qu’on ne veut pas d’un Québec indépendant s’il est néolibéral. Mais si ça fait partie d’un projet social axé sur la démocratie, la redistribution des richesses et qui ne se base pas sur l’ethnicité, les peurs peuvent disparaître », dit-elle, rappelant que plusieurs anglophones reconnaissent le droit du peuple québécois à disposer de lui-même. Elle croit que les électeurs progressistes réticents au projet souverainiste se retrouveront toujours plus dans le programme mis en avant par l’UFP que dans celui de n’importe quelle autre formation politique.

Une revue pour stimuler le débat
Un des auteurs de « ADQ : Voie sans issue », Pierre Mouterde a présenté au congrès son projet de revue politique progressiste dont le premier numéro est attendu pour le début du mois de mars. Pierre Mouterde ne veut pas qu’on voit cette revue comme rattachée à l’UFP même si les thématiques dont elle traitera ne seront pas sans lien avec les motivations progressistes de l’UFP.

« Le discours de gauche est complètement marginalisé au Québec, dit-il. Avec cette revue nous voulons ramener au centre du débat social la critique du néolibéralisme et ce concept d’un autre monde possible. Nous devons questionner la marchandisation du monde. Les idées de solidarité, de conviviabilité, d’équité, c’est la gauche qui les as toujours portées. Or maintenant, la gauche est relativement absente en tant que force sociale et politique. Elle se manifeste comme groupe de pression, sur des enjeux sectoriels mais elle n’existe pas groupe organisé et fédérateur », dit-il. Il espère que cette revue permettra de susciter des débats au sein de la gauche et de la société québécoise afin de faire progresser des idées autrement souvent mal reçues.

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