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Pourquoi l'urgence des « golpistas » Vénézuéliens?Roberto, Lunes, Diciembre 9, 2002 - 16:16
Heinz Dieterich Steffan
Le gouvernement constitutionnel de Hugo Chávez fait face au quatrième assaut en huit mois. Le coup d'État du 11 avril dernier a lancé la série de grèves qui ont se sont présentées sous la forme «d’arrêt de travail» ou «grèves civiques», toutes programmées et incluant de nombreux éléments de violence physique et de manipulation médiatique. Heinz Dieterich Steffan traduit de Rebelion.org Le gouvernement constitutionnel de Hugo Chávez fait face au quatrième assaut en huit mois. Le coup d'État du 11 avril dernier a lancé la série de grèves qui ont se sont présentées sous la forme «d’arrêt de travail» ou «civiques», toutes programmées et incluant de nombreux éléments de violence physique et de manipulation médiatique. Cette haute intensité «golpista» (golpista veut dire : «qui veut faire un coup d’état») contre la démocratie vénézuélienne entraîne un paradoxe profond. La nouvelle constitution «bolivarienne» introduite sous Chavez en 1999, qui est née au sein d'une Assemblée Constitutive et qui a été approuvée au moyen d’un référendum constitutif citoyen, est, sans aucun doute, la constitution la plus démocratique de l'Amérique latine. Elle prévoit la révocabilité du mandat des fonctionnaires publics élus. L’article 72 stipule, que «toutes les charges et magistratures des élus du peuple sont révocables», a la mi-mandat des élus. Si appliqué au président Chávez, cet article présente la possibilité, au mois d'août 2003, de le décaler de son investiture au moyen d’un référendum révocatoire. C'est-à-dire qu’il existe une voie institutionnelle pour la modification du mandat (auquel les adversaires de Chavez tentent de mettre un terme par des manifs) dont l'utilisation protégerait la vie des citoyens, fortifierait le régime démocratique et l'exercice civique du pouvoir et améliorerait la situation de l'économie nationale. Le président Chávez a publiquement affirmé qu'il se soumettrait à cet instrument constitutionnel et les médiateurs internationaux du conflit, comme le Secrétaire Général de l'Organisation des États Américains (OEA), César Gaviria, ont insisté sur le fait que le mécanisme adéquat pour résoudre les problèmes du pays est la voie institutionnelle. Toutefois, les opposants font abstraction de la constitution et des institutions politiques hémisphériques en insistant sur une solution extra-constitutionnelle et de violence urbaine. Les raisons de ce comportement sont évidentes et peuvent être synthétisées en trois. Depuis le coup d'État du 11 avril dernier, qui a été le point maximal de leur pouvoir, les conspirateurs ont été affaiblis dans deux aspects : 1) ils ont perdu leur unité interne en combattant entre eux pour le pouvoir et, plus important, 2) ils ont perdu une partie fondamentale de leur base sociale qui sont des secteurs des classes moyennes. Leurs 24 heures de pouvoir, pendant le coup d’état du 11 avril, ont suffi pour démontrer aux classes moyennes qu’ils avaient été utilisé comme chair à canon dans un projet dictatorial transnational. Les tentatives postérieures, sous forme de «grèves civiques», ont seulement approfondi la perte de légitimité des groupes «golpistes», soutenus depuis l'extérieur par Otto «le troisième» Reich (Assitant secrétaire d'état pour les États-unis en Amérique latine ; voir lien ci-bas) et un franquisme recyclé. La seconde raison de la hâte «golpista» est l'entrée en vigueur de plusieurs lois importantes, le premier janvier 2003, qui touchent des intérêts vitaux de l'élite économique. Parmi elles, la «Loi des Terres» qui affecte non seulement les grands propriétaires terriens, mais aussi les spéculateurs immobiliers et les terrains non cultivés des zones urbaines. La «Loi des hydrocarbures» est plus importante parce qu'elle permettrait de démonter l'entreprise pétrolière PdVSA, c'est-à-dire, la nomenclature corrompue du pétrole qui contrôle la vie économique du pays et qui fait partie intégrale du projet du Nouvel Ordre Énergétique Mondial de George Bush. De nos jours, seulement 20% des recettes de cette méga entreprise sont intégrés aux services de l'État ; 80% figure comme «coûts opérationnels» qui enrichissent les comptes secrets des bénéficiaires de ce cancer économique. Le pouvoir de cette aristocratie de voleurs du pétrole a été renforcé progressivement pendant les dernières décennies. En 1974, ils ont livré 80% de leurs recettes à l'État et ils sont restés avec 20% («les coûts opérationnels»). En 1990, la relation a changé pour atteindre 50% à 50%, et en 1998 elle avait déjà atteint la proportion de 80% contre par 20%. Il est logique de croire qu’ils vont se battre jusqu'au bout pour défendre «leur» or noir. La troisième raison pour la pression des «golpistas» réside dans leur doute de pouvoir gagner un référendum révocatoire. L'article 72 prévoit trois conditions pour révoquer le mandat du président. 1) Un nombre non moins que 20% des électeurs dans la circonscription correspondante est nécessaire pour solliciter la convocation du référendum. 2) L'accord au référendum doit être égal ou supérieur à 20% des électeurs inscrits. 3) Le nombre d'électeurs qui votent pour la révocation doit être égal ou plus grand au nombre d'électeurs qui ont mandaté le fonctionnaire. Comme Chávez a été choisi avec l’appui de 57% des électeurs, les opposants devraient égaler ou dépasser ce vote dans le référendum d'août. Il existe un quatrième motif d’aggravation pour les «golpistas». Pendant la période pour laquelle a été choisi le fonctionnaire «on ne pourra pas faire plus d'une demande de révocation de son mandat», de telle sorte qu'une défaillance éventuelle du référendum épuise toute possibilité institutionnelle d'écarter le gouvernement bolivarien. Dans la phase actuelle du conflit, la nomenclature de la PdVSA, et les moyens de communication massifs des Vénézuéliens, sont les deux fronts de bataille internes par lesquels on décide du destin de l'expérience bolivarienne. Ayant perdu les conspirateurs de son noyau «golpista» dans les Forces Armées et des secteurs de ses bases sociales dans les classes moyennes, la bataille décisive se trouve dans ce que la subversion appelle, «le chômage actif avec un ingrédient d'essence», c'est-à-dire, le contrôle de l’aristocratie de voleurs du pétrole. Vaincre la conspiration avec des mesures légales, mais fermes, opportunes et audacieuses, réduira le monstre interne à une seule tête : le poulpe médiatique. La politique de cette poulpe est expliquée par de multiples intérêts économique-politiques de grande envergure, parmi lesquels mériterait une attention particulière le quatuor de l’ancien président Carlos Andres Pérez, de Gustavo Cisneros (Venevisión), de Jesus Polanco (journal «Pais») et Felipe González. Mais, ces questions seront le sujet d'une autre analyse. traduit par RN. N.B.: infos intéressantes sur qui est Otto Reich dans les archives déclassifiées de la CIA: http://www.gwu.edu/~nsarchiv/NSAEBB/NSAEBB40/
site web non officiel contre le coup d'état.
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