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Les É.-U. et l’ingérence étrangère (!)simonchauvette, Friday, November 29, 2002 - 14:03 Les États-Unis refusent de laisser entrer des inspecteurs dans leurs laboratoires de biotechnologie et une analyse sommaire de leur politique étrangère. J’ai eu tout un choc il y a deux semaines lorsque j’ai lu dans le cahier « Le monde » du Soleil un article qui traitait de la Convention de l’ONU interdisant les armes biologiques. Ce papier disait, mine de rien, que les États-Unis refusaient aux autres pays le droit d’inspecter leurs laboratoire de biotechnologie ainsi qu’une surveillance épidémiologique soit effectuée dès 2004. La raison est simple : cela impliquerait une ingérence étrangère dans le Saint Pays. Résultat : les experts reconnaissent que « les tentatives pour mettre sur pied un système efficace d’inspections internationales des stocks de bacilles et de virus sont toujours au point mort, à cause notamment du veto américain. ». Un instant! Si vous relisez bien comme il le faut le texte ci-dessus, vous comprendrez ceci : les É.-U. s’opposent à ce que les inspecteurs viennent mettre leur sale nez dans leurs affaires. Remplacez maintenant les É.-U. par l’Irak. Imaginez la réaction des Sauveurs du Monde Libre, nos charmants voisins du sud. Vous entendriez probablement un tas de conneries débiles dignes de Rambo sortir de la bouche de Georges WC Bush. Des aberrations du genre : « Nous ne laisserons pas Saddam Hussein défier la démocratie et mettre en péril la paix mondiale », « Nous sommes le Bien et ils sont le Mal », ou encore « Qui m’aime me suive! Les autres, vous pouvez crever. ». Le pire étant que je n’exagère presque pas, les stupidités de Bush seraient accueillies comme la Sainte-Vérité avec un grand « V » par la communauté internationale. Le Canada ferait encore rire de lui en embarquant dans une guerre qui n’a fait qu’un seul but, c’est-à-dire l’expansion de l’empire américain. Cette fois, par contre, ce sont les É.-U. qui ont refusé de laisser entrer les inspecteurs. Si vous prêtez oreille, vous n’entendrez pas le moindre reproche de la part de la communauté internationale. Pourquoi? Tout est une question d’argent. Pour quoi les É.-U. veulent veulent-ils faire la guerre à l’Irak? Allez donc me dire que c’est parce qu’il n’y a pas de régime démocratique. Ce n’est qu’une excuse bidon pour aller l’attaquer (la preuve est que le Pakistan est maintenant un allié des É.-U., malgré le coup d’état qui a amené au pouvoir Pervez Musharaf et le référendum aussi truqué que celui de l’Irak qui l’a gardé à la présidence du pays). Le seul vrai enjeu est le contrôle de la production de pétrole, qui pourrait rapporter aux É.-U. beaucoup d’argent. C’est pour la même raison qu’ils laissent la Russie massacrer les Tchétchènes, les Russes ayant évidemment peur de perdre cette région de laquelle il pisse littéralement des tonnes de pétrole. L’argent, indissociable aujourd’hui de la progression et de l’expansion de l’empire américain, est la seule motivation des É.-U., démocrates et républicains confondus. Si un pays osait demander à Bush pourquoi il refuse de laisser entrer les inspecteurs, celui-ci répondait probablement qu’ils n’ont pas à se mêler de cela. Si quelqu’un demandait pourquoi les É.-U. peuvent garder leur arsenal nucléaire - alors que c’est une autre des principales raisons pour lesquelles il somme le monde entier d’attaquer l’Irak -, il répondrait sûrement autre de ses répliques de mauvais film, telles que « L’Irak est un état voyou et est sur le point de bombarder le monde démocratique ». Il ajouterait que les É.-U., quant à eux, gardent ce type d’armes pour protéger la démocratie et la paix. Évidemment, il n’y a rien de plus faux. Depuis 1945, les É.-U. ont plutôt contribuer à tuer la vraie démocratie et la liberté. En 1945, deux bombes nucléaires furent larguées au-dessus des villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki, faisait plus de 150 000 morts presque instantanément - dans les jours qui suivirent, des Japonais moururent pour cause d’irradiation et, à plus long terme, de cancers dus aux radiations. «qriosdg;oiasdhg;asdg », dit le lendemain le président Harry Truman aux américains. Après l’annonce, ceux-ci sautèrent et dansèrent de joie, comme le firent quelques Palestiniens le 11/09 après les attentats - images utlramédiatisées par les médias de masse; c’est que qu’on nomme la désinformation -. D’ailleurs, l’allusion à Dieu de Truman dans son discours n’est pas sans rappeller le fanatisme islamiste dénoncé par Bush... Voilà pourquoi j'ai envie de hurler lorsque j'entends "Why do they hate us?". Les É.-U. sont très mal placés pour jouer le rôle de la victime. Au lieu de s'apitoyer sur leur "pauvre sort", ils devraient plutôt se regarder dans le miroir. Ils y verraient toutes les horreurs qui furent commises au noms de la liberté et de la démocratie, des valeurs qui leur sont si chères. En continuant à croire en leurs deux principaux partis (démocrates et républicains) qui véhiculent, à quelques points près, les mêmes valeurs pourries, le peuple américain ajoute à la douleur du monde entier, car leur gouvernement pratique une politique impérialiste dévastatrice, injuste et anti-démocratique. Ces raisons expliquent, bien qu'elles ne soient en aucun cas une justification, les attentats du 11 septembre à New York. Jamais dans l'Histoire les pays pauvres n'ont été aussi outrageusement exploités que le sont présentement les pays du Tiers Monde. Le vase est sur le point de déborder. Qu'arrivera-t-il? Nul ne le sait. Peut-on prévenir cela, est-il encore trop tard? Je crois que non. En mettant fin à l'impérialisme, en éliminant les paradis fiscaux et les dettes des pays tiers-mondistes, en changeant le néolibéralisme pour la sociale-démocratie, en cessant d'intervenir dans les affaires des pays souverains, en aidant les plus pauvres, nous pouvons renverser la balance. Il n'est pas trop tard, mais surtout pas trop tôt pour commencer. Le World Trade Center n'était-il que la pointe de l'iceberg? Si nous poursuivons dans l'égoïsme et dans l'ignorance volontaire (qui peut donc se définir par l'indifférence), la réponse à cette question est évidemment affirmative. Nous n'avons encore rien vu. |
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