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Robert Fisk défie le moratoire de ConcordiaRoberto, Monday, November 18, 2002 - 23:47
roberto
Robert Fisk défie le moratoire de Concordia... et la médiocrité du journalisme Devant un auditorium rempli à craquer de l’université Concordia, le journaliste du quotidien The Independent de Londres, est venu livrer une conférence sur le thème « 9-11 : demandez qui l’a fait, mais pas pourquoi! ». Fisk, qui a couvert la guerre du Kosovo, du Liban, de l’Afghanistan, et qui se trouve depuis plusieurs années maintenant en Palestine et en Israël, a critiqué la presse Nord-américaine et sa couverture biaisée des événements dans les pays du Moyen-orient. Le journaliste irlandais est ainsi venu défier le moratoire sur les activités politiques sur le Moyen-Orient mis en vigueur par l’administration de Concordia peu après une manifestation ayant accompagnée la visite de Benjamin Netanyahu (ancien premier ministre israélien) en septembre dernier. Alors que vendredi dernier l’université a poursuivi l’association étudiante de Concordia (CSU) devant les tribunaux (voir l’article a ce sujet dans « Fil de presse ») pour obtenir une injonction afin d’empêcher la liberté de parole dans l’université, ce dimanche aucun empêchement ne s’est présenté. Entre autre, il y a quelques années, Robert Fisk s’est fait connaître lorsqu’il a enquêté sur un massacre commis par l’armée israélienne au Sud Liban. Un hélicoptère israélien avait bombardé une ambulance Libanaise en utilisant un missile fabriqué aux Etats-Unis. Après cet événement, dans lequel étaient morts des « terroristes » selon l’armée israélienne (de fait, deux femmes et quatre enfants), Fisk a ramassé des morceaux du missile, incluant une plaque contenant son code informatique, et l’a retracé jusqu’à son fabriquant : Boeing. Fisk est allé voir les dirigeants de la compagnie pour leur montrer des photos des enfants qui avaient été tués ce jour-là. Il leur a ensuite demandé ce qu’ils en pensaient. Dans des réponses évasives, l’un des représentants de Boeing a répondu: « quoique vous fassiez, ne me citez pas en disant des critiques des politiques israéliennes ». Dès le début de sa conférence, Fisk a lancé : « le travail de journaliste honnête est une rareté ces jours-ci. ». Il s’et ensuite lancé dans une critique du discours médiatique autour du 9-11 en disant que c’est un mensonge de dire qu’à cette date « le monde a changé ». Au contraire, le clan Bush s’est mis activement à redessiner la carte du Moyen-orient. Fisk a parlé de « journalisme sans discernement et sans défi » après les événements du 11 septembre, ajoutant que de plus en plus les journalistes sont en train de s’associer à des gouvernement qui cherchent la guerre. Actuellement, nous sommes en train de voir un changement de discours. Le discours médiatique sur Ben Landen cède le pas à une couverture sur l’Iraq. Aussi, il a noté que de plus en plus les journalistes rapportent les événements en citant des « sources officielles » qui deviennent les voix qui orientent sur une fausse piste toute la couverture médiatique. C’est ainsi que des mots comme « targeted killings » (meurtres ciblés) ont remplacés les mots « massacres » lorsque les israéliens tuent des gens. D’autres part, les palestiniens sont systématiquement appelés terroristes lorsqu’ils agissent de façon similaire. Fisk a énoncé toute une série de termes qui sont venus dévier l’analyse des médias au fil des dernières années. « Faisons attention aux mots que nous utilisons a-t-il conclu. » A la fin de sa présentation, Fisk a rappelé qu’au moment ou Saddam Hussein a utilisé des gaz pour tuer des milliers de Kurdes au Nord de l’Iraq, il était un ami des Etats-Unis. Et après ce massacre l’Ambassadeur étasunien est allé rencontrer Saddam sans mot dire du massacre. Qui était ce dernier ? Nulle autre que Donald Rumsfeld, actuel secrétaire de la défense.
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