Il y a quelques jours, soit samedi le 16 novembre, avait lieu à Vancouver d'importantes élections au niveau municipal et scolaire. Pour faire face aux différents courants de droite, regroupés pour l'occasion dans la "Non-partisan Association - NPA" ("l'Association non partisanne" ???), différentes forces de gauche, incluant des syndicats, certains éléments du NPD, le Parti communiste, et plusieurs organisations commutaire, s'étaient pour leur part regroupés dans le COPE (le "Committee of Progressive Electors").

Il y a quelques jours, soit samedi le 16 novembre, avait lieu à Vancouver d'importantes élections au niveau municipal et scolaire. Pour faire face aux différents courants de droite, regroupés pour l'occasion dans la "Non-partisan Association - NPA" ("l'Association non partisanne"), différentes forces de gauche, incluant des syndicats, certains éléments du NPD, le Parti communiste, et plusieurs organisations communautaires, s'étaient pour leur part regroupés dans le COPE, le "Committee of Progressive Electors".

Les résultats remportés par la gauche à Vancouver sont impressionnants et démontrent à la fois l'impact que peut avoir une coalition des forces progressistes au moment d'une élection, et l'énorme potentiel qu'une telle alliance peut ultimement avoir sur un électorat souvent volatil.

Au conseil municipal de Vancouver, c'est carrément la déroute pour la droite depuis samedi le 16 novembre; le nouveau maire, Larry Campbell, qui était le candidat du COPE, a obtenu une majorité des 2/3 et huit des dix sièges de conseillers sont maintenant détenus par des membres du COPE.

Au conseil scolaire, la situation est la même puisque sept des neuf commissaires élus-es proviennent également du COPE. Parmi les nouveaux commissaires élus-es, il y a entre autre Jane Bouey. Cette dernière est une militante très connue dans les milieux féministes de la Colombie-Britannique; elle est également une membre du Comité central du Parti communiste du Canada. De tous les candidats et candidates que le COPE avait durant cette campagne électorale, Jane Bouey s'est finalement classée au 3e rang, au niveau de ceux et celles ayant ramassés le plus grand nombre de votes.

La victoire remportée le 16 novembre survient après une campagne qui avait commencé bien des mois avant le déclenchement officiel des élections et qui découlaient d'efforts soutenus pour réactiver cette fameuse unité des forces de gauche.

Le COPE n'est pas vraiment une coalition nouvelle puisque, dès les années 80, elle avait déjà réussi à faire élire plusieurs de ses candidats et candidates. Malheureusement, les choses s'étaient par la suite quelque peu déterriorées et le COPE avait conséquemment perdu beaucoup de son influence lors des années 90. Les résultats remportés par le COPE, en fin de semaine, marquent un nouveau départ pour cette coalition sur la Côte Ouest. C'est en même temps une autre illustration concrète des efforts actuellement déployés en différents endroits du Canada pour développer une nouvelle alternative à gauche.

Même si le COPE est une structure quelque peu différente de celle mise sur pied au Québec par l'Union des Forces Progressistes (UFP), cette coalition s'appuie sur le même désir de bâtir l'unité au sein des forces progressistes et de gauche.

Pour toutes les forces oeuvrant déjà, ici au Québec au sein de l'UFP, c'est en même temps un encouragement à poursuivre le travail.

Seule ombre au tableau: les Verts ne participaient aux efforts du COPE. Ils avaient plutôt décidé de faire bande à part, ce qui est plutôt malheureux. Sans doute pensaient-ils pouvoir faire mieux que le COPE. Malgré cette absence de coopération, l'organisation COPE avait néanmoins décidé de laisser certaines candidatures vacantes (1 ou 2 pour chaque palier d'élection), de manière à laisser la porte ouverte pour d'autres candidatures, venant entre autres des Verts. Question de toujours garder la porte ouverte et de ne pas encourager encore plus de sectarisme... En bout de ligne, les Verts ne firent élire qu'une seule de leurs candidats et de leurs candidates. Cela fut au niveau du conseil scolaire. Cela ne laisse finalement sur le conseil scolaire qu'un seul poste pour les forces de droite. Pour les Verts , ces résultats sont évidemment désappointants. On peut seulement espérer que cela contribuera à un réexamen des stratégies du Parti Vert sur la Côte Ouest tout en envoyant un signal aux autres forces des Verts, ailleurs au pays sur l'Importance des alliances.

Cette très claire victoire de la part des forces de gauche à Vancouver survient peu de temps après que le Parti Libéral de la C-B ait réussi à prendre le contrôle quasi-complet de l'Assemblée législative provinciale, ce qui lui a par la suite permis de mettre en place des mesures politiques qui ne sont pas sans rappeler, ici, le programme politique de Mario Dumont et de l'ADQ.

Questionné par les journalistes à propos de ces résultats, le premier ministre libéral de la Colombie-Britannique, Gordon Campbell (à ne pas confondre avec le nouveau maire de Vancouver, Larry Campbell!), s'est refusé à y voir un signe comme quoi l'électorat serait en train de virer à gauche. Pour Gordon Campbell, les développements sur la scène politique municipale n'aurait aucun impact sur la scène provinciale... Un argument plutôt faible vu les résultats de cette fin de semaine.

À ces résultats, il faut aujouter le fait que les manifestations pour la paix, tenues la même fin de semaine dans plus de 25 villes du pays, ont réussi à mobiliser un nombre impressionnant de personnes malgré des conditions métérologiques souvent très difficiles. Voilà autant de signes très encourageants pour l'avenir.

À Vancouver, ils étaient 10 000 à manifester pour la paix le 17 novembre, dès le lendemain de la victoire aux urnes municipales. Tandis que 5 000 personnes défilaient pour leur part dans les rues de Montréal, à Québec, ils étaient au moins 800 à faire de même.

Pour obtenir plus d'informations sur cette récente victoire de la gauche à Vancouver ou sur d'autres sujets, n'hésitez pas à communiquer avec nous.

André Parizeau
Président et chef du Parti communiste du Québec (PCQ)