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Le citoyennisme comme expression des limites du mouvement et comme offensive idéologique du Capital

Alex V, Saturday, November 9, 2002 - 14:13

Je ne ferai plus de commentaires rigolos car le dernier que j'ai eu maille à écrire a été retiré. Est-ce qu'il faut toujours absolument être pertinent dans l'absolutisme de la critique consciencieuse?! Au cas où, cette fois-ci, le tout serait total, et bien je m'en vais vous la réécrire. Au sujet du texte sur "l'impasse citoyenniste", j'avais ajouté une subtilité grosse comme un éléphant. La voici: si le militantisme est le stade suprême de l'aliénation, alors le citoyennisme est le stade suprême du militantisme.
Forcément très peu objectif, mais combien arrogant.

«La création de la plus-value absolue (domination formelle) a pour condition que le cercle de la circulation s’élargisse continuellement. La tendance à créer un marché mondial est donc donnée immédiatement dans le concept-même de capitalisme. Le Capital tend à substituer la production fondée sur le capital aux modes de production précédents et de son point de vue primitifs.
D’autre part, la production de plus-value relative (domination réelle) nécessite la production d’une nouvelle consommation : nécessite que le circuit de la consommation à l’intérieur de la circulation s’élargisse de la même manière que s’élargissait précédemment le circuit de la production. En premier lieu, expansion quantitative de la consommation existante ; en second lieu création de nouveaux besoins à travers la diffusion de ceux existants dans un cercle élargi ; en troisième lieu, productions de nouveaux besoins et création de nouvelles valeurs d’usage. La formation de toutes les caractéristiques de l’homme social et la production de celui-ci dans la mesure du possible comme homme riche de besoins parce que riche de qualités et de relations, tout cela constitue les conditions de la production basée sur le capital.»
Marx, Grundrisse, vol. I

La revendication de plus de démocratie et d’humanisme dans la gestion des affaires publiques a longtemps été l’exclusive de la bourgeoisie éclairée : la participation et la prise en compte de tous au système d’exploitation devant permettre l’expansion extensive et intensive du processus production-circulation-consommation. La prédominance de ce mode de gestion qui accompagne les restructurations – c’est à dire la victoire du point de vue social-démocrate – à l’échelle quasi planétaire dans les années 80 est concomitante avec la disparition de la vieille classe ouvrière et l’apparition d’un nouveau sujet politique central : les classes moyennes (sans que l’on puisse vraiement déterminer lequel des deux phénomènes accouche de l’autre). Ces nouvelles strates de producteurs-consommateurs ayant totalement intégré la valeur du système et ayant été intégrées par elle (réification, fétiches compatibles) prétendent activement à jouer pleinement leur rôle de citoyens. Elles font émerger des thématiques de régulation sociale : environnement, participation, anti-racisme de caste, tiers-mondisme humanitaire.

Parallèlement à ce phénomène, la lutte de classe n’ayant pas été abolie avec la proclamation de la fin de l’histoire, des ilots de résistance se développent face aux restructurations mais se trouvent dans une impasse due à l’absence de toute perspective : les restructurations capitalistes ont bouleversé les rapports de force tant au niveau de la production que du territoire. Pour l’État et le Capital il s’agit alors de parachever ce processus en délitant les communautés et les solidarités qui persistent : démantèlement des grands centres de production, quadrillage social et policier (à l’époque ce n’est pas encore totalement synonyme) des quartiers et cités populaires, développement de structures caritatives institutionnelles ou non.

L’idéologie citoyenniste est née. Au départ artificiellement imposée à travers les cercles de qualité dans les entreprises, SOS Racisme et le nouveau clientélisme (le “tissus associatif



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