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La question à 100 piastresMario Cyr Graffici, Thursday, November 7, 2002 - 13:05
Mario Cyr
La Gaspésie connait des difficultés économiques très importante. Le journal GRAFFICI tente d'explorer certaines pistes de solution qui ne font généralement pas partie du discours officiel. Ce texte est signé Mario Cyr. La question à 100 dollars! Connaissez-vous la fameuse question à 100 dollars? Je suis sûr que oui. Tout bon Gaspésien et Gaspésienne a tenté d’y répondre au moins une fois. Que ce soit dans une discussion autour d’une bouteille, dans un party de famille ou même au garage du coin. La question à 100$ la voici: Comment améliorer la situation économique en Gaspésie? Ah ! Vaste sujet que celui-là n’est-ce pas? Après quelques coups de téléphone et, cherchant un angle à donner à ce texte, un problème majeur m’apparaît. La population gaspésienne est moins scolarisée que le reste de la population en général. Voilà sans aucun doute un élément important du puzzle gaspésien. Car entendons-nous, exception faite des grandes fermetures, la situation de l’emploi s’améliore depuis 1992. On parle même de 4100 emplois disponibles d’ici 2005. Cependant, comme l’époque du bois et du poisson est révolue (ou presque), ces nouveaux emplois nécessiteront une certaine formation. Selon les dernières statistiques, 49% de la population gaspésienne de quinze ans et plus n’avait pas de diplôme d’études secondaires. Comparativement à 36% pour le reste du Québec. Ces donnés nous apprenaient aussi que 29% de la population gaspésienne avait moins d’une neuvième année de scolarité comparativement à 18% au Québec. La différence est énorme. Certaines mesures sont prises. Plus de 600 personnes effectuent présentement un retour sur les bancs d’école. J’aimerais bien vous dire qu’il s’agit là d’un mouvement spontané et naturel, mais ce n’est pas le cas. Madame Lorraine Blais, économiste régionale à Gaspé, m’expliquait qu’il s’agit plutôt d’une «mesure de scolarisation» d’Emploi-Québec. Ce programme s’adresse aux personnes de 45 ans et moins qui bénéficient de programme de création d’emplois temporaires. Les personnes concernées devront obligatoirement suivre la formation scolaire pour pouvoir bénéficier de ces emplois dans le futur. Pour simplifier : pas d’école, pas d’job. Le but de la chose est évidemment d’augmenter le taux de scolarisation de la population et incidemment de permettre à ces gens de ne plus être dépendants de tous ces programmes. Voilà une mesure qui risque de modifier l’ordre établi. Tant mieux. Tant mieux si cette mesure est appliquée de façon intelligente. Il serait triste de voir une jeune mère de famille se faire refuser un emploi sous prétexte qu’elle a refusé cette chance, alors qu’elle avait à s’occuper de sa marmaille. Ce genre de situation abracadabrante - provoquée dans la plupart des cas par une bureaucratie abrutissante - est malheureusement possible. Peu fréquente, j’ose l’espérer, mais possible. Une bonne mesure qui nécessite beaucoup de jugement dans son application. Du coté des études post secondaires, que se passe-t-il? Tout d’abord, rassurez-vous. Vous n’aurez pas besoin de devenir un docteur bardé de diplômes pour survivre en Gaspésie. Selon Emploi-Québec, la plupart des domaines d’avenir nécessiteront une formation de niveau intermédiaire (1 à 4 ans d’études secondaires + formation en emploi) ou de niveau technique (cégep ou DEP). Ces domaines sont principalement: la santé (dû au vieillissement de la population); les affaires et finances (comptable, agent de prêt); l’électronique, l’informatique et les sciences naturelles (biologie marine). D’ailleurs concernant ce secteur d’activité, il est intéressant de comparer la Gaspésie avec des pays comme l’Écosse et l’Irlande qui offrent de nombreuses similitudes. Ce sont des pays côtiers, comme ici. Grâce à des investissements majeurs dans ce secteur d’activité, le taux de chômage a été réduit de façon considérable en quelques années. Les Gaspésiens sont-ils suffisamment formés pour occuper les futurs emplois? Oui. Y a t-il suffisamment de gens formés en Gaspésie pour assurer ces emplois? Non. Encore une fois, blâmons la diaspora gaspésienne. L’exode. Il serait simpliste de tout bonnement dire aux Gaspésiens et aux Gaspésiennes de revenir et que tout ira bien. Cependant, la formation est une piste qui mérite d’être explorée. La plupart des formations requises pour assurer les emplois du futur sont disponibles ici, en Gaspésie. Permettez-moi de vous livrer un extrait du mémoire présenté le 26 septembre dernier à la Commission sur l’éducation, par M. Pierre Lucier, président de l’Université du Québec. «Il est impératif de maintenir l’accessibilité dans les domaines de formation dans toutes les régions du Québec(…) il est démontré que le lieu de formation a une incidence importante sur la fréquentation et que les personnes formées dans un milieu ont tendance à s’y investir professionnellement.» Pas con le mec! Donc, y aurait-il une façon de convaincre les étudiants de demeurer en Gaspésie pour effectuer leur formation quand c’est possible? Imaginons un peu! Imaginons une équipe d’orienteurs mandatée pour une super tournée des écoles. Cette dynamique équipe aurait aussi un bureau permanent où les étudiants et toutes les personnes désireuses de s’impliquer en Gaspésie, pourraient trouver des ressources et des réponses à leurs questions. INFORMONS les jeunes des perspectives d’avenir réalisables en Gaspésie! Le marketing est efficace dans tous les domaines, alors je ne vois rien de mal à vendre la Gaspésie aux Gaspésiens et aux Gaspésiennes. Toutes les études le démontrent: comparée aux autres régions du Québec, la population gaspésienne est une des plus attachée à son milieu d’origine. Plusieurs seraient intéressés à revenir si on leur offrait un emploi qui répond à leurs attentes. Et il y en a de plus en plus. Nous avons un bon produit à vendre et les Gaspésiens semblent de plus en plus désireux d’acheter. Il faut trouver une façon de faire le lien entre les deux. -30- Mario Cyr |
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