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Faire réussir les garçons ou en finir avec le féminisme ?Micheline Carrier, Tuesday, November 5, 2002 - 14:13
Un Article de Pierrette Bouchard
Le débat sur le décrochage scolaire des garçons agite les médias, depuis quelques semaines, ramenant son lot de préjugés dont le féminisme et les féministes font les frais. Dans un article refusé par les médias conventionnels - et on devine pourquoi - Pierrette Bouchard, professeure et chercheure à l'Université Laval, rappelle que l'opinion de tout-e-s et chacun-e, de même que les convictions masculinistes ne sauraient remplacer les faits et les données scientifiques. «Alors que certaines théories scientifiques ont encadré la question des écarts de réussite scolaire pendant la première moitié de la décennie 90, le début du millénaire annonce malheureusement des solutions inspirées de l'opinion. Entre les deux, en effet, les voix des anti-féministes auront tonné suffisamment fort pour imprimer des craintes dans l'imaginaire du grand public quant aux chances de réussite des garçons. Ces voix anti-féministes auront du même coup fait de gros efforts pour tenter de culpabiliser les femmes. Le discours masculiniste «Ce thème des écarts de réussite scolaire entre garçons et filles sert en effet présentement de catalyseur à des revendications masculinistes qui se réfèrent abondamment et pêle-mêle au taux plus élevé de suicide chez les garçons, à la prise de Ritalin, à la perte d'identité, au manque de modèles masculins, à la souffrance des hommes, au rôle non reconnu du père ou encore à la violence dont les hommes seraient victimes de la part des femmes. Ces masculinistes de tout acabit se gardent bien de parler des écarts de salaire qui persistent entre hommes et femmes, de la pauvreté plus marquée de ces dernières, des ghettos d'emplois où les femmes sont trop souvent cantonnées, de la détresse psychologique des filles ou encore des filières de formation qui leur sont présentées. «Ils oublient le partage inégal du travail domestique, la quasi-absence des femmes dans les institutions civiles, religieuses et politiques, tant sur le plan national qu'international ; ils oublient aussi l'analphabétisme dans le monde, situation toujours plus désespérante pour les femmes et les filles. Les masculinistes interviennent surtout sur des questions concernant la violence, l'éducation et la garde des enfants. Ils attaquent indifféremment le système scolaire, le système de santé, les tribunaux, les lois sur la famille, le divorce et la gestion de la garde des enfants. Ils exercent toutes sortes de pressions sur les institutions politiques et remettent en question les programmes, les lois et les mesures qui ont au fil des ans permis aux femmes de faire respecter leurs droits. «Trois domaines les intéressent donc tout particulièrement, disions-nous : la famille, l'éducation et la santé. Curieusement, ce sont trois domaines où les femmes se sont retrouvées professionnellement cantonnées à certains niveaux, avant tout parce que peu d'hommes ont choisi de s'y investir quand la rémunération n'était pas assez élevée ou en raison du manque de reconnaissance sociale. Il faut regarder cela de plus près. (...)». On peut lire la version intégrale cette importante contribution au débat sur le site Sisyphe
Un regard féministe sur le monde.
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