Multimedia
Audio
Video
Photo

Géopolitique Mondiale 101 : l'apprentissage par le jeu

Anonyme, Thursday, October 31, 2002 - 00:46

Adam Richard

En ces périodes troubles de mondialisation néo-libérale, sous les auspices d'une guerre en Irak, alors que se prépare la grève continentale anti-ZLEA (dont je compte bien participer), de plus en plus de gens commencent à se rendre compte du lien entre capitalisme et le duo de choc guerre et exploitation à l'échelle de la planète. Cependant, ces liens de cause à effet entre le capitalisme et les désordres qu'il cause ne sont pas nécessairement évident à saisir pour nombre de gens. Il n'est pas nécessairement facile non plus de pouvoir en expliquer les ficelles de façon à ce que tous peuvent saisir (bien que de nombreux orateurs de talents contribue à combler cette lacune). Ce que je propose ici est un peu différent: expérimenter comment cette mécanique d'exploitation/destruction via des jeux informatiques. C'est bien connu, le jeu est probablement la meilleure méthode d'apprentissage, mais les adultes ont parfois la fâcheuse manie de l'oublier.

Géopolitique Mondiale 101 : l'apprentissage par le jeu

En ces périodes troubles de mondialisation néo-libérale, sous les auspices d'une guerre en Irak, alors que se prépare la grève continentale anti-ZLEA (dont je compte bien participer), de plus en plus de gens commencent à se rendre compte du lien entre capitalisme et le duo de choc guerre et exploitation à l'échelle de la planète. Cependant, ces liens de cause à effet entre le capitalisme et les désordres qu'il cause ne sont pas nécessairement évident à saisir pour nombre de gens. Il n'est pas nécessairement facile non plus de pouvoir en expliquer les ficelles de façon à ce que tous peuvent saisir (bien que de nombreux orateurs de talents contribue à combler cette lacune). Ce que je propose ici est un peu différent: expérimenter comment cette mécanique d'exploitation/destruction via des jeux informatiques. C'est bien connu, le jeu est probablement la meilleure méthode d'apprentissage, mais les adultes ont parfois la fâcheuse manie de l'oublier.

Les jeux que je propose ici sont quelque peu différent des jeux à haut graphisme qui font actuellement fureur, mais ils ont l'avantage d'être gratuits et de rouler sur à peu près n'importe quel PC. Vous pouvez les télécharger à partir du site http://www.the-underdogs.org/, qui est un site qui se consacre à la distribution de vieux classiques. Prenez la peine de fouiller si jamais vous cherchez un vieux jeu qui vous a fait triper dans les années 80-90, il s'y trouve probablement. C'est ainsi que je suis tombé sur ces jeux que je ne connaissait pas auparavant. Les jeux que je propose ici sont Imperialism et Shadow President. Voici de quoi il en retourne.

Imperialism

Le titre du jeu est plutôt évocateur. Dans ce jeu, vous êtes à la tête d'un empire naissant, qui doit jouer de commerce et de diplomatie afin de développer les infrastructures industrielles, l'exploitation des ressources naturelles, la production de produits de luxe et enfin une armée. Le temps et l'argent nécessaires au développement des infrastructures et à l'exploitation des ressources, l'empire se voit souvent forcé de s'approvisionner auprès de plus petites nations, et dont on se doit de protéger l'accès. C'est ainsi que l'on voit que dans un système basé sur la compétition économique, l'appétit de l'un finit toujours par empiéter sur le gazon de l'autre, et que des choix s'imposent.

Dans le genre, pensez dans le genre Civilization, mais sur une moins longue période historique, et sans avoir à explorer le territoire ou à consacrer des ressources à la recherche technologique. Les avancements technologiques arrivent à périodes pré-déterminés, et il ne suffit que de la somme d'argent nécessaire pour en faire l'acquisition. Alors que Civilization est un simulateur d'évolution de société, Imperialism est principalement focussé sur le développement économique, et par la bande, industriel et militaire. Les gains de territoires (et donc accès aux ressources naturelles) s'acquièrent donc par la guerre ou la diplomatie, un nation mineure pouvant accepter de devenir une colonie sous la protection de votre empire.

Ce jeu comporte quelques scénarios basés en Europe du 19 siècle, mais la partie la plus intéressante du jeu est lorsqu'on joue sur un territoire fictif, laissant de côté tout biais historique, vous permettant de vous concentrer à la survie de votre empire, quitte à manger vos propre alliés en bout de ligne.

Shadow President

Avec Shadow President, dire que c'est un jeu est presque péjoratif; simulateur de géopolitique mondiale serait plus approprié. Ici, vous trouverez encore moins de graphiques sexy et d'action virulente que dans Imperialism, mais ce n'est pas de ces critères que Shadow President tire sa valeur (je mets habituellement de la musique pour metre un peu d'ambiance. J'aime bien les atmosphères sombres de King Crimson et du vieux Genesis). Dans ce jeu, vous commencez en juin 1990, et vous êtes le Président des États-Unis d'Amérique, rien de moins. Pour vous mettre dans l'ambience, je cite l'écran d'ouverture: "June 1 1990. You are the President os the United States. The Shadow President. The Berlin Wall is falling. Middle Esat is about to explode. Social outcry in the Soviet Union is high. No one has heard of operation "Desert Storm." Or would believe a soviet coup. According to the CIA: The average US citizen earns 21 313$ a year. 58.3% of the world population earns less than 625$ a year. Welcome to your first day on the job."

Vous êtes donc le Président de États-Unis, et pratiquement tout le jeu se déroule à partir d'une mappemonde vous livrant de l'information sur les différents pays sur lesquels vous cliquez. Vous disposez également de conseillers qui peuvent vous guider dans le choix de vos politiques étrangères, mais c'est toujours vous qui avez le dernier mot. Le tableau se compose également d'une série de boutons pour voir la carte géographique sur l'ensemble de la planète, et zoomant sur une région donnée, ou en zoomant carrément sur les frontières du pays concerné. Ceci est parfois nécessaire afin de vois certains pays qui sont trop petits autrement. Par exemple, si vous voulez applique une politique étrangère envers la bande de Gaza, et bien il vous faudra zoomer sur Israël si vous voulez avoir une chance de cliquer dessus. Un autre bouton vous permet d'accéder au budget.

Le jeu se déroule donc ainsi: vous êtes en juin 90 et le temps se découle, à un rythme plus ou moins rapide, selon votre choix. La situation mondiale est telle que décrite plus haut; elle correspond à celle qui prévalait à cette époque, quelques mois avant la guerre du Golfe de George Bush Sr, et que le communisme en est à ses derniers milles. Vous êtes au commandes de la puissante machine américaine, et vous en faites ce que vous voulez. Vous vous mettez vos propres objectifs : la paix dans le monde, la dénucléarisation, la pauvreté, ou au contraire la domination militaire et économique, la déstabilisation des régimes non-favorables, ou peut-être même une combinaison de tout cela. Pour atteindre ces buts, vous disposez d'une panoplie d'outils agissant à différents niveaux.

Tout d'abord, vous pouvez agir en distribuant de l'aide étrangère, sous forme de capitaux, pour des motifs humanitaires, économiques, militaires, politiques ou nucléaires. Vous pouvez également agir plus directement au niveau diplomatique en stimulant les échanges culturels, en renforcissant les liens économiques ou en signant des traités, ou en encourageant des réformes sociales ou humanitaires. Il est également possible de comdanmer les actions des autres pays, car eux aussi ont leur mot à dire sur cette planète, et les avis peuvent différer parfois. On peut également changer le statut des relations commerciales avec tout les pays, au gré de l'évolution des relations.

Au niveau de l'ingérence politique, vous pouvez commettre de l'espionage, fournir des armes à des groupes rebelles, tenter des coups d'états ou d'assassinat de chef d'état, ou inciter des peuples à la révolte. Sur un plan plus direct, vous disposez également de l'arsenal militaire des Américains, et il est à votre loisir de voir où vous désirez établir des troupes à l'étranger, d'envahir un territoire, ou tout simplement d'effectuer des frappes aériennes. Vous pouvez également inciter les autres pays au désarmement ou, au contraire, à augmenter les budget militaires ou nucléaires. Et, en dernier recours, des milliers d'ogives atomiques sont à la portée de vos doigts. Mais attention, vous n'êtes pas le seul à en avoir.

Maintenant, ce jeu peut sembler comme si on pouvait faire ce que l'on veut. Oui et non. Car il y a des contraintes. Tout d'abord, les sondages, sur lesquels vous devez garder un oeil lors de la période d'élections de mi-mandat (comme présentement). Parmi les facteurs qui influencent l'opinion publique: les taxes, l'économie américaine, le niveau de vie, l'envoi ou le retrait de troupe, des frappes aériennes, les efforts de désarmement nucléaire, etc... Ainsi, on peut se rendre compte qu'il peut être payant politiquement d'envoyer quelques missiles sur Saddam en période électorale. Et n'oubliez pas que les pays concernés ont le libre-choix, et que certains vous sont opposés idéologiquement. Pour compléter le tableau, catastrophes naturelles et terrorisme. Chaque pays est également caractérisé par des "meters" concernant l'ambition, l'éthique, le niveau de paix, le niveau de vie et l'influence mondiale, ce qui représente les conditions gouvernementales de chaque pays.

Les rouages du système capitaliste mondial

Ces jeux permettent d'apprendre, dans un premier temps, les logiques d'expansion des empires coloniaux de l'époque, d'où sont issus nos sociétés occidentales actuelles. L'impérialisme d'antan n'a plus cours aujourd'hui, bien que nous en ayons gardé les racines capitalistes. Et on ne peut que constater que le gouvernement des États-Unis adopte une attitude impérialiste face à la planète ces jours-ci. Shadow President nous démontre cependant que cette logique n'est pas nécessairement la seule solution. Les problèmes du Moyen-Orient sont toujours autant d'actualité qu'il y a 12 ans, alors que c'était le père du président actuel qui était au commandes. Je n'ai pas encore complété une partie au complet, donc je ne sais même pas encore si il y a une façon de "gagner" à ce jeu, cependant, j'ai joué plusieurs parties en essayant diverses tactiques au scénario de départ, et à certaines occasions j'ai eu des résultats intéressants. J'ai pu renverser militairement Saddam Hussein. J'ai pu également calmer les ardeurs irakiennes sans qu'il n'y ai aucun conflit avec le koweit (Saddam est pourtant "programmé" pour le faire). J'ai réglé le conflit israélo-palestinien. J'ai réchauffé les relations avec Cuba. J'ai réchauffer les relations avec l'Iran. J'ai contribué à la dénucléarisation. J'ai fait sauter la planète. Plusieurs fois. Oui, un autre monde est possible. Plusieurs, même. C'est ce qui est intéressant avec ce jeu, on a l'impression d'y être pour de vrai, mais sans avoir à en subir les conséquences, ce qui laisse de la place à l'expérimentation.

Je crois que quiconque s'intéresse un tant soit peu à l'actualité internationale (et qui peut se permettre de ne pas le faire) et joue quelque temps à ces jeux, s'il n'était pas déjà convaincu que le capitalisme était le premier facteur du désordre mondial, et bien il le sera. Ne pas l'admettre relèverait soit d'un dyslexisme chrétiennesque, soit d'une langue de bois franc. Prendre conscience des ces problèmes, et les comprendre, sont les étapes nécessaires avant que l'individu ne puisse considérer militer activement contre les forces impérialistes et capitalistes qui nous dominent présentement. J'espère favoriser ici la prise de conscience collective en faisant ici de cette prise de conscience quelque chose d'utile ET d'agréable.

Bon jeu!

Adam Richard
Gemini-9

Site officiel du groupe rock progressif Gemini-9
www.gemini-9.com


CMAQ: Vie associative


Quebec City collective: no longer exist.

Get involved !

 

Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une Politique éditoriale , qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.

This is an alternative media using open publishing. The CMAQ collective, who validates the posts submitted on the Indymedia-Quebec, does not endorse in any way the opinions and statements and does not judge if the information is correct or true. The quality of the information is evaluated by the comments from Internet surfers, like yourself. We nonetheless have an Editorial Policy , which essentially requires that posts be related to questions of emancipation and does not come from a commercial media.