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Appel au pacifisme pour le 31 octobre!

Anonyme, Sunday, October 27, 2002 - 14:30

Zelda Laliberté

Je fais un appel à tous ceux et celles qui ont leur cause à coeur:soyons pacifiques lors de la marche contre la ZLÉA qui aura lieu le 31 octobre prochain! La violence ne pourait que nuire à la cause en cautionnant les préjugés qu'entretiennent les gens envers les manifestants et en renforçant les pouvoirs des policiers.

J'ai lu le texte intitulé "Halloween: Appel pour un contingent anarchiste (Montréal)". Je ne met pas tout les groupes anarchistes et leurs membres dans le même panier mais on ne peut nier que certains d'entre eux ont l'habitude de manifester avec violence.

C'est pourquoi, je vous demande, d'être humain à êtres humains, et au nom des causes que nous défendons tous-tes, de tout faire en votre pouvoir aifn de convaincre vos membres de ne commettre aucun acte de vandalisme ni aucun acte de violence lors de la marche contre la ZLÉA, le 31 octobre prochain.

Je crains, et je suis loins d'être la seule, que l'attitude guerrière et revancharde de certains militants ne ruine la marche et ne la fasse dégénérer en émeute, où les policiers auraient le champ libre pour exercer leur violence avec la bénédiction de la populaton qui n'aura bien sûr rien compris à la marche.

Cette marche a été organisée soigneusement par l'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSE) et la Fédération Canadienne des Étudiants et Étudiantes section Québec (FCEE-Q). Ce devait être au départ une belle grande marche costumée, festive et pacifique qui aurait permis de ramener le débat vers la ZLÉA tout en faisant découvrir ses enjeux à la population. Tout le monde était heureux d'y participer. Ils seront beaucoup à être décus si des militants anarchistes agresif sapent leurs efforts.

Même si je ne les aime pas plus que vous, je ne peux plus penser comme avant que c'est toujours de la faute aux policiers s'il y a des arrestations. Il faudrait que je sois aveugle pour ne pas me rendre compte que dans certains cas, ce sont des manifestants qui initient la violence en lançant des pierres dans des vitrines ou des pare-brises, ou en lançant des coktails molotov, risquant alors de blesser ou de tuer des gens. De toute façon, même pour répliquer à des agents violents, je ne peux approuver des méthodes dangereuses qui ne peuvent faire de mal qu'au manifestants qui ne sont pas carapaçonnés comme les policiers et qui ruinent la réputation patiemment construite de l'ensemble des militants.

Une telle attitude décourage les militants non-violents de manifester. Nous nous sentons brimés dans notre droit de manifester pacifiquement et désormais, ce n'est plus seulement à cause du gouvernement et de sa loi C-36... De plus en plus de gens n'ont tout simplement plus envie de se rendre à une manifestation où ils risquent de payer pour les actes des autres.

Je ne parviens pas à comprendre pourquoi vous ne vous êtes pas encore rendu compte qu'une attitude violente est exactement ce que les policiers veulent! Ils adorent que l'on soit violents, ça leur permet de justifier les arrestations et de se faire bien voir du public. ls doivent bien rigoler lorsqu'ils voient que des manifestants sont tombés une fois de plus dans le même vieux piège!

Pourquoi croyez-vous que j'ai fait, pour ma part, des disaines de manifestations sans qu'il y ait jamais d'arrestations? Parce que dans les manifs ou je vais, ça s'adonne que les gens sont pacifiques. C'est bête comme ça!

Je sais bien que le fait d'être non-violent dans une manifestation ne garantie pas à 100% que les policiers en feron autant mais ça permet au moins d'avoir de la crédibilité lorsqu'on dénonce la violence policière.

Comment voulez-vous que le public ait de la compassion pour un manifestant qui se dit victime de violence policière s'il l'a vu lancer un cocktail molotov dans un container, cinq minutes avant? Comment voulez-vous que les médias nous soient favorables si des vandales s'en prennent aux journalistes ou détruisent leur camionnettes? Un peu de cohérence! Après tout, nous nous battons aussi contre la mentalité Bush qui veut que la violence soit légitimée par nos souffrances ou nos frustrations!

Nous revendiquons tous la liberté d'expresion et, à divers degrés, la diversité des tactiques. Mais je suis obligé d'en arriver à l'amère conclusion que seuls les militants violents semblent pouvoir s'en prévaloir. La violence prend tout la place dans les médias en occultant le débat et il ne reste plus de place pour nous. Une simple pierre dans une vitrine peut, en quelques seconde, réduire à néant tout le travail militant derrière un évènement.

Quant à la diversité des tactiques, on fait plus facilement des reproches aux pacifiques (c'est plus facile j'imagine) et, en ce qui concerne les actions violentes, tout le monde est assis entre deux chaises "On n'encourage pas mais on laisse faire". Bravo pour le courage...

Je regrette mais j'ai souvent l'impression que vous vous intéressez davantage au combat pour le combat plutôt qu'à l'avancement des causes militantes. De mon point de vue, c'est comme si la lutte était un but en soi plutôt qu'un moyen d'atteindre nos objectifs.

Vous devrez choisir ce que vous voulez vraiment car nous ne voulons pas couler avec vous et faire couler tout le mouvement militant en même temps. Devenez pacifiques avec les nombreux outils non-violents, et nous vous accueilleront comme des frères et des soeurs. Sinon, vous ne pourrez plus prétendre parler en notre nom à tous-tes.

Paix,



Subject: 
Désocculter le débat, tiens!!!
Author: 
Alex V
Date: 
Tue, 2002-10-29 21:53

Premièrement: quand tu parles de militantisme, tu mets tous les mouvements sociaux dans le même panier. Le militantisme n'existe pas en tant que tel. Deuxièmement: pour ce qui est de la violence, les médias étant sensationalistes, ce n'est pas tout à fait vrai que les actes "radicaux" occultent le débat. Bien au contraire, lorsqu'une marche se déroule dans le calme et l'ordre, les médias n'en parlent pratiquement pas. Par exemple, la Tchétchénie: depuis la prise d'otage; la situation a été reprise et expliqué. Même chose pour le sommet de Québec. De toutes façons. La paix sociale, c'est la lutte des classes à perpétuité et la misère politico-économique consentie. Libre à toi de faire dans la coopération.
"Gandhi est mort!"


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Subject: 
Et pour en rajouter...
Author: 
Alex V
Date: 
Wed, 2002-10-30 09:53

Les médias corporatistes se voulant, à l'avance, les portes étendards et l'avant-garde de la bourgeoisie, la collaboration avec ceux-ci devraient être évitée et même rejetée. C'est d'ailleurs une bien fâcheuse habitude qu'on prit les "acteurs" d'une lutte de classe de chercher tribune auprès de la presse capitaliste. Pourquoi toujours tenté de convaincre le reste de la population au travers ce filtre opaque de rétention que représente les médias? Et qui plus est, sur le terrain d'une lutte de classe, pourquoi est-ce que les véritables concernés devraient se soucier de la presse et du reste de la population? Lorsque les conditions sociales deviennent misérables pour les "acteurs" d'une lutte de classe- lorsque la société (bourgeoise) ne les appuie pas pour autant, et ne cherche pas à réparer l'injustice dont ils sont les victimes- pourquoi les véritable concernés par la dite lutte de classe auraient-ils à se soucier de l'opinion sociétaire lors de leur combat? Si on attend de plaire à l'ensemble de la société (qui est une construction arbitraire du modèle dominant), on est condamné à tourner en rond et à reproduire notre misère ad vidam aeternam. La société bourgeoise? Les médias qui la représente? Non merci, j'ai déjà assez donné...


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Subject: 
L'appui populaire à nos luttes
Author: 
Richard Fecteau
Date: 
Tue, 2002-11-26 09:07

"Et qui plus est, sur le terrain d'une lutte de classe, pourquoi est-ce que les véritables concernés devraient se soucier de la presse et du reste de la population?"

Savoir si l'on doit ou non avoir recours aux médias capitalistes dans une perspective stratégique est une chose. Vouloir consciemment demeurer isoléEs en est une autre. Cette affirmation est lourde de sens : les problèmes des uns ne regardent pas des autres. Il n'y a pas de société. Les étudiantEs doivent mener leurs luttes seuls, les travailleurs itou. Il n'existe que deux classes...

Difficile d'être plus sectaire... Malheureusement, la réalité est plus complexe. Un exemple s'impose. Pourquoi ne pas revenir à la ZLÉA ? Cette lutte peut être vue comme celle qui met aux prises, à gauche, la classe des travailleurs et, à droite, celle des méchants bourgeois. Dans les faits, les acteurs sont plus diversifiés. Ceux et celles qui s'opposent à la ZLÉA de diverses façons, ce sont des travailleurs-travailleuses, des chômeurs-chômeuses, des étudiantEs, des groupes, des individus....

La ligne de fracture ne se situe certainement pas entre les classes, du moins dans ce que la lutte nous laisse voir. Doit-on tenter de gagner tout le monde à notre cause, socialiser la lutte ? Ou encore compter sur les seulEs 60 000 personnes présentes au sommet ? Que faire de ceux qui ne sont pas d'accord ?

Je ne fais pas partie des naïfs qui pensent que la discussion et la sensibilisation va tout régler. Force est toutefois de constater que si l'on ne veut pas aller chercher le plus de gens possible, élargir notre base mobilisée, on se retrouve face à un profond isolement, un essouflement nous prend du revers et en voilà fini du mouvement.

Est-on partisanNEs de la construction d'un pouvoir populaire ? Voulons-nous détruire l'État pour lui substituer d'autres formes de domination guère plus reluisantes ? Est-ce que nos "zélites éclairées" trouvent la population en générale trop ignorante, irrémédiablement perdue et veut se diriger vers un autre coup d'État foiré ?

La réponse est claire : non au sectarisme.


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Subject: 
Sectarisme? Encore ce vilain mot?
Author: 
Alex V
Date: 
Tue, 2002-11-26 22:27

Salut Richard.

Encore une fois, tu me targues d'être sectaire. J'ai beau relire mon texte, je n'y vois rien de tel. Peut-être n'était-il pas assez clair. Aussi je me reprend. En premier lieu, je trouve que tu extrapoles nettement ce que j'ai pu écrire. Il ne s'agissait pas du tout de "vouloir consciemment demeurer isoléEs" lors d'une lutte de classe. Je n'ai rien dit de tel. Qui plus est, je n'ai jamais parlé d'une classe prenant le pouvoir politique (beurk, je hais ce mot), puisqu'il n'est pas question de Révolution dans mon commentaire. Il semble que tu aies confondu lutte de classe et Révolution. Alors, laisse-moi m'expliquer à nouveau.

D'abord, je suis parfaitement conscient que la ligne de fracture entre les classes est beaucoup plus multiples sur le terrain que dans les grandes théories. Je n'ai pas écrit un bouquin sur la question, seulement quelques lignes.

Ce que j'affirme c'est que les acteurs d'une lutte de classe sont en premier lieu les seulEs concernéEs par cette lutte, car leurs sorts est en jeux. Ici il ne s'agit pas du tout de sectarisme lié à quelques revendications politiques comme dans le cas de la ZLEA, mais bien d'une lutte de classe. S'y affrontent sur le terrain les seigneurs et leurs serfs, pas la société dans son ensemble. Aussi, lorsqu'ils doivent lutter de façon plus ardue pour obtenir gain de cause, et s'ils doivent utiliser des moyens plus radicales (comme par exemple le sabotage), moyens pouvant incommoder une partie de la population, et bien soit! Qu'ils les prennent!

Lorsque tu affirmes qu'une lutte de classe, nécessairement isolée de l'ensemble social puisqu'elle est sectorielle (diviser pour mieux régner), conduit droit vers l'essoufflement et la fin de la lutte (pas du mouvement, car il ne s'agit pas d'un mouvement), je ne puis malheureusement être d'accord. Le moment révolutionnaire est d'une imprévisibilité notoire car une multitudes de facteurs convergent et s'y jouent. La pratique vers celle-ci n'est pas aussi claire qu'on aimerait qu'elle soit. Aussi, une lutte de classe radicale, ne se souciant plus d'être soutenue par l'ensemble de la société pour arriver à ses fins, peut tout autant déboucher sur un appui massif de la population et faire boule de neige, que sur une condamnation tout aussi massive de la lutte et un essoufflement. Mais l'important dans ce processus, c'est le gain de classe immédiat... Mieux encore est la conscience et le potentiel révolutionnaire y émergeant et prennant naissance, mais ça c'est une toute autre histoire.

à bon entendant.


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Subject: 
Faut voir de quoi on parle...
Author: 
Richard Fecteau
Date: 
Wed, 2002-10-30 16:05

Quel débat éternel... éternel parce qu'on ne prend pas le temps d'expliquer de quoi on parle. Zelda Laliberté a bien raison de dire que des actes de vandalisme "gratuits", c'est-à-dire non provoqués par un violence originelle, nuisent à la "cause". Elle a raison de dire ça parce que pour elle la véritable bataille en est une d'idée et de légitimité.

Le but d'une mobilisation pour unE pacifiste ? Présenter un projet, gagner des gens à sa cause et faire en sorte qu'il s'impose par lui-même, par le gros bon sens. Pour agir comme ça, il faut avoir confiance que la population n'est pas idiote et peut déduire deux ou trois choses.

Windigo a raison sur certains points. Il est vrai qu'un manif tranquille est passée sous silence par les médias sensationnalistes. Il est vrai que nous sommes victimes de violence quotidienne et que la définition de ce mot par le Larousse ou le Robert nous fait oublier certaines formes d'oppression. Mais tel n'est pas le débat.

Le vrai débat porte sur la stratégie de changement social : veut-on jouer les gros bras, affronter directement l'appareil répressif de l'État bourgeois ? Peut-on gagner à ce jeu ? Comme être cohérent et lutter pour une démocratie future tout en agissant comme des avant-gardes éclairées. Comment instaurer une forme de socialisme si la population continue à croire que le gouvernement est gentil et veut poursuivre la consommation.

Dans ce débat, tout le monde est malheureusement un peu dans le champs et extrémiste, ne cédant pas un pouce de terrain. Pour ma part, le Sommet des Amis Riches m'a convaincu d'agir de la manière suivante : le pacifisme actif. En clair, je ne perdrai pas de temps à provoquer la police, ma lutte est ailleurs et se situe au niveau des idées. Si les "forces de l'ordre" veulent toutefois m'empêcher de manifester, ben là c'est autre chose, faut résister et surtout pas se sauver comme des criminels. Pacifisme actif. Ne pas lancer la première pierre et démontrer clairement à la population que la violence institutionnelle devance toujours la violence physique des manifestants.

Pour ça, ça prend du sang froid et une perspective de changement social et global à court, moyen et long terme. N'ait toutefois crainte, je comprends parfaitement ceux qui n'ont pas le temps d'attendre demain pour voir les choses changer.

Pour ce qui est de l'allusion à Gandhi, je ferai mon vieux-jeu et demanderai un peu de respect. La plupart de ceux et celles qui rejettent le pacifisme raillent aussi Gandhi sans pour autant prendre la peine de comprendre sa lutte. Force est de constater que Gandhi est mort : un crotté l'a assassiné. Force est également de constater que les Indes ont conquis un morceau de liberté sans pour autant payer le prix de millions de morts. Surtout, en faisant perdre la face à Londres et en gagner la guerre de la légitimité. Après la perte de l'Inde, l'option coloniale s'est essoufflée et a perdu l'élément fondamental de tout pouvoir : la LÉGITIMITÉ.


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Subject: 
Un nom de guerrière et une âme de citoyenne...
Author: 
stirnerfreuk
Date: 
Tue, 2002-10-29 22:15

La question de la violence n'"est pas si simple à régler. La propriété privée cassée n'incarne pas selon moi l'idée que je me fais de la violence. Je ne pense pas non plus qu'exclure l'émeute des possibilités stratégiques c'est restreindre la perspective d'une éventuelle révolution socio-économique. Le monde capitaliste use de violence au quotidien (instiutionnalisation de l'autorité, monopolisation des richesses, etc.) mais pas moi, je suis même agressé au jour le jour par la pub, l'incitation à la consommation ostentatoire, le travail forçé, les contrôles d'identité, etc,). Faudrait voir ce qui est violent et ne l'est pas, voir l'action directe comme de l'autodéfense légitime.


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