Québec et le Réseau de transport de la Capitale (RTC) travaillent à l'implantation d'un circuit d'autobus écologiques qui bouterait hors des murs de la vieille ville les autobus traditionnels. Ne manque que l'aval du gouvernement fédéral.

- Par Éric Moreault du Soleil

Québec et le Réseau de transport de la Capitale (RTC) travaillent à l'implantation d'un circuit d'autobus écologiques qui bouterait hors des murs de la vieille ville les autobus traditionnels. Ne manque que l'aval du gouvernement fédéral.

Ça fait un bail que la Ville veut réduire les déplacements motorisés dans le Vieux-Québec et favoriser le transport en commun (notamment par l'implantation d'un hypothétique tramway). Sa nouvelle solution ? Un service à fréquence élevée de minibus utilisant un carburant alternatif — électrique, hybride ou au gaz naturel — qui feraient la navette entre les arrêts désignés, les lieux d'emploi et les attraits touristiques de l'arrondissement historique. Ce circuit intégré assurerait également un lien direct entre la haute et la basse ville.

Québec a soumis son projet à un concours national géré par Ottawa, un programme qui cherche à réduire l'utilisation des voitures et à diminuer la pollution tout en favorisant l'utilisation de nouvelles technologies de transport en commun.

Un an plus tard, la réponse de Transports Canada se fait encore attendre : les répercussions du 11 septembre ont grandement accaparé les énergies des fonctionnaires. Toutefois, un comité indépendant finit d'examiner les candidatures. Il en retiendra une quinzaine, sur les 48 projets soumis de partout au pays, dont plusieurs en provenance du Québec. Elles obtiendront des sommes supplémentaires pour le peaufinage et l'évaluation finale.

La compétition sera rude : seulement quatre ou cinq projets seront retenus.

Ces réductions potentiellement intéressantes des gaz à effet de serre (GES) tombent à point nommé puisque le Canada s'est engagé à ratifier le Protocole de Kyoto. Et parce que dans le discours du Trône de cette semaine le fédéral a signifié son intention de rendre plus attrayant le transport en commun.

Le projet serait mis en place en moins d'un an et comprendrait un plan de surveillance pour quantifier la réduction des GES, dont 40 % des émissions proviennent des transports. Quand on sait que la pollution automobile est trois fois plus mortelle à l'échelle planétaire que les accidents de la route...

L'exploitation du projet de Québec, durant une période de trois ans, ne coûterait que 17 M $. La part d'Ottawa représenterait le tiers des coûts, celle de Québec aussi et l'autre tiers serait financé à même des programmes déjà existants.

Le RTC en profiterait pour expérimenter le véhicule vert qui serait le mieux adapté à nos rudes hivers et aux côtes abruptes du secteur.

La Ville a tout intérêt à ce que ça roule car elle soutient que le projet pourrait aussi contrer la désaffectation des résidants excédés par la pollution olfactive, sonore et visuelle causée par la circulation intense — les autobus touristiques ne seraient autorisés à pénétrer dans les murs que pour faire monter ou descendre leurs passagers à l'hôtel.

En effet, l'arrondissement historique, habité par environ 4600 personnes, accueille près de 20 000 travailleurs sur une base quotidienne, mais supporte en plus quatre millions de touristes par année, soit plus de 400 autobus touristiques et 250 du transport en commun par jour, entre mai et octobre. C'est beaucoup ? Oui, mais 90 % des visiteurs se déplacent en auto !

D'où l'établissement de parcs de stationnement dissuasifs en périphérie du Vieux-Québec pour les touristes et les travailleurs, qui poursuivraient leur trajet en minibus écologiques.

À ce compte, on pourrait aussi oublier le pharaonique projet de tunnel entre la Rive-Sud et la capitale. Une meilleure desserte de la traverse fluviale — on construirait un stationnement incitatif à Lévis — permettrait de diminuer le trafic en ville et, du coup, sur les ponts.

Cette initiative s'inscrit dans un cadre plus vaste de mesures écologiques pour accéder au centre-ville, dont l'encadrement du camionnage et un programme de covoiturage.