Le cmaq le crie – le vocifère – depuis deux ans :
L’ADQ veut foutre le bordel dans la fonction publique.

Aujourd’hui ça fait la Une.

Le monde lit maintenant le brouillon qui tient lieu de programme à l’ADQ. Voilà une conséquence du gonflement de la bulle spéculadéquiste. Les premiers soulignent son caractère brouillon ; ce n’est pas encore la version finale. Les seconds applaudissent et mettent la main à la poche. Les tiers, par ailleurs , se sentent plutôt concernés.

Insimpide, le programme ne l’est pas moins que le chef. Celui-ci veut mettre fin à l’emploi à vie, à la règle d’ancienneté et faire appel au privé. Mais son but ultime est : couper.
Question de Jean Lapierre, hier : Quelle structure allez-vous couper ?
Réponse (à peu près) : On va couper les structures qui pensent, qui respirent, qui sont juste des intermédiaires, qui servent à rien…

Y’a tu des structures qui servent à rien ? Pour sûr, avec Mario Dumont à sa tête, l’État lui-même ne sert plus à grand chose.
Plus sérieusement : nommez-moi les, les structures complètement superflues *?
Pis suffisamment pour financer de merveileuses baisses d’impôt.

C’est que, les fonctionnaires ont des bons jobs et sont mieux payés que dans le privé. Pis à rien faire en plus. Enfin, jusqu’au jour où le privé leur offre des salaires sacrément plus alléchant. Là,, ils pourront faire profiter une grosse corporation de leur compétence et de leur expérience si disputées.

Mais c’est pas équitable pour les jeunes qui pourraient avoir les mêmes jobs si seulement elles étaient dans le secteur privé… Ils travailleraient même pas mal plus pour beaucoup moins cher. L’État économiserait beaucoup et en bout de ligne, il leur en volerait moins en impôts. On connaît tous la chanson. Après tout, ça fait huit ans qu’on l’entend sur les ondes.

Quand le vieux Mario reprend le crachoir c’est pour vanter les mérites de la mobilité des êtres humains, autant à l’intérieur de la fonction publique qu’entre le privé et le public. Celui qui n’a gardé de sa jeunesse que sa naïveté s’imagine monter sur le trône et vlan , fini l’emploi à vie, toi tu pars, toi viens-t’en !

Duplessis, m’a-t-on dit, le faisait du temps que l’emploi à vie reférait davantage au champs qu’à la fonction publique. D’ailleurs, m’sieur Dumont doit le savoir. Sans même qu’on lui demande, il tempère souvent : « Mais attention, je suis pas un radical. On retournera pas au temps de Duplessis ».

Enfin, ce qu’il ne faut pas perdre de vue c’est que le brouillon adéquiste est le fruit de plusieurs années de travail. On peut dire que jusqu’à maintenant les intentions sont transparentes. Peu importe la promesse qui sera faite dans un an et en faisant preuve d’une immense ouverture d’esprit, je déclare : Tout, sauf l’ADQ.

* Petit jeu : Nommez-moi une structure inutile, selon Mario Dumont, parmi les structures suivantes :
Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Association internationale des marchands de cuves de toilette, le service des communications de la Régie régionale de la Santé et des Services sociaux de la Gaspésie-les-îles, l’Organisation mondiale de la pluie, la Belgique ou la Ligue mondiale contre le désordre, le trouble et autres conflits (LMDTC).

Populiste va !