poésie

KAMIKAZ 47

Au Kamikaz 47

Lorsque l’enfance prend la défense
De rues en galeries
Et de nuits qui se déplient
Jusqu’à l’absence

Lorsque la vie commence à ressembler au charnier
Que la jeunesse y périt
Dans un grand cri
Et que l’espoir est accablé

Kamikaz 47

Lorsque les jardins des aïeux sont flétris
Desséchés comme leurs vies
Sous la source confisquée
Et que le regard affolé ne sait plus où se poser

Lorsque demain porte le deuil de ses printemps
Et que l’étau broie les ossements
Sous le mensonge et le tourment.

Kamikaz 47

Lorsque les chars trop blindés
Viennent violer et profaner
Les territoires de la sacralité
De corps et d’âmes déchiquetées

Lorsqu’en un dernier sursaut
Une jeunesse vient s’immoler
Sur le bûcher de son pays désagrégé
Pour proférer son dernier sanglot

Kamikaz 47

Lorsque la vie est encerclée
Au dernier retranchement désarmé
Que l’on se sent pétrifié
Sans nulle issue où s’échapper

Lorsque les affres des tourments
Allaitent les nouveaux enfants
Au sein d’un chagrin
Et d’un désespoir sans fin

Lorsque la vie commence à ressembler à la mort
Que le fond de l’âme est devenu sans port

Kamikaz 47

Cachou (Mai 2002)