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Le Canada continue à reculer sur son engagement de ratifier le Protocole de Kyoto

patc, Thursday, August 29, 2002 - 16:51

Depuis le début du Sommet de la Terre, le Canada s’est aligné derrière les Etats-Unis ( au même titre que l’Australie, la Nouvelle Zélande et le Japon) qui déploie de grands efforts pour éliminer le paragraphe de la Déclaration qui « encourage » les pays à signer le Protocole de Kyoto d’ici la fin de 2002.

Par Denise Proulx
Collaboration spéciale
Johannesburg, Afrique du Sud

Par Denise Proulx
Collaboration spéciale
Johannesburg, Afrique du Sud

En conférence de presse quelques heures après son arrivée à Johannesburg, David Anderson, le ministre canadien de l’Environnement a remis en question la possibilité que le Canada signe la Déclaration d’engagements de Johannesburg si elle contient toute référence au Protocole de Kyoto. « On verra quel est le langage utilisé. Nous n’avons pas pris de décisions quant à la ratification du Protocole de Kyoto, il est donc difficile de signer un document que l’encourage » a-t-il mentionné à la toute fin de la rencontre.
Depuis le début du Sommet de la Terre, le Canada s’est aligné derrière les Etats-Unis ( au même titre que l’Australie, la Nouvelle Zélande et le Japon) qui déploie de grands efforts pour éliminer le paragraphe de la Déclaration qui « encourage » les pays à signer le Protocole de Kyoto d’ici la fin de 2002.

David Anderson ne va pas toutefois jusqu’à annoncer la mort du Protocole de Kyoto au Canada.« Nous avons dit que nous le ratifierons en 2002. Ça peut se faire dans trois jours, trois semaines ou trois mois. Ça devrait l’être avant la fin de l’année. C’est au premier ministre de décider de la date », a-t-il précisé.

Le Canada considère que la problématique des changements climatiques et le Protocole de Kyoto sont deux réalités différentes qui commandent des engagements et des actions différentes. « Il est facile d’ignorer la réalité. L’objectif n’est pas juste de réduire les gaz à effet de serre mais aussi de poser des actions concrètes. Nous croyons beaucoup que l’exportation de l’énergie propre est une solution. Nous visons des objectifs réalistes, non pas des objectifs idéologiques ». David Anderson affirme que la mission de la délégation canadienne à ce Sommet de la Terre est de créer des conditions pour atteindre ce genre de résultats.

Le ministre de l’Environnement juge que depuis 1997, chacune des conférences internationales portant sur les changements climatiques a enregistré des progrès menant à l’application du Protocole de Kyoto. Il croit que la prochaine rencontre, prévue à la fin d’octobre à New Delhi en Inde, devrait être un pas supplémentaire.

Besoin d’actions responsables

Le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD) ne partage pas cette vision du Canada quant aux actions à prendre pour faire face à la problématique des changements climatiques.

Le comité « énergie » de cette Chambre de commerce mondiale, co-présidée par le président de la multinationale Nork Hydro, a procédé à une évaluation des risques encourus par les entreprises et ses résultats sont pessimistes.

En compagnie de l’organisation Greenpeace International, Bjorn Stigson, président du Wolrd Business Council for Sustainable Development, a demandé aux 121 chefs d’État qui ont confirmé leur présence la semaine prochaine à Johannesburg de répondre avec responsabilité à ce grand défi qui confronte toute l’humanité . Il interpelle fortement le milieu des affaires. « Financiers, industriels et commerçants ont un rôle crucial à jouer pour que le Protocole de Kyoto contienne toutes les conditions nécessaires pour freiner cette situation qui est mauvaise pour les affaires ». « Nous devons donner l’exemple » a renchéri Chris Boyd, vice-président senior, Environnement et Affaires publiques de la multinationale Lafarge.
Le WBCSD croit qu’il est plus facile d’agir sur une base internationale que de manière régionale pour contrer les conséquences économiques et sociales des changements climatiques.

Des objectifs datés et chiffrés

Malgré l’appel à l’action lancé par le porte-parole de la Chambre de commerce des grandes multinationales, la délégation des Etats-Unis continue toujours à s’opposer à l’inscription d’objectifs précis en matière d’énergies renouvelables, rapportait avec indignation.
Les Amis de la Terre.

Mercredi, l’Europe a créé une vive déception en n’affirmant pas clairement son appui au Brésil qui a proposé la veille de fixer à 10 % d’ici 2010 la production d’énergie à partir des sources renouvelables. Plusieurs ONGs craignaient que cette timidité européenne ne laisse ainsi une marge de manœuvre plus grande à la marée d’opposition américaine sur toutes les questions relatives à des actions chiffrées et datées.



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