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Haïti : les parents des enfants victimes de médicaments empoisonnés, abandonnés à leur sort

Carl Desjardins, Friday, August 16, 2002 - 16:46

AlterPresse

Six ans après le drame des enfants victimes de médicaments empoisonnés en Haïti, les parents sont toujours en butte à d'énormes difficultés pour faire face à la situation de leurs enfants. Ils se plaignent d'être abandonnés par les instances étatiques, alors que les procédures judiciaires piétinent.

Port-au-Prince., 12 août. 02 [AlterPresse] --- Six ans après le drame des enfants victimes de médicaments empoisonnés en Haïti, les parents sont toujours en butte à d'énormes difficultés pour faire face à la situation de leurs enfants. Ils se plaignent d'être abandonnés par les instances étatiques, alors que les procédures judiciaires piétinent.

En avril 1996, 200 enfants sont décédés en Haïti après avoir absorbé des médicaments produits par les Laboratoires Pharval à Port-au-Prince. 11 autres, âgés maintenant entre 7 et 17 ans, ont survécu, mais avec de graves séquelles. "apparemment bien, ces enfants sont devenus très agressifs et souffrent notamment de problèmes rénaux et tumeur au cerveau", a confié à AlterPresse Maçon Merson, Président de l'Association des Parents des Enfants Victimes d'Intoxication au Diéthylène Glycol.

Ceux qui ont survécu ont été soignés aux États-Unis et à Cuba, avec le soutien de l'administration de l'ancien Président René Préval. Mais les recommandations des médecins cubains et américains n'ont pas été prises en compte par l'État haïtien, ont fait savoir les parents des victimes. Les spécialistes cubains avaient suggéré "un traitement soutenu", avec un suivi médical régulier tous les 6 mois, ont-ils ajouté.

Pourtant, selon les parents des enfants intoxiqués, l'État a bien des responsabilités dans ce qui s'est passé, dans la mesure ou "il avait autorisé la vente de ces médicaments empoisonnés", a déclaré Philibert Pierre Berthony, Vice-Président de l'association. L'État, a-t-il dit, "n'avait pas accompli ses devoirs vis-a-vis des Laboratoires Pharval".

Les responsables de l'association évoquent, en ce sens, un rapport d'évaluation, préparé en septembre 1995 par l'Organisation Panaméricaine de la Santé/Organisation Mondiale de la Santé (OPS/OMS), qui indique que les conditions de fonctionnement des laboratoires Pharval ne respectaient pas les normes. "Pas de manuels de procédures, pas de mesures de sécurité contre les mélanges de produits finis et matières premières", lit-on dans ce rapport.

Un processus judiciaire contre les responsables des laboratoires Pharval a été entamé en 1996 et se poursuit encore. L'affaire doit être entendue en Cour de Cassation au mois d'octobre prochain, a indiqué à AlterPresse Israel Yvens, autre parent d'enfant intoxiqué. Parallèlement, a-t-il poursuivi, la compagnie hollandaise Vos BV, d'où provenaient les matières premières utilisées par les Laboratoires Pharval, a été également attaquée en justice, à travers une firme américaine d'avocats.

Les parents des enfants victimes des médicaments empoisonnés saluent le support des organismes de défense des droits humains et des institutions de solidarité. Ils souhaitent une assistance de l'État, une décision judiciaire ferme "pour que de tels actes ne se répètent plus" et des réparations adéquates.

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