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Censure voilée au Voir : À quand la responsabilité de presse?Anonyme, Friday, August 16, 2002 - 16:42
Adam Richard
Cet article a pour but dans un premier temps de dénoncer la pratique de censure à peine voilée qui se pratique au journal Voir, malgré l'apparence d'ouverture aux commentaires envoyés pas leurs lecteurs. Mais les commentaires sont filtrés, et si cela est bien compréhensible pour éviter des messages haineux ou hors-contextes sur leur site, cela l'est moins lorsque c'est utilisé pour réfrener une liberté d'expression que l'on dit désirer offrir aux lecteurs. Dans un deuxième temps, le but de cet article est de finalement dénoncer la malhonnêteté intellectuelle d'un article en particulier qui y fut publié, "Satan is an American" de Richard Martineau. Cet article, ainsi que ma réponse originelle, sont inclus plus bas. Censure voilée au Voir : À quand la responsabilité de presse? Cet article a pour but dans un premier temps de dénoncer la pratique de censure à peine voilée qui se pratique au journal Voir, malgré l'apparence d'ouverture aux commentaires envoyés pas leurs lecteurs. Mais les commentaires sont filtrés, et si cela est bien compréhensible pour éviter des messages haineux ou hors-contextes sur leur site, cela l'est moins lorsque c'est utilisé pour réfrener une liberté d'expression que l'on dit désirer offrir aux lecteurs. Dans un deuxième temps, le but de cet article est de finalement dénoncer la malhonnêteté intellectuelle d'un article en particulier qui y fut publié, "Satan is an American" de Richard Martineau. Cet article, ainsi que ma réponse originelle, sont inclus plus bas. Je dis que Voir pratique une censure "voilée". Pourquoi? Parce que ma réponse fut finalement publié, 2 semaines plus tard, sans aucune mention sur la page principale, s'assurant ainsi que ma réponse n'aie aucun lectorat. Mais pourquoi ce 2 semaines? Parce que mon article original, posté le jour même de la parution de l'article de Martineau, le fut en 2 parties, car il dépassait quelque peu les 2000 caractères alloués. Bien qu'interdit dans les termes du site, il n'en demeure pas moins que c'est une pratique courante lorsque les lecteurs en ont plus long à dire que 2000 caractères. J'ai reçu une notification à propos de ce rejst et de la raison derrière elle, m'invitant tout de même à l'envoyer aux courrier des lecteurs (cour...@voir.ca) ou de le reposter charcutés des caractères surperflus. J'ai donc envoyé mon message au courrier des lecteurs, sachant fort bien du peu de chance qu'elle aurait d'être publiée. De plus, pourquoi devrais-je ré-envoyer au journal Voir ce que j'ai déjà envoyé? La réponse à mon courrier des lecteurs ne fit pas longue à attendre. Ma lettre serait considéré pour la prochaine publication (comme les autres), et on m'invitait également à soumettre mon commentaire via le site web du journal. Mais n'était-ce pas là où tout à débuté? Et encore une fois, combien de fois dois-je envoyer une information au journal Voir pour qu'elle en prenne connaissance? Entretemps, les divers commentaires des lecteurs s'accumulent sur le site, et certains le sont en 2 et même 3 parties! J'en ai même vu qui dépassait allégrement les 2000 caractères, tout dans un bloc, et j'ignore bien comment ils s'y sont pris sachant que la page de soumission contrôle de nombre de caractères avant même l'envoi du message. J'en ai donc concocté une version racourcie, à 2000 caractères top, qui fut finalement publié 2 semaines plus tard comme je l'expliquais au début. Pourquoi me fut-il si difficile de faire valoir mon point de vue? Pourquoi m'a-t-on brimé dans ma liberté d'expression? N'est-elle devenue que l'apanage des médias, qui contrôlle et distribue à qui elle veut bien le monopole du droit de penser? Je suis bien conscient que ma lettre est une critique sévère envers le journal Voir et certains de ses artisans. Mais je ne suis pas le seul à soulever des critiques envers ce journal dernièrement, et au lieu de se servir de ces critiques pour faire une prise de conscience, on camoufle le tout et on prétend que ce n'est pas arrivé, comme dans le scénarion kafkesque décrit plus haut. Je repose donc ma question, au Journal Voir, mais également à tout média électronique de masse: c'est bien beau la liberté de presse, mais ce n'est pas pour cela que vous avez le droit d'écrire ou de dire n'importe quoi. Vous avez une responsabilité envers la recherche de la vérité qui est présentement troquée contre une paresse intellectuelle sans limite et un attrait malsain à vouloir faire du spectacle. À quand donc la responsabilité de presse? Adam Richard PS: Le lien sur le site du Voir est http://www.voir.ca/montreal/actualite/ondesdechoc.asp?parution=&Id=21803 ------------- Vous ne l'avez probablement même pas vu. C'était un petit entrefilet publié dans les journaux, le 2 juillet dernier. Une dépêche de l'Agence France-Presse concernant un fait divers qui s'est déroulé le mois dernier au Pakistan. Dans un petit village du Panjab, un membre de la tribu Gujjar a eu une relation sexuelle avec une femme de la tribu Mastoi. Or, dans cette région du globe, ça ne se fait tout simplement pas. Les Mastoi, voyez-vous, font partie de la classe supérieure, et il est strictement interdit d'avoir des "relations sexuelles illicites" avec une femme d'un rang social plus élevé. Révoltés par ce crime odieux, les habitants du village ont donc traîné le malheureux garçon devant un jury tribal, qui l'a déclaré coupable. Afin de punir le contrevenant, on a décidé de violer sa soeur de 18 ans. La jeune fille a donc été livrée à quatre hommes de la tribu Mastoi, qui ont abusé d'elle à tour de rôle. La pauvre n'avait pas le choix: si elle n'obéissait pas à la décision de la "cour", c'étaient toutes les femmes de la famille du garçon qui étaient violées. Lorsque les quatre hommes ont terminé leur basse besogne, la jeune fille est rentrée chez elle complètement nue, devant une foule d'un millier de personnes. Vous avez bien lu. Cela ne s'est pas déroulé en 1510, mais en juin 2002, dans un pays qui possède l'arme nucléaire. *** Mais non, rien. Pas un mot. Et puis je me suis souvenu: les manifs, ce n'est que contre les États-Unis. Vous avez déjà vu des manifs devant l'ambassade de l'Arabie Saoudite pour dénoncer le sort qu'on y fait subir aux femmes, vous? Ou des anarchistes brûler des mannequins à l'effigie de Vladimir Poutine? Non, jamais. On vise toujours la même cible: les States et George Bush. Comme s'il n'y avait que nos voisins du sud (ou Israël) qui violaient les droits de la personne. Organisez une manifestation destinée à critiquer le gouvernement américain, et vous remplirez facilement une dizaine d'autobus. Mais essayez d'organiser un événement dénonçant les agissements de la Chine, de l'Irak ou du Burundi, et c'est tout juste si vous trouverez assez de gens pour remplir votre Mini-Austin. Prenez Cuba, par exemple. Pendant des années, le régime castriste enfermait et torturait les homosexuels, qu'il considérait comme des dégénérés et des traîtres à la patrie. Pour Fidel, l'homosexualité est une perversion bourgeoise. Même aujourd'hui, il est encore interdit d'afficher publiquement son homosexualité dans le pays, sous peine d'amende ou d'arrestation. Or, avez-vous vu un groupe de gauche militer devant l'ambassade de Cuba, vous? Pas un. Alors que chaque année, on organise des manifs, des caravanes de sensibilisation ou des colloques destinés à dénoncer l'embargo américain contre Cuba... Je ne dis pas que les États-Unis sont blancs comme neige. Mais cette propension à n'associer le mal qu'à un seul et unique pays est grotesque et ridicule. Vous savez pourquoi les manifs contre le G8, l'ALENA ou la mondialisation sont si populaires? Parce qu'elles visent une seule et unique cible: les États-Unis. Organisez une manif dénonçant le génocide que commet actuellement le gouvernement russe en Tchétchénie, et vous entendrez chanter les criquets. Que voulez-vous, crier contre la Russie, ce n'est pas in. Alors qu'afficher son mépris contre George W. et les gros magnats de Wall Street, c'est tellement plus cool. On a l'impression que nos militants anarchistes ont été conditionnés par le docteur Ivan Petrovitch Pavlov, Prix Nobel de médecine en 1904. Vous agitez un drapeau chinois, et ils ne bronchent pas. Mais vous sortez le bout d'un drapeau américain de votre tiroir, et ils se mettent à japper. Désolé, mais ce n'est pas une réflexion, ça. C'est un réflexe. ----------------------- À quand la responsabilité de presse? Comme analyse simpliste de la situation mondiale, on ne peut trouver mieux. C'est bien beau la liberté de presse, mais à quand la responsabilité de presse, c'est-à-dire la responsabilité de ne pas utiliser la tribune que procure un journal pour écrire n'importe quoi. Lorsque Martineau dit que personne n'a dit un mot sur l'incident du viol collectif au Pakistan, il fait fit d'au moins un article à ce sujet (à ma connaissance) qui fut publié dans La Presse une semaine avant. De plus, on connait bien maintenant son attirance envers le star spangled banner et son habilité à les laver de tous leurs torts. Mais lorsqu'il dit que les manifestations récentes ne sont qu'une mode, que les gens y vont parce que c'est "cool", parce que c'est "in" de cracher sur les américains, c'est faire fi des nombreux messages et revendications des gens qui y étaient présents. Comme désinformation, on ne fait pas mieux. Voici donc quelques réalités qui semblent échapper à notre chroniqueur vedette: 1)si on devait manifester pour chacune des causes valant la peine d'être combattue, on manifesterait à l'année longue. Çà équivaut pratiquement à une révolution ou une guerre civile. 2)Martineau trouve bien horrible qu'un pays où se pratique de telles horreurs possède la bombe atomique, mais ne prend pas la peine de se demander d'où ce pays a eu cette technologie. 3)les manifestations antimondialisation rassemblent des gens défendant des causes diverses et variées, dont plusieurs ont des ramifications avec les États-Unis. 4)Monsieur Martineau a un point de vue nord-américain; parce qu'il perçoit une tendance ici, il s'imagine que c'est pareil partout. Mais c'est faire fi des réalités géographiques, et les européens manifestent en plus grand nombre pour les causes européenes. Et pour finir, comment espérer faire changer les choses à l'autre bout du monde si on est incapable de le faire dans notre propre cour? Désolé, mais ce n'est pas un article de réflexion, ça. C'est un torchon.
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