First paragraph (Teaser):

Eau Secours!, la Coalition québécoise pour une gestion responsable de l'eau a été fondée en mars1998 par André Bouthillier, André Lavallée, Hélène Pedneault et Louise Vandelac, suite au projet de privatisation de l'eau potable de la ville de Montréal.Aujourd'hui, au Québec, la problématique de l'eau dépasse largement la seule question de la
privatisation de l'eau du robinet. Eau Secours ! se préoccupe, en plus des eaux municipales, des problèmes liés à l'exploitation des eaux souterraines, des projets de construction de petits barrages privés prévus sur des rivières patrimoniales et, depuis plus récemment, des problèmes de pollution agricole de la nappe phréatique.

Rest of the text:

Eau Secours!, la Coalition québécoise pour une gestion responsable de l'eau a été fondée en mars1998 par André Bouthillier, André Lavallée, Hélène Pedneault et Louise Vandelac, suite au projet de privatisation de l'eau potable de la ville de Montréal. Le débat sur la question de l'eau était amorcé.

Aujourd'hui, au Québec, la problématique de l'eau dépasse largement la seule question de la
privatisation de l'eau du robinet. Eau Secours ! se préoccupe, en plus des eaux municipales, des
problèmes liés à l'exploitation des eaux souterraines, des projets de construction de petits barrages
privés prévus sur des rivières patrimoniales et, depuis plus récemment, des problèmes de pollution
agricole de la nappe phréatique.

Depuis ses débuts, Eau Secours! se bat pour obtenir une politique globale et intégrée de l'eau au
Québec.

Les eaux municipales

En 2000, la tragédie de Walkerton nous frappait tous. L'eau du robinet pouvait désormais tuer. Au
Québec, 2000 réseaux ne traitent toujours pas leur eau.

En 2001, le ministère de l'Environnement sort un programme de rénovation d'infrastructures et demande
aux municipalités d'avoir réglé le problème avant juin 2002. Ces règlements sont les plus sévères et les
plus forts en Amérique du Nord, mais les pressions diverses et les contestations font fléchir le
ministère.

D'après André Bouthillier, webmaître de la coalition : on s'est construit du capital politique, et petit à
petit, sans que ça ne paraisse nulle part, le règlement n'est pas appliqué. C'est un règlement fictif.
Pendant que les Québécois pensent qu'ils ont la meilleure protection, on vit avec l'ancien règlement,
vieux de 15 ans.

Le mois dernier, des délais importants (jusqu'en 2008) ont été accordés aux municipalités afin de se
conformer au réglement.

L'exploitation des eaux souterraines, l'exportation en vrac de l'eau

On trouve 9% de la réserve d'eau potable planétaire sur le territoire du Québec. Le prochain or liquide,
l'or bleu, provoque déjà sa ruée. Cette fois-ci, signe des temps, il ne s'agit pas de prospecteurs rêvant
de fortunes rapides, mais plutôt de multinationales déjà riches à craquer qui cherchent à augmenter
encore plus leur rendement à l'action.

Un peu partout au Québec, ces entreprises mondiales captent notre eau, presque librement. Eau
Secours! mène son combat contre ces entreprises de sécheresse. Malgré quelques victoires, contre
Danone à Franklin entre autres, le problème demeure entier.

Paul Bégin, alors ministre de l'Environnement a déjà promis un règlement rapide sur la question de
l'exportation de l'eau potable.
André Bouthillier : " La seule chose qui ait été faite concerne l'interdiction des exportations en vrac. La
limite de grosseur des contenants destinés à l'exportation est passée de 17 litres à 20 litres, ce qui
permet d'exporter les bidons domestiques (18 litres) sans aucune limite.

Petits barrages privés

Le programme d'adoption des rivières est né de l'association avec trois autres groupes nationaux
(Aventure éco-tourisme Québec, la Fédération québécoise du canot et du kayak et l'Union québécoise
pour la conservation de la nature). Une liste des chutes menacées a été dressée, et un programme de
parrainage a été mis sur pied. De par cette action, la coalition provoque des échanges entre les régions
qui sont aux prises avec ces problèmes.

André Bouthillier : " Le gouvernement met de l'avant deux types de projets. Les projets de grandes
centrales et les petits barrages qu'il cède à des compagnies privées qui revendent à la société d'État
l'énergie produite. L'État veut faire fonctionner les deux systèmes en parallèle alors qu'il n'y a pas de
réel besoin.

On s'est débarrassé des ''pitounes'' de bois pour redonner vie à nos rivières. Maintenant on veut les
harnacher en y construisant des barrages. On veut revenir à la situation qui nous a fait nationaliser
l'électricité dans les années '60. "

Dans l'Est du Québec, Jean-Claude Germain parraine la rivière Trois-Pistoles. Les amis de la rivière
Trois-Pistoles se battent depuis des mois pour obtenir des audiences du BAPE

Le ministère n'a pas entendu leur appel et a accordé le permis de construction aux promoteurs, malgré les questions soulevées par le comité de citoyens et Eau Secours ! Le projet est maintenant contesté auprès du Tribunal administratif du Québec.

Pollution agricole

Eau Secours ! s'intéresse de plus en plus à la pollution agricole de la nappe phréatique. À
Saint-Charles-sur-Richelieu, la population a déposé une étude démontrant qu'il y a un réel danger pour
l'eau lorsque s'installent des méga-porcheries. Le ministère de l'Environnement, malgré un moratoire
obtenu grâce à une motion de l'Union des municipalités du Québec (UMQ), proposée par le maire
d'Amqui et appuyée par le maire de Rimouski, ne reconnaît simplement plus la notion de pollueur.

Il faut taxer les pollueurs, imposer des taxes spéciales sur les engrais chimiques afin d'éviter les
surplus de lisiers et d'engrais chimiques, et il faut le faire à l'ensemble du territoire. Cinq cents
industries polluantes paient la Ville de Montréal pour la pollution inévitable, selon la quantité de
polluants envoyés à l'égout. Les compagnies s'installent donc en banlieue.

Que faire?

Eau Secours ! demande une politique de l'eau au Québec.

Quand le film La loi de l'eau (ndlr : de Robert Monderie) est sorti, on aurait dit que les gens se disaient
que le problème était trop gros. Plus personne ne sait par quel bout prendre ça.

Les lois sont des subterfuges. Il s'agit d'un problème profondément culturel; les gens ont peur de ce
qu'ils vont trouver s'ils font des tests.

Vous ne savez pas ce que vous ne savez pas.

Extraits d'un communiqué émis à Montréal,
le 11 juin 2002

- À la sortie de son assemblée générale annuelle, la Coalition québécoise pour une gestion responsable
de l'eau -Eau Secours ! revendique le réta-blissement du moratoire que le gouvernement du Québec
avait exercé pendant une année (1998) sur le captage d'eau souterraine destinée à la vente.

En effet, les membres de la Coalition s'inquiètent de tous ces permis de captage d'eau octroyés par le
ministère de l'Envi-ronnement et de l'Eau.

" Pardonnez-leur car ils ne savent ce qu'ils font. Ce sont d'apprentis-sourciers", lance en boutade
André Bouthillier, le président d'Eau Secours ! Ce dernier invoque le principe de précaution puisque l'on
ne connaît pas l'état des nappes phréatiques, les quantités d'eau qu'elles contiennent, leur vitesse de
rechargement et leur contamination.

Présentement le gouvernement du Québec prend une attitude tiers-mondiste en laissant pomper notre
eau gratuitement par le privé qui va la vendre et en tirer de gros profits. Dans ce contexte, Eau Secours !
pense qu'il serait pertinent d'étudier la possibilité de déprivatiser le commerce de l'eau et d'en faire une
industrie nationale de l'eau afin de s'assurer que les profits de cette activité reviennent à la collectivité
québécoise.

La Coalition Eau Secours ! rejoint 705 288 personnes à travers 72 groupes et associations (25
nationaux), 450 membres individuels et 36 porteurs et porteuses d'eau, des personnalités publiques qui
soutiennent la mission de la Coalition.

Cet article a d'abord été publié dans le journal Le Mouton noir (journal d'opinion et d'information publié tous les deux mois, http://www.moutonnoir.com/ )