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Le nouveau directeur général de l'OMC prévoit limiter l'influence des grandes compagnies sur les accords commerciauxCarl Desjardins, Sunday, June 23, 2002 - 13:52
Trade Justice Movement
Le nouveau directeur général de l'OMC a révélé qu'il prévoit d'instaurer de nouvelles règles pour contrôler les actions des multinationales en vue d'influencer les accords commerciaux internationaux. Par Trade Justice Movement Le nouveau directeur général de l'OMC a révélé qu'il prévoit d'instaurer de nouvelles règles pour contrôler les actions des multinationales en vue d'influencer les accords commerciaux internationaux. Lors de sa prise de parole, le 8 juin 2002, à la conférence annuelle du World Development Movement (WDM) à Londres, le nouveau directeur général de l'OMC, le Dr Supachai Panitchpakdi, a déclaré qu'il prévoyait " d'introduire une espèce de code de conduite. Ce pour quoi je ne reçois aucun appui de la part de certains pays, en particulier de pays industrialisés, qui considèrent ma démarche comme une intervention excessive dans le secteur des sociétés privées. Ce que je suggère toutefois est que, alors que nous sommes en train de mettre en place de nouveaux régimes, de nouveaux accords, de nouvelles règles que les pays devront respecter, nous ne semblons pas nous soucier d'en faire autant à l'égard des sociétés multi et transnationales. " En réponse à une question des participants, le Dr Supachai a révélé la façon dont il a l'intention de résister aux pressions des grandes compagnies. Il a ajouté qu'il était fort conscient de ces pressions et que l'Accord sur les droits de propriété intellectuelle " est un exemple parfait de la pression que les sociétés privées exercent sur les gouvernements, avec pour résultat que certains accords sont imposés à des pays qui pourtant avaient cherché à les éviter. " Le Dr Supachai a présenté son plan de la façon suivante : " J'ai déjà suggéré de nombreuses fois que j'allais proposer une sorte de cadre, que j'aimerais préparer avec d'autres organisations neutres - telles que l'OCDE, la Banque mondiale ou les Nations unies - qui ont déjà un code de conduite avec les transnationales, me réservant le secteur du commerce. Je vous tiendrai au courant, mais laissez-moi vous avertir que j'ai certains commentaires à faire, des commentaires négatifs, car certains pays ne sont pas d'accord avec l'effort que je mène. " Peu avant, au cours de la même réunion, le Dr Supachai s'est élevé contre l'affirmation que les pays en développement avaient été les gagnants des négociations à Doha en novembre dernier : " Il faut que les pays et particulièrement les pays les plus avancés réalisent que lorsque l'on parle de développement, il ne s'agit pas d'une discussion sémantique mais bien d'un problème de fond. Quand on en arrive au fond même de la question, des concessions doivent être faites, des sacrifices, et à Doha peut-être bien que ce sont les pays en développement auxquels on en a demandé. J'espère que quand la prochaine conférence ministérielle aura lieu, les sacrifices viendront des pays les plus avancés afin que cette table ronde traite réellement du développement. " Le Dr Supachai, qui succède à Mike Moore en tant que directeur général de l'OMC, a également mis en garde contre le fait de mesurer les résultats d'une table ronde uniquement en termes d'augmentation du volume des échanges commerciaux : " Les gens aiment quantifier les tables rondes en déclarant que des volumes d'échanges commerciaux supplémentaires de millions de milliards de dollars américains seront générés. Moi, j'essaye de les convaincre que lorsque vous vous placez sous l'angle du développement, ce n'est pas en dollars que vous vous exprimez, pas seulement en termes de commerce ; vous parlez de produits réels, de gains véritables, de créations d'emplois. " Pour le Dr Supachai, " c'est Jan Timberghen, qui a remporté le premier prix Nobel d'Économie, qui m'a enseigné la nécessité de regarder toujours au-delà des chiffres. Et c'est précisément ce que j'espère apporter avec moi à Genève afin de faire comprendre aux gens le sens réel de ce qu'ils sont en train de négocier, et qui n'est pas d'augmenter le volume des échanges mais d'améliorer leur distribution et leur qualité. " Le Dr Supachai a demandé à l'assistance de porter une " attention spéciale " aux besoins de l'Asie du Sud, des Caraïbes et de l'Afrique subsaharienne en matière de négociations commerciales, incluant une assistance technique et le développement de leurs capacités propres. Il a également exprimé l'espoir que la question des " traitements spéciaux et différentiels " ferait l'objet d'une étude plus vaste : " pas seulement en termes de temps, mais aussi peut-être en termes d' intervention politique de ces pays. Interventions qui pourraient probablement sembler contredire ou même violer certaines des règles existantes du GATT. " Dans la réponse qu'il lui a faite aujourd'hui, Bary Coates, directeur du World Developement Mouvement (WDM), a déclaré : " C'est un pas dans la bonne direction, mais un code de conduite doit se traduire par une obligation, non par un comportement bénévole. Il faut que des mesures parallèles soient adoptées dans les pays qui sont à l'origine des plus fortes pressions des grosses entreprises sur les politiques commerciales. " Note : Le Dr Supachai, nouveau directeur général de l'OMC, a été vice-Premier ministre et ministre du Commerce de la Thaïlande. Il était l'invité d'honneur et le principal conférencier de la conférence annuelle du WDM sur le thème : " Qui établit les règles ? Commerce, dette et pouvoir des grandes compagnies ", qui vient de se tenir à l'Institute of Education in Central London le 8 juin 2002. La transcription complète (et l'enregistrement audio) du discours du Dr Supachai est disponible sur Internet au Fabian Society's Global Forum www.wdm.org.uk/campaign/GATlotis.htm Pour en savoir davantage sur le WDM, voir Contact : Dave Timms, secrétaire de rédaction : 020 7274 7630 (WDM), 07711 875 345 (portable). -Publié dans le courriel d'ATTAC
Fabian Society's Global Forum
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