Le 28 avril, les 2200 employéEs de Vidéotron votaient à 99,1% en faveur d'une grève devant débuter le 8 mai 2002. Mais malgré le fait que nous sommes en 2002, Vidéotron emplois toujours des tactiques mesquines pour briser la grève.

Le 28 avril, les 2200 employéEs de Vidéotron, le plus grand et presqu'unique câblodistributeur au Québec, votaient à 99,1% en faveur d'une grève devant débuter le 8 mai. Or, le 8 mai, Vidéotron leurs annonçait le début d'un "lock-out" des négociations et du même coup le début d'un conflit tendu qui pourrait dûrer très longtemps selon les deux parties impliqués. Le syndicat étant le Syndicat canadien de la fonction publique et l'employeur Vidéotron, filiale de l'empire Québecor World.

La demande de Vidéotron de concessions monétaires à l'ordre de 30 millions $ de la part de ses employéEs, tel que les heures supplémentaires non-rémunérées, se trouve au coeur du litige. D'autres recours utilisés par Vidéotron pour réduire leur coût de main d'oeuvre et augmenter le volume des portefeuilles de leurs actionnaires, tel que la sous-traitance, sont aussi des points chaudement disputés.

Mais malgré cette vive opposition à la sous-traitance, le 14 mai, les 664 technicienNEs du département de réparation et d'installation de Vidéotron furent informéEs qu'on venait de les vendre, eux et leurs services, au sous-traitant Alentron, une filiale d'Entourage Solutions.

Et c'est justement la sous-traitance (un joli mot qui veut dire "briseurs de grèves" et "scabs") qui a permis à Vidéotron de continuer ses opérations, tant bien que mal et malgré plusieurs interruptions de services, et de faire des économies sur les coûts de main d'oeuvre. Selon Québecor World, unE technicienNE sous-traitantE n'est payéE que 60% du salaire que recevrait unE employéE de Vidéotron pour la même installation résidentielle. Selon la convention collective de Vidéotron seulement 15% de leur main d'oeuvre peut provenir de sous-traitants mais en temps de "lock-out" 100% du travail est effectué par des sous-traitants et des "scabs" moins bien payéEs.

Vidéotron insiste que ces mesures sont nécessaires pour leur permettre de rester compétitif, malgré qu'on ne sache pas vis-à-vis qui ou quoi.

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Qu'est-ce-que la sous-traitance?

La sous-traitance c'est lorsqu'une entreprise se divorce complètement de sa main d'oeuvre en faisant affaire avec une autre entreprise qui leur vend du "travail" et de la main d'oeuvre. C'est-à-dire que le sous-traitant, qui est une entreprise agissant seulement en tant que service de "gestion du personnel", s'installe entre ceux et celles qui font le travail et ceux qui font des profits grâce à ce travail. Donc le salaire des travailleurs et travailleuses passent des mains de la première entreprise aux mains du sous-traitant (et parfois de plus d'un sous-traitant) et ensuite ce qui en reste leur est donné en tant que salaire.

En d'autres mots, le sous-traitant agit tout simplement comme intermédiaire qui protège l'entreprise de ses "ressources humaines" qu'elle veut exploiter en ayant le moins de responsabilités possible à son égard.

La sous-traitance est aussi une tactique employée par les grandes entreprises qui désirent démanteler les syndicats de leurs employéEs. Pour se faire, l'entreprise cesse tout simplement d'engager du personnel par elle même et achète plutôt des "contrats de services" offert par des sous-traitants qui s'occupent eux-même du recrutement de la nouvelle main d'oeuvre qui deviennent salariéEs du sous-traitant et non pas de l'entreprise. De cette façon l'entreprise peut remplacer sa main d'oeuvre syndiquée et employée par elle-même par de la main d'oeuvre non-syndiquée et employée par le sous-traitant. Parfois l'entreprise transfère directement ses employéEs au sous-traitant, sans quoi ils et elles sont misEs à pied.

Et cette situation mène aussi à la précarité de l'emploi. Car un contrat échu vendu à une agence de sous-traitance peut très facilement être vendu à une autre agence capable d'offrir le même service à un moindre prix.

Bref, la sous-traitance mène à la dégénération des conditions de travail pour les travailleurs et travailleuses partout.