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DHKC: A propos de l'organisation allemande de protection de la constitution

Anonyme, Sunday, May 19, 2002 - 08:35

DHKC

L'Allemagne, fer de lance de la lutte contre les mouvements de libération populaire?

A PROPOS DE L’ORGANISATION DE PROTECTION DE LA CONSTITUTION

En avril de cette année, l’Organisation de protection de la Constitution de la Westphalie a publié son nouveau rapport qui donne un aperçu de l’an 2001. Mais force est de constater que les parties de ce document qui nous concernent, expriment des opinions complètement subjectives et incorrectes.
Il faut avant tout faire le constat regrettable que l’interdiction des activités de notre organisation, le DHKP-C, sur le sol allemand est conditionnée par les considérations subjectives et par l’arbitraire de l’Etat allemand à notre égard et que ceux-ci sont nourris par les relations d’intérêts que l’Allemagne entretient avec la Turquie.
Cela fait plusieurs années déjà, que le mouvement révolutionnaire fait l’objet d’un intérêt particulier par l’Organisation de protection de la Constitution allemande. Il est évident que l’Allemagne en tant qu’état souverain mène sa politique en toute liberté et comme elle l’entend. Cependant, nous aussi, avons le droit de déclarer que l’Allemagne abuse de cette liberté en recourant au mensonge et à la désinformation.
Durant la guerre froide, l’Europe occidentale a mis sur pied une série d’organisations pour se protéger d’une « invasion soviétique ». Parmi celles-ci, il y a l’organisation de protection de la constitution, qui cherche vraiment des ennemis partout.
Ce genre d’organisations est couramment utilisé pour servir les forces politiques allemandes.
Evoquons l’exemple de la junte fasciste qui prit le pouvoir en Turquie le 12 septembre 1980. Au lendemain de leur coup d’état, les généraux firent dissoudre la constitution et violèrent tous les droits garantis par cette constitution comme le droit de s’organiser librement.
Il était délicat et risqué de soutenir un tel régime, mais manifestement, l’Allemagne n’en a pas été rongée par les remords. Dès lors, l’Organisation a réalisé un programme rigoureux consistant à filer, intimider et menacer les révolutionnaires et les démocrates mais aussi à les pousser au reniement et à en faire des transfuges. Le but était évident : il fallait pour l’Etat allemand que cessent les protestations contre la junte militaire et la lutte pour la démocratie.
Des millions de Turcs vivent en Allemagne. D’une manière ou d’une autre, ces ressortissants turcs ont des rapports avec leur pays d’origine. Il est en outre tout à fait normal que tout immigré turc sensible au respect des droits de l’homme soit intéressé par la réalité de son pays. C’est d’ailleurs le cas de bien des personnes non turques.
Or, toute activité qui a attrait à la question des violations des droits de l’homme en Turquie est considérée comme « terroriste » et fait à ce titre, l’objet de poursuites. Dans le reste de l’Europe aussi, il y a des travailleurs originaires de Turquie. Ces personnes expatriées de force pour des raisons économiques sont confrontées à une série de problèmes économiques, sociaux et culturels. Depuis plusieurs décennies, elles ont été dépossédées de leurs droits et spoliées. Elles ont été victimes des lois racistes et ségrégationnistes.
Et lorsque notre peuple tente de s’exprimer politiquement ou culturellement, il est observé avec suspicion, voire taxé de terroriste. On pousse le peuple à renier son identité et à oublier les réalités de son pays. Les auteurs de cette politique appellent cela, ‘intégration’ mais il s’agit en fait d’une véritable entreprise d’assimilation.

NOTRE PEUPLE EXISTE DONC, A CE TITRE, IL A LE DROIT DE PENSER ET DE S’ORGANISER
L’existence de notre organisation DHKP-C en Europe est liée à ce constat. Là où il existe des gens originaires de Turquie, l’existence de structures politiques de leur pays d’origine est naturel. C’est notre cas et notre existence ne constitue aucun danger pour l’Europe et l’Allemagne. Le caractère de notre lutte est manifeste. Nous luttons contre la faim et l’injustice qui dominent dans notre pays. Nous menons un combat pour la démocratie et tant que la torture, les massacres et la terreur d’état existeront, nous continuerons à exprimer cette réalité d’une manière ou d’une autre.
Nous ne sommes pas responsables des inégalités, des injustices et de la tyrannie qui frappent notre pays. Ce sont uniquement l’Etat et ses collaborateurs. L’Europe et l’Allemagne soutiennent cet Etat et c’est pour cela qu’ils mènent des poursuites contre les révolutionnaires, en recourant à la démagogie sur le terrorisme.

LE RAPPORT 2001 DE L’ORGANISATION DE PROTECTION CONSTITUTIONNELLE
Comme chaque année, l’Organisation de protection de la constitution a publié un bilan des travaux d’intelligences et de filature à l’encontre de notre organisation. Ce rapport sert à donner une mauvaise impression à notre sujet pour préparer le terrain à notre interdiction.
Notre réputation de terroriste vient précisément de ce genre de rapport. Cependant, il n’y a pas de base légale à notre interdiction. Notre criminalisation ne découle pas de travaux constitutionnels de l’Etat allemand mais uniquement de considérations subjectives.
Jugez en vous-mêmes:
a. Dans le rapport de l’Organisation, il est dit: « L’impérialisme américain n’a ni religion, ni foi, ni culture, ni morale ... il faudrait se demander non pas pourquoi cet attentat a eu lieu mais bien pourquoi il n’y en a pas eu plus ».
L’Organisation de protection de la constitution tire quelques extraîts ‘avec des pincettes’ et oriente le propos vers des directions douteuses. Comme si nous insinuions qu’il faudrait qu’il y ait plus d’attentats du genre de ceux du 11 septembre.
Nous sommes marxistes léninistes et les marxistes léninistes ne soutiennent pas ce genre d’actions. Nous le réitérons : nous ne soutenons pas ce genre d’actions. Ce que nous mettons en cause, c’est avant tout le fait que l’Amérique condamne le monde à la faim, à la misère et à la tyrannie. Nous parlons de la réaction populaire à cette famine et à cette oppression. Nous attirons l’attention sur un postulat sociologique. La question évoquée a été traitée dans ce cadre. Cette une question que n’importe quel sociologue pourrait se poser.

b. Le rapport de l’Organisation de protection constitutionnelle est truffée d’éléments fallacieux. Ses erreurs sont basées sur des interprétations abusives entretenues par la démagogie de l’oligarchie turque. Des interprétations dûes à des visions subjectives et à la démagogie de l’Etat turc. Les exemples les plus frappants sont les suivants:
- Il est complètement erroné de considérer les revues Vatan, Tavir et Kurtulus comme les organes de presse du DHKP-C. Il n’y a absolument aucun rapport. L’organe central de notre organisation est la revue DEVRIMCI SOL. Outre cette revue, il y a des communiqués du bureau de presse et des bulletins. Les affirmations selon lesquelles les revues Vatan, Tavir et Kurtulus sont liées au DHKP-C sont inspirées par l’oligarchie et n’ont jamais été vérifiées. Alors que ces publications font l’objet de telles accusations en Allemagne, elles sont tout à fait légales en Turquie.
- Le rapport précise que le DHKP-C tente de détruire l’Etat par la lutte armée afin de fonder un Etat socialiste à sa place. Cette affirmation est fausse. Le DHKP-C tente dans un premier temps, de réaliser non pas une révolution socialiste mais une révolution anti-impérialiste et anti-oligarchique.
- Le rapport mentionne que le DHKP-C utilise la violence contre les putschistes. En Allemagne, le DHKP-C n’use pas de violence, elle est la cible de violences. A propos de l’exemple indiqué dans le rapport concernant les événements d’Hambourg de 1998, nous étions les victimes. Victimes d’un attentat perpétré des suites des provocations de vos agents et sous leurs yeux.
Cette agression a eu lieu alors que vos agents filaient les auteurs, c’est-à-dire, les putschistes. Combien de fois faudra-t-il vous rappeler que nous étions les victimes de cet attentat ? Il est impossible que l’Organisation de protection de la constitution ne connaisse pas les faits. On ne peut ignorer la responsabilité de l’Allemagne dans ces événements. Vous n’êtes donc pas en droit d’utiliser ces faits contre nous. En présentant ainsi les faits, vous protégez ouvertement les agresseurs.
- A propos des sources de revenu du DHKP-C, vous parlez de pressions que nous exercerions durant nos campagnes de collectes financières. C’est faux. Le DHKP-C ne pratique aucune pression et ce n’est vraiment pas son moyen de financement. Toutes les campagnes du DHKP-C sont menées de manière publique. Le but de nos campagnes est précisément de gagner la sympathie de la population. C’est parce que notre organisation respecte ce principe qu’elle tient debout et qu’elle ne cesse de grandir malgré toutes les attaques.
- L’opinion qui apparaît dans le rapport, selon laquelle le DHKP-C est la continuation de Devrimci Sol sur le plan politique et juridique est complètement fausse. Le lien qui existe entre notre organisation, le DHKP-C, et Devrimci Sol (Gauche révolutionnaire) est simplement historique. Il n’y a donc aucun lien de nature organisationnelle, juridique et politique entre les deux organisations.
- Le rapport ment lorsqu’il affirme que « le DHKP-C travaille avec des organisations locales qui n’ont pas de rapports statutaires avec l’organisation ».
- L’idée que le DHKP-C constitue une menace pour la sécurité intérieure et extérieure de l’Allemagne est vulgaire et subjective. Notre organisation ne mène pas la moindre activité subversive contre l’Allemagne. La cible de notre organisation est claire: le régime des tortionnaires et des assassins de notre pays. Dans ce cadre, le terrain de notre combat est notre pays. Une telle accusation de menées subversives contre l’Allemagne constitue une attaque contre notre organisation et ne peut que servir à renforcer le pouvoir fasciste qui sévit en Turquie.
- Il est tout à fait faux de prétendre que le plus grand terrain d’action du DHKP-C après la Turquie, est l’Allemagne.
- Dans le rapport, on présente une maison de culture populaire d’Anatolie comme un établissement du DHKP-C. Celle-ci n’a aucun rapport avec notre organisation.
- DETUTAK n’est pas une organisation annexe du DHKP-C. Nous ne comprenons d’ailleurs pas pourquoi vous mentionnez les actions de DETUDAK dans ce rapport. Nous y voyons une distorsion volontaire. Le TAYAD Komite non plus n’a rien à voir avec le DHKP-C. On tente de gonfler les faits et d’élargir le champ d’action afin de criminaliser tous les opposants.
- Nous ne sommes pas des terroristes. Si vous cherchez des terroristes, allez voir Sharon. Allez voir les massacres perpétrés en Palestine. Allez voir le patron d’Israël, à savoir, les Etats Unis d’Amérique. Allez voir les massacres perpétrés en Turquie. Allez voir les Sharon qui sévissent en Turquie. Notre organisation n’a jamais perpétré la moindre action contre la population ni contre la moindre personne innocente. Nous n’avons jamais perpétré d’action portant atteinte à la dignité humaine. Notre organisation a toujours condamné ce type d’actions. Notre histoire en est la preuve irréfutable.

Le 15 mai 2002
DEVRIMCI HALK KURTULUS CEPHESI
Bureau d’information d’Amsterdam

PS: Notre opinion concernant le 11 septembre a été exprimée dans un communiqué intitulé « Appel à la vérité ». Pour répondre aux distorsions et aux désinformations dont nous avons fait l’objet, nous joignons le communiqué en question.

Site officiel du front révolutionnaire de libération du peuple (DHKC)
www.dhkc.net


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