Alternatives, réseau d'action et de communication pour le développement international, prend position par rapport au conflit israélo-palestinien.

Les Palestiniens comptent aujourd’hui leurs morts dans les décombres de Jénine, de Naplouse, de Ramallah et de tant d’autres lieux frappés par la barbarie de l’armée israélienne. Pendant ce temps, Ariel Sharon semble déterminé malgré le retrait partiel de ses troupes de rendre la vie impossible aux Palestiniens. Les exécutions et les tueries, la mise en détention illégale de milliers de personnes soumises à la torture, la destruction des propriétés, continuent de plus belle, pendant que la population reste confinée à de petites enclaves et ne peut se déplacer. De toute évidence, c’est la fin du processus de paix initié par les accords d’Oslo en 1993.
Déclaration d’Alternatives, mai 2002

Des causes de la violence
L’opinion publique est abasourdie par un tel déchaînement de violence qui perdure depuis la provocation d’Ariel Sharon sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem en septembre 2000. Mais cette violence asymétrique malgré ce qu’en disent généralement les médias traduit un rapport de forces totalement disproportionné entre les forces militaires israéliennes et la population palestinienne. Des combattants palestiniens ont riposté par des actions légitimes (les conventions internationales reconnaissent aux populations occupés le droit de résister) contre les soldats ou les colons israéliens. Parallèlement, des kamikazes pour la plupart liés au mouvement Hamas ont ciblé, d’une façon totalement inhumaine, des civils innocents en plein cœur d’Israël. Mais de l’autre côté, l’armée israélienne a déployé toute sa puissance, notamment en utilisant des avions et des hélicoptères de combat, en assassinant des dirigeants et des civils palestiniens, en bouclant les territoires palestiniens et en accélérant la construction de colonies de peuplement. L’analyse symétrique qui renvoît dos-à-dos la violence des oppresseurs et celle des victimes ne permet pas de comprendre une situation où une population entière est poussée au désespoir par une politique délibérée et systématique de colonisation orchestrée par le gouvernement israélien.

Apartheid made in Israël
Pourtant lors de l’accord dit d’Oslo, Israéliens et Palestiniens sous la médiation américaine avaient entrepris de négocier la fin de l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza (22% de la Palestine historique que les Palestiniens réclament comme territoire de leur État indépendant) et le sort des quatre millions de Palestiniens de la diaspora. Mais rapidement les Israéliens ont décidé de fragmenter la Cisjordanie et Gaza en régions isolées, dessinant une “peau de léopard