L'auteur de cet article est Dr Saleh Abdul Jawad , il est président du département histoire et scinces politiques de l'université de Birzeit - Ramallah - Palestine
l'article a été publié le 09/04/2002 sur le site AMIN

Source: (c) AMIN - Arabic Media Internet Network - Internews Middle East
URL : http://www.amin.org/views/uncat/2002/apr09.html

traduit de l'arabe par Souleyman

Cet article vise à répondre à un mythe qui prétend que «les Palestiniens» font une guerre contre l'existence d'Israël et que, en tant que telle, la guerre d'Israël contre le peuple palestiniens est une lutte pour la survie (milkhama bifshil habayt , ou «guerre pour la défense de sa maison»).

Ce vain mythe a conquit des esprits ces derniers mois, et est actuellement employé comme fer de lance et axe stratégique de la propagande sioniste contre le peuple palestinien.

Il complète et essaie de se substituer à deux autres idées fausses qui caractérise le discours israélien: la générosité d'Israël à Camp David (qui a été plus tard rejetée par les palestiniens) et le « terrorisme palestinien».

Le lobby sioniste aux États-Unis et la machine de la propagande Sharonienne, ont toutes deux adopté cette approche. Récemment, elle a même trouvé un écho dans un discours du Président des USA, George W Bush.

La meilleure illustration de la propagation de ces idées mensongères, est la récente édition spéciale de Newsweek, dont la couverture illustrait l'étoile de David, avec un grand titre s'inquiétant au sujet «des chances d'Israël à exister».

Le magazine était rempli d'articles et de rapports, dont un écrit par Henry Kissinger. Ce grand criminel de guerre, dont les documents officiels américains ont montré récemment qu'il était non seulement l'artisan de la politique étrangère des USA envers le monde arabe, mais également le responsable direct des tragédies humaines au Timor Oriental (à l'époque de Nixon) et en Angola (à l'époque de Ford).

L'article de Kissinger prétend que le retour d'Israël aux frontières du 4 juin 1967 serait une menace à son existence, car les zones arabes de la Cisjordanie seraient trop près du cœur d'Israël. Il donne un exemple: la ville israélienne de Netanya à seulement 13 kilomètres de Tulkarem ( mais Netanya resterait à 13 kilomètres de Tulkarem même si Israël ne se retirait pas aux frontières du 4 juin 1967 , à moins que Kissinger ait l'intention d'effacer Tulkarem de la carte!!!).

Kissinger tente de réfuter l'idée qui voit que l'administration américaine est responsable de trouver une solution définitive à la question palestinienne.

En revanche, il aborde la gestion de la crise par des solutions intérimaires et provisoires, en même temps qu'il minimise l'importance de l'initiative saoudienne et de son utilité pour Israël. Il argumente ces dires par la froideur du traité de paix avec l'Égypte et par une parole de Yehud Barak, par laquelle il dénie avec cynisme l'importance de la reconnaissance d'Israël par les États arabes et la normalisation des relations avec ceux-ci.

Malgré le fait que ces prétentions soient fausses et mensongères, il est important que le monde arabe les traitent sérieusement . Parce qu'elles composent la pierre angulaire pour la justification de tous les crimes perpétrés aujourd'hui, et les violations flagrantes du droit international, principalement la quatrième convention de Genève de 1949, qui régit les principes de la conduite envers les civils en période de guerre (celle-ci est une guerre unilatérale, une seule partie: puissante, arrogante et insolente).

Ces idées trompeuses sont un chèque en blanc pour Sharon et tous ce qu'il pourrait perpétrer.

Ainsi il est nécessaire que les dirigeants et les intellectuels palestiniens, ainsi que le monde arabe, adressent un message clair au peuple israélien et au monde pour démontrer et dénoncer le cynisme de ces idées.

Ces idées mensongères et cyniques peuvent être plus dangereuses que celles propagées par Ehud Barak et Shlomo Ben Ami, dont les médias occidentaux et israéliens ont fait l'écho après l'échec des négociations du Camp David.

Les mensonges de Barak et Ben Ami, à l'ombre du silence palestinien, concernant ce qui s'est passé à camp David, ont préparé le terrain, bien plus que d'autres facteurs, à réprimer avec une grande violence le peuple palestinien après le déclenchement de l'Intifada d'Al-Aqsa.

Les mythes d'aujourd'hui peuvent créer un consensus en Israël, entre les juifs du monde et dans certaines sphères occidentales, qui pourrait justifier toutes les formes de répression contre le peuple palestinien: assassinats, destructions massives, éloignements collectifs.

Rappelons-nous que des mythes semblables ( les mythes sionistes concernant la guerre 1948) ont légitimé toutes les exactions que notre peuple a enduré pendant des longues années et continue à endurer.