rapport sur les deux arrestations survenues après la manif du 1er mai à Montréal et critique de la collaboration entre les appareils syndicaux et policiers

2 ARRESTATIONS SUITE À LA MANIF DU 1ER MAI À MONTRÉAL

Montréal, le 1er mai 2002. Deux gars ont été violemment arrêtés par un groupe de policiers, à l’angle des rues Sainte-Catherine et Berri, en plein cœur du centre-ville montréalais, environ une demi-heure après la fin de la manif du 1er mai 2002. Il n’y a pourtant eu aucune casse, aucune violence que ce soit lors de cette manif, alors on serait bien mal pris pour vous dire de quoi ces deux gens sont accusés. Chose certaine, c’était des punks, et il semble que depuis ces dernières années, c’est pas très bien vu par les flics d’icitte.

Les deux arrestations ont été typiquement violentes. Un groupe d’environ six policiers s'est jeté sur les deux gars. Un des policiers a mis la main sur le visage d’un des gars pour ensuite plaquer brutalement sa face sur l’asphalte. Il y avait quatre véhicules auto-patrouille policiers sur les lieux. Plusieurs des policiers présents n’étaient pas identifiés (comme d’hab).

Des témoins qui demandaient aux policiers pourquoi ces deux gars là se faisaient arrêter se sont fait répondre quelque chose comme: « quand un gars part à courir c’est parce qu’il a fait quelque chose de mal »!! En plus de ça, un des deux flics a prétendu qu’«il y a des armes à feu»!!

Ça y est: les flics ont commencé à dire partout à Montréal que les manifestants professionnels transportent des guns dans les manifs!! Ça devient laid en mautadit, pas besoin de vous dire ça!!

Pour ce qui est de la manif comme telle, c’était assez vivant là où j’étais: le bloc anar.

Y a plusieurs affaires qui m’ont fait pas mal chier avec les syndicats par contre. Primo, y a eu des négociations entre les organisateurs de la marche syndicale et les flics. Les flics (le SPVM) voulaient que les syndicats interdisent les drapeaux noirs ou rouges (ou noirs et rouges...) de la marche. Les syndicats n'ont pas voulu et les flics se sont opposés à ce que les syndicats reçoivent leur permis de manifester.

Deuxièment, le point de rassemblement, qui devait être au Parc Lafontaine, a été déplacé à la dernière minute à l’angle d’Ontario et d’Amherst sous la pression des flics. Ils (le SPVM) disaient qu’ils ne voulaient pas que la rue Sherbrooke soit bloquée en pleine heure de pointe et les syndicats ont cédé!! Poche en estie!!

Je me suis bien amusé à danser dans les rues avec le petit orchestre qui jouait du world beat. Nous étions une petite gang d’environ 80 personnes qui avons déambulé après la dispersion de la marche (sur le boulevard René Lévesque).

Les flics nous ont suivis et sur la rue Sainte-Catherine, les flics ont communiqué par haut-parleurs dans leur véhicule que nous étions en train de déranger les résidents du quartier avec tout le bruit qu’on faisait !! Faire trop de bruit sur la Sainte-Cath, faut-tu être assez moron, on reconnait bien les maudits flics caves de Montréal!!

Les flics sont retournés achaler la gang de monde qui trippait sur avec le petit orchestre de world beat pour dire aux gens de demeurer sur le trottoir. Tout le monde s’est dispersé dans le calme. Tout est bien qui finit bien... sauf pour les deux gars dont je vous parlais au début.