Le véritable danger des dernières élections françaises : la fin des contestations, l'agonie du politique...

Soyons réalistes, imaginons le reste.

Que se passera-t-il dans cinq ans (voire dans deux mois) ? Est ce que les gauchistes prendront le risque de voter pour leur conviction, le plus souvent idéaliste et disparate, et laisser la possibilité à l'extrême droite de se faufiler à une place qui n?est pas la sienne ? Cela paraît peu probable, il semblerait que la baffe prise le 21 avril les empêche de commettre la même « erreur ». Il faut voter pour le gagnant le plus respectable, le « pas si tant pire ».

Soyons réalistes, nous sommes, comme disait Churchill, « dans le pire des systèmes à l'exception de tous les autres ». Alors pourquoi continuer à jouer les rigolos, pourquoi la France est ce dernier pays romantique à voter pour une bande d'utopistes « qui n'ont rien à dire » et qui de toute façon n'accèderont jamais au pouvoir?
Est-ce parce que le principal parti de « gauche » s'est vendu à la classe moyenne, est-ce parce qu?il a délaissé son champ d'action primordial au profit d'un libéralisme inévitable, est-ce par ce qu'il n'a « pas le monopole du coeur », est-ce par ce qu'il a oublié son nom ?

Soyons réalistes, les belles idéologies humanistes sont mortes et enterrées. Dans des élections au suffrage universel d'une démocratie représentative, nous n'avons plus le choix de notre bonne conscience. Si nous voulons voter, ce ne sera que pour des démocrates au socialisme édulcoré ou pour des républicains au libéralisme foudroyant. Le reste n'est que de l'extrémisme soit utopiste soit fascisant.

Soyons réalistes, notre pays est une grande entreprise qu'il faut gérer au mieux. Il faut que « tout le monde produise pour que tout le monde puisse être libre de consommer ». Ceux qui ne veulent pas profiteront des miettes. En tout état de cause, le pouvoir est économique, il faut simplement élire le meilleur gestionnaire.

Soyons réalistes, votons. Votons pour ceux qui savent et non pas pour ceux qui croient qu'autre chose est possible.
Soyons responsables, au moins tous les cinq ans, c'est bien suffisant et ça prend dix minutes. Laissons faire ceux d'en haut et cultivons notre jardin.

Soyons réalistes, de toute façon c'est comme ça. Mettons nous à genoux et nous éviterons les balles.

Soyons réalistes,Soyons réalistes?
Le politique est mort, il a sonné son glas un dimanche d'avril? En tout cas il n'est plus là. Il est peut être ailleurs. Sous les ruines d?un château persan, dans une petite ville d'Amérique du Sud, ou à la troisième à droite e' sortant de la maison. C'est sûr qu'il y a quelqu?un, au coin de la rue? -il a besoin d'un bout de papier et d'une enveloppe pour se torcher.

Soyons réalistes, que l'extrémisme de droite soit un danger, c'est évident, mais les véritables dangers sont plus sournois, ils ne se laissent pas admirer ou haïr. Le plus souvent ils sont à visage humain.

Les réalistes, qu'ils soient monétaires ou politiques, sont légitimés par des démocraties représentatives, légitimant à leur tour des forces coercitives qui nous font cautionner ce que nous n'accepterions même pas d'un richard xénophobe.
Que 20% des votants se soient trompés de date et de colère, c'est un fait mais que les autres 77.8% d'entre eux puissent se battre contre des inégalités ou des injustices en pérennisant le pouvoir de pragmatistes corrompus, c'est une absurdité.

Soyons réalistes, offrir notre pouvoir à une représentation élue, c'est donner le peu qu'il nous reste à une oligarchie qui n'en a même pas face à un contexte mondial. Or légalement, elle peut en avoir envers ses « représentés » et rendre ainsi possible l'accession au « trône » d'un peintre raté ou d'un borgne haineux.
Se suffire d'une telle démocratie c'est permettre en amont et en aval l'émergence d'une telle situation intolérable ou d'une autre, moins visible, mais tout aussi inacceptable.

Soyons réalistes, comment peut-on refuser un totalitarisme, avoué ou non, tout en permettant sa gouvernance ou du moins son développement ? Le pire reste à venir et la démocratie reste à construire. Nous n'avons pas fini le boulot, et il commence dans la rue.

Soyons réalistes, le politique gouvernementialiste agonise, le politique est social.

Soyons réalistes, approprions-nous l'économique, libérons le travail, organisons le social. Si nous voulons sauver la démocratie, il faut la rendre participative et élargir notre sphère d'autonomie.

Soyons réalistes, soyons citoyens, créons de l'ordre sans le pouvoir.