Québec, le 17 avril 2002- La coalition Opération Québec Printemps 2001 (OQP 2001) invite la population à une Marche des peuples + 1 pour réaffirmer qu’un monde meilleur est possible et pour dire une fois de plus " NON À LA ZLÉA ". Cette manifestation populaire aura lieu le dimanche 21 avril, un an jour pour jour après la Marche des peuples des Amériques, qui avait rassemblé 60 000 personnes dans les rues de Québec pendant le troisième Sommet des Amériques. Le rassemblement pour la marche est prévu pour 13h au Musée du Québec et promet, par le trajet prévu, de souligner des points saillants du Sommet de l’an passé.

UN AN APRÈS LE SOMMET DES AMÉRIQUES DE QUÉBEC

LA LUTTE CONTRE LA ZLÉA SE POURSUIT À QUÉBEC AVEC UNE MARCHE DES PEUPLES + 1

Québec, le 17 avril 2002- La coalition Opération Québec Printemps 2001 (OQP 2001) invite la population à une Marche des peuples + 1 pour réaffirmer qu’un monde meilleur est possible et pour dire une fois de plus " NON À LA ZLÉA ". Cette manifestation populaire aura lieu le dimanche 21 avril, un an jour pour jour après la Marche des peuples des Amériques, qui avait rassemblé 60 000 personnes dans les rues de Québec pendant le troisième Sommet des Amériques. Le rassemblement pour la marche est prévu pour 13h au Musée du Québec et promet, par le trajet prévu, de souligner des points saillants du Sommet de l’an passé.

Nos dirigeants ont beau considérer que l’ " incident " est clos, que les multiples affronts à la démocratie furent des maux nécessaires, quatre raisons principales font que nous jugeons essentiel de commémorer cet événement :

1. Le projet de Zone de Libre-Échange des Amériques (ZLÉA), discuté à Québec en avril 2001, continue d’être négocié en secret et de faire son chemin. Poussé par les événements du 11 septembre et par le ralentissement de l’économie des États-Unis, George Bush fait tout pour obtenir la " procédure de négociation rapide " (fast track) pour forcer l’adoption de la ZLÉA le plus tôt possible. Or nous tenons à réaffirmer, comme l’ont fait les représentantEs de groupes sociaux de toutes les Amériques à l’occasion du Sommet des peuples des Amériques d’avril 2001, que la ZLÉA est " un projet néolibéral raciste, sexiste, inéquitable et destructeur de l’environnement ", et qu’il est nécessaire d’élaborer de véritables alternatives pour les Amériques, axées sur la justice, le respect des droits humains et de l’environnement. À l’opposé, la ZLÉA. La ZLÉA ne vise qu’une ouverture accrue des marchés, une plus grande liberté pour le commerce et les investissements, au détriment des droits sociaux, des normes du travail, des normes environnementales, de la souveraineté des gouvernements et de la liberté des peuples.

2. Nous sommes solidaires des 51 000 représentantEs de groupes sociaux de toute la planète qui ont participé au Forum Social Mondial à Porto Alegre en février dernier. Dans l’esprit de leur Appel des mouvements sociaux à la résistance au néolibéralisme, à la guerre et au militarisme : pour la paix et la justice sociale, nous reprenons leur " NON À LA ZLÉA " sans équivoque. Ainsi, la Marche des peuples + 1 s’inscrit dans une série d’actions de contestation locales qui culmineront l’automne et l’hiver prochains avec un nouveau Forum social continental en octobre 2002 à Quito, en Équateur, des consultations populaires et des journées d’action dans tous les pays des Amériques.

3. La plupart des chefs d’État des Amériques font usage d’arguments trompeurs pour imposer à la population le projet anti-démocratique et anti-social de ZLÉA, tout en «promouvant» l'équité, la démocratie et la liberté. Ainsi l’argument selon lequel le libre-échange et une libéralisation accrue de l’économie (ce que propose la ZLÉA) sont le meilleur atout de la démocratie est non fondé. D’une part, l’effondrement de l’économie argentine et la crise sociale sans précédent qui a suivi démontrent que la libéralisation incontrôlée des économies peut mener une société entière à la banqueroute, même si ses politiques respectent en principe la recette du " succès " néolibéral, ce qui est loin de représenter l’idéal démocratique. D’autre part, le simple fait que Cuba soit exclu de l’éventuelle ZLÉA nous démontre que seuls les amis des États-Unis, les pays qui se plient à ses diktats, sont considérés comme démocratiques, même s’ils sont dirigés par les régimes les plus autoritaires. Notons entre autres que les chefs d’État des Amériques continuent de saluer l’exemple du Chili, où la libéralisation de l’économie a été amorcée par le dictateur Pinochet.

4. Devant l’opposition croissante à leur projet, nos dirigeants sont ainsi contraints d’user d’arguments fallacieux, ou pire, de la violence. Il y a un an, à Québec, cette violence s’est traduite par l'érection d’un périmètre de sécurité de 3,8 kilomètres, la répression de 6 000 policiers, l’utilisation de 5148 bombes fumigènes ou lacrymogènes et 906 balles de plastique, 460 arrestations, etc. Les citoyenNEs de Québec, et particulièrement du quartier St-Jean-Baptiste, ont largement subi ces témoignages de l’intolérance grandissante des autorités politiques et policières face à toute forme de contestation populaire. Si nous marchons le 21 avril prochain, c’est donc aussi parce que aucune de nos revendications post-sommet n’a été entendue : le ministre de la Sécurité publique de l’époque, Serge Ménard, a refusé la tenue d’une enquête publique sur les agissements des forces dites de l’ordre, et le gouvernement canadien a refusé d’interdire l’utilisation des balles de plastique pour le contrôle des foules. De même, notre demande d’amnistie générale pour tous les prisonnierÈREs politiques a été méprisée. Finalement, nous allons marcher pour démontrer à nos dirigeants que leurs lois antiterroristes et leur violence ne suffiront pas à faire taire l’opposition à la ZLÉA.

Marche des peuples + 1 :