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Gilles Groulx : cinéaste révolutionnaireAnonyme, Tuesday, April 16, 2002 - 07:30
Gabriel Anctil
Portrait d'un cinéaste québécois engagé dans la lutte locale et mondiale des peuples opprimés. Gilles Groulx est le cinéaste de la révolution. Ses films sont à découvrir comme de lucides discours sur la société et ses composantes révoltées. Le cinéma québécois à son meilleur : Gilles Groulx « Si mes films défendent la liberté des peuples, -Gilles Groulx Gabriel Anctil Comprendre Gilles Groulx c’est comprendre la forme cinématographique, c’est comprendre la manipulation des films hollywoodiens, c’est comprendre le cinéma québécois, c’est comprendre la difficulté d’être un créateur au Québec, à l’orée de l’empire américain. C’est comprendre la création d’un cinéma national québécois, c’est comprendre la réalité de la recherche toute québécoise de la liberté, c’est comprendre les diverses oppressions qui font obstacle à l’émancipation tant personnelle que sociale, c’est comprendre le Québec. Voir Gilles Groulx c’est voir un cinéma qui défend la liberté des créateurs comme celle des peuples, voir Gilles Groulx c’est voir un cinéma qui rencontre la réalité, la vie et qui parle de ceux dont on ne parle jamais dans le cinéma industriel : les ouvriers-ères, les travailleurs, les révolutionnaires, les opprimé-e-s, les marginaux. Voir Gilles Groulx c’est assister à la création d’un cinéma autre, différent, révolutionnaire tant dans sa forme que dans son propos. Voir les films de Gilles Groulx c’est toucher l’âme québécoise, tant dans ses questionnements, dans ses hésitations que dans ses actions bien réelles, pendant 24 heures ou plus… C’est comprendre la relation très privilégiée entre la documentation de la vie et la réflexion de la réalité (pour ses documentaires), c’est comprendre à travers le miroir de la fiction l’organisation toute personnelle de la réflexion de Groulx (pour ses fictions). Voir Gilles Groulx c’est observer un créateur unique et iconoclaste qui s’est engagé dans la merveilleuse aventure de changer le monde (et le cinéma). Cinéaste du peuple Gilles Groulx est né en 1931 dans le quartier populaire de Saint-Henri. Cas assez rare, fils de prolétaire, Groulx n’abandonnera jamais sa classe sociale. Tout au long de sa vie, il poursuivra le rêve (filmé) de changer leur situation et d’expliquer le système et sa grosse chimère : la machine à rêves (cinéma, télévision, radio, média, sports et politique-spectacle, mensonge organisé…). Il fréquentera l’école des beaux-arts et commencera une carrière de peintre puis bifurquera rapidement vers les vues animées en travaillant au Service des nouvelles de Radio-Canada. C’est là, pour la première fois, qu’il organisera dans un ordre qui s’éloigne le plus possible du mensonge manipulateur, les prises de vues du réel : il est monteur. En 1956 il entre à l’ONF (Office national du film du Canada), aussi à titre de monteur. L’année suivante, il publie un recueil de poèmes : il devient monteur de mots. Ce film est un suspense… « En revoyant l’ensemble des films que Gilles Groulx a réalisé depuis 1958, on remarque facilement que, assumant l’entière responsabilité sociale de sa fonction de cinéaste, il s’est imposé une attitude fondamentalement dynamique : faire de la réflexion et de l’analyse politique l’élément moteur de ses films. » Ainsi, il est impossible de dissocier l’œuvre de Groulx de la société québécoise qui l’entourait. Chacun de ses films sont des études sociologiques d’une société déchirée par des luttes sociales très présentes, par des visions de la vie et des intérêts qui s’opposent. Mais plus que d’observer et d’analyser, Groulx prend position et plonge dans la mêlée : « il faut pouvoir participer à ce que font les gens si l’on veut que les gens que l’on filme participent au film.». En novembre et décembre 1971, Groulx part en cavale, armé de sa caméra et de son équipe de tournage, à la rencontre des luttes sociales qui se déroulaient alors au Québec : c’est devenu 24 heures ou plus, un documentaire véritablement révolutionnaire. Un document à voir obligatoirement pour comprendre la société québécoise de l’époque, pour réaliser l’importance historique du mouvement ouvrier au Québec (seule grève générale du Québec en 1972, par le Front commun syndical, regroupant la CSN, la FTQ et la CEQ), pour voir la lutte, pour saisir la nécessité de rompre avec le système capitaliste dans le but indispensable de construire et de mettre en place un socialisme conçu en fonction de notre réalité. Sur un plan séquence d’un train qui déchire de ses rails les quartiers pauvres de Montréal, dont Saint-Henri, le quartier natif de Groulx, le réalisateur accueille le spectateur : « Nous avons tenté, avec une équipe réduite au minimum, d’enregistrer l’activité sociale au jour le jour, sachant qu’avec nos moyens il fallait compter sur la chance. Nous avons observé que les choses ne se produisent pas par hasard et qu’elles sont au contraire reliées par la réalité de l’ensemble, qui lui est politique. […] Il y a 56 sujets dans ce film, ce qui prouve, encore une fois, qu’il y a 56 façons de faire un film. Nous avons choisi celle-là. Ce film est un suspense car son dénouement dépend de nous tous. » Cette dernière phrase est un véritable appel à l’éveil et à l’implication politique et social de tous, à la responsabilisation des citoyens, qui ne sont plus simples spectateurs (regardant une parade), mais véritables acteurs et créateur de la destinée commune du Québec (renversant les obstacles) : « Les prémisses de l’analyse sociale qui sous-entend le film, c’est la libération des individus et de la collectivité; le ton général étant celui d’un optimisme libérateur. Mais je pense aussi que le film a un caractère assez impitoyable. » Ce film de Groulx, à mon avis l’un des plus grands documentaires de combat jamais réalisés, évoque tous les événements de cette période charnière et très mouvementée des luttes de classes québécoises : le lock-out de La Presse, la mort de Michèle Gauthier au cours de la manifestation contre Power Corporation, l’assemblée du Front commun syndical au Forum de Montréal, la libération d’André Morency qui était accusé d’avoir conspiré avec le FLQ pour procéder à un enlèvement, la reconversion de Pierre Vallières de felquiste en péquiste, les discours épiques des syndicalistes-socialistes Michel Chartrand et Louis Laberge, en plus de quelques surprises…dont les belles images du Premier ministre Bourassa nageant dans sa piscine, sous l’œil vigilant de ses gardes du corps. Ce film était à ce point dérangeant et articulait une vision si lucide, qu’il fut censuré par les producteurs même du film : l’ONF. Terminé en 1971, 24 heures ou plus restera sur les tablettes jusqu’en 1976. Son propos était « trop » marxiste et « trop » indépendantiste. Le litige concernait essentiellement deux mots que la direction voulait absolument rayer : démocratie et capitalisme. Ce fut fait en 1976, mais, évidemment, avec une sortie retardée de 5 ans, le film perdit énormément de son efficacité à réveiller les esprits et à rassembler les gens. Il n’était devenu qu’un simple document historique. L’ONF, le gouvernement canadien et le contrôle des idées C’était la quatrième fois que l’ONF censurait Groulx. La première fois avec Les Raquetteurs (1958, co-réalisation avec Michel Brault), perçu aujourd’hui comme le film marquant les véritables débuts de l’équipe française de l’ONF et du cinéma direct. Les Raquetteurs fut jugé à l’époque par les hauts responsables unilingues anglophones de l’ONF comme un film raté, mal filmé et incohérent. Groulx dut le monter en cachette. Avec Normétal (1959), ce fut encore pire : la direction réduit son second film de 40 minutes à 30, puis à 20 et finalement à 17 minutes; Groulx refusera de signer cette dernière version. Finalement, avec Voir Miami, en 1962, c’est au tour de Fidel Castro de se retrouver dans les limbes des séquences trop politiques de l’ONF. Son discours est censuré et Groulx est en beau calvaire : « Il y a entre l’ONF, organisme de l’État fédéral et ses rapports avec le cinéma et les cinéastes, une contradiction profonde dont tôt ou tard il fera les frais. Ce n’est pas une menace que je formule, je constate une situation devenue menaçante, sans issue. Car si cet organisme de cinéma (le seul capable financièrement de produire des films), ne veut pas devenir un simple instrument de propagande fédéraliste, il devra souscrire honnêtement et à brève échéance, à une politique d’auteurs de films et avoir la force de supporter la liberté d’expression dans tous ses droits. » Mais comme fédéralisme canadien et liberté d’expression ne vont pas ensemble, le combat qu’a entrepris Groulx, avec d’autres, reste définitivement à gagner (demandez-le à Sheila Copps!). Le cinéma comme outil de conscientisation Pour lui, le cinéma est un outil de société qui doit l’aider à mieux se comprendre et à pousser la réflexion plus loin : « Le cinéma est aussi une industrie importante dans un pays, mais il doit permettre une industrie au service de la collectivité, une industrie qui permette à chacun de retrouver dans les films ce qu’il recherche, ce qui le préoccupe et ce qui stimule sa propre créativité. » Parce que le cinéma est une arme à deux tranchants : il occupe l’imaginaire. Le cinéma capitaliste (Hollywood) qui se considère comme une industrie, n’a d’intention que celle de prendre possession de votre pouvoir économique. À court terme cela signifie vous séduire en vous promettant un cinéma à recette qui ne dérangera pas, enrobé d’effets spéciaux, de pitounes, de violence et de divertissement. À long terme (car ceux qui ne consomment que du cinéma-centre-d’achat toute une existence durant sont très nombreux, et jusque dans les cours de cinéma), cela veut dire inculper les valeurs du capitalisme aux spectateurs (fétichisme de l’argent, encouragement des inégalités, du sexisme et du racisme, matérialisme exacerbé, acquisition à prix sonnant de la justice et du pouvoir…), promouvoir le statu-quo et le conservatisme tout en tuant en eux, dans l’œuf, tout sentiment de révolte ou de justice; n’est-ce pas toujours les « bons » qui sont récompensés à la fin des films? Ajoutons à cela le discours débilitant, créateur de faux besoins et de complexes physiques, de la publicité, le mensonge organisé des médias de masse (et de leurs petits frères qui s’infiltrent même dans nos universités), des discours néo-libéraux des politiciens qui refusent la contestation en rétorquant que le pouvoir est aux élus et non au peuple, et vous vous retrouvez très rapidement dans une société qui ne réfléchit plus, lavée qu’elle est par le gargantuesque discours capitaliste avaleur de cerveaux. Tout-le-monde-y-regarde-la-même-chose-et-tout-le-monde-y-pense-la-même-chose. Groulx refusait cette facilité et rétorquait que le cinéma devait appartenir au peuple, devait être produit par le peuple, pour le peuple : « Les coûts élevés que nécessite la création cinématographique nous font oublier vitement que le cinéma est un moyen d’expression, d’information, d’éducation, donc un art comme la littérature, la musique etc. et non un lieu de stupéfaction collective comme le proposent les marchands de cinéma. » De plus, le « lynx inquiet » (surnom donné au cinéaste par les critiques) fut à travers ses paroles mais surtout à travers ses images, un ardent défenseur du droit à la créativité, du droit au dépassement des individus et à l’émancipation profonde. Il fut aussi pour la destruction par l’individu des carcans du Mensonge, de la séduction du système et de la manipulation des sentiments. En fait, Groulx est trop lucide pour faire confiance aux rouages du système capitaliste. Il lutte pour l’avènement d’une société composée de libre-penseurs, qui n’abandonneraient plus à plus riche, à plus grande gueule ou à plus haut placé leurs magnifiques capacités de réflexion mais aussi de création : «Au fond de toute cette lutte idéologique que mènent les individus avec une société de domination, une idéologie de domination, il y a le fait d’avoir droit à sa propre créativité. C’est comme ça que je le vois. Si tu renonces à ta créativité, tu es aussi mieux de t’en remettre à un autre. Mais quand on te force à y renoncer parce qu’un autre a le moyen de le faire pour toi, tu te rebelles, tu dis non. J’ai le droit à ma créativité. En définitive, dans mon credo politique, la créativité est la seule forme de survivance possible. L’homme, je crois, s’il est de passage sur terre, c’est pour accomplir sa créativité. Il n’a pas d’autre but. Le reste est moins important. La créativité est le summum de la formation de l’individu. » On ne relègue plus. Il n’y a plus de fausse représentativité. Chacun-e devient responsable de ses gestes, de ses actions, de ses idées. Entre Tu et Vous (1969) (prononcez-le rapidement et ça devient Entretuez-vous) expose les divers systèmes oppressifs que la société utilise pour asservir les humains : la religion, la politique, la science, la sexualité, la société de consommation et les médias. Ceux-ci ont recours à la séduction et à la manipulation émotive pour asservir les gens, les affaiblir, les posséder. C’est aussi une chronique de la vie quotidienne en sept séquences qui retrace l’évolution d’un couple et sa dissolution progressive dans un univers où la séduction, dans un but d’exploitation, domine : séduction et exploitation de la femme par l’homme, séduction et exploitation de l’individu par la société. De plus, ce film remet en question les formes et structures du cinéma. À travers un esthétisme renversant, composé d’images très contrastées et géométriques (Michel Brault à la caméra), Groulx réussit à créer des images aux significations si fortes qu’elles vous marqueront à jamais. Entre Tu et Vous est une audace en soi, un aboutissement visuel mais aussi un film où la notion de spectateur éclate pour faire place à celle d’interlocuteur. Les questions sont si lucides qu’on devient tous interpellés. Groulx nous intègre dans son film en nous poussant à réfléchir sur les relations de pouvoir hommes/femmes et consommateurs/producteurs. À voir et à revoir. Preuve que le cinéma québécois des années 60 était à l’avant-garde du cinéma mondial. Un œuvre à découvrir ou à redécouvrir Dans tous ses films il y a cette volonté de s’approcher de la réalité, de la comprendre, de la digérer, de la montrer et de la projeter aux spectateurs dans le but précis de faire réfléchir et de faire comprendre la société et le contexte tout québécois. Parce que pour Groulx, le cinéma peut et doit pousser les gens à interpréter leur société du fait qu’il permet une distanciation par rapport à la vie, aux faits, si grotesquement dénaturés par les outils de propagande du système (médias, cinéma, télévision, publicité…). Le cinéma c’est la réappropriation d’un espace de remise en question et de réflexion : « Je ne considère pas le cinéma comme un spectacle, pour moi c’est un moyen de réflexion. » Pierre Falardeau a dit de Gilles Groulx qu’il était l’un des plus grands réalisateurs de l’histoire du cinéma, mais que comme il était québécois, nous n’étions que quelques-uns à le savoir. C’est pourquoi il faut voir son œuvre et la partager : elle nous appartient, elle fait partie de l’héritage culturel très riche et inspirant que nous ont légué les cinéastes du cinéma direct (Michel Brault, Pierre Perrault, Claude Jutras, Gilles Carles…) qui ont poussé la réflexion sur notre société au point de créer un esthétisme innovateur qui a été repris depuis, partout dans le monde. Ces cinéastes ont su, parce que la liberté les habitait, canaliser leurs énergies, leurs inquiétudes, leurs frustrations, leurs espoirs, dans un cinéma tout québécois, qui parle de nous, à nous, pour nous. Nous leur devons une partie de notre imaginaire collectif. Nous leur devons les plus belles images du Québec. Nous leur devons les plus belles histoires du cinéma. Et s’il vous plaît, pour ceux qui se reconnaissent, ne consommez plus de cinéma hollywoodien, surtout si vous étudiez en cinéma! Votre cerveau mérite tellement mieux! À bas le cinéma insipide! À bas le cinéma bouffeur de volonté! À bas la propagande! Et vive le cinéma québécois! 1 Jean-Pierre Bastien, Cahiers de la cinémathèque québécoise, février 1978, p.3 Allez-donc Voir Gilles Groulx : À travers ses films : la Cinémathèque québécoise lui dédie une rétrospective complète, du 6 mars au 30 avril, tous les mercredis soir. Tous ses films sur grand écran! Sur Vidéo ou DVD : l’ONF sort un coffret de l’intégral de Gilles Groulx, où vous pourrez pleinement apprécier l’œuvre unique et originale de ce très grand cinéaste Sur Internet : au www.onf.ca/gillesgroulx Hauts faits d’une œuvre En 1958 Gilles Groulx réalise avec Michel Brault son premier film : Les Raquetteurs, où il suit, pendant deux jours, un groupe de raquetteurs réunis en congrès à Sherbrooke. Premier film du cinéma direct, devenu aujourd’hui un classique. Le film dresse un portrait lucide, subjectif et critique de la sclérose de la société québécoise d’alors. C’est le film qui a indiqué aux autres cinéastes la voie de la libération du cinéma (qui se rapproche alors soudainement de la vie). En 1961, pour son quatrième film, il réalise Golden Gloves, un portrait sensible et précis d’un jeune boxeur noir, chômeur du quartier ouvrier de Saint-Henri, qui rêve de devenir champion du monde pour quitter à tout jamais la pauvreté et embrasser la richesse et la gloire. Le rêve américain imagé. Autre film sur le rêve américain, le superbe Voir Miami (1962), film lancinant et poétique qui se rend à la rencontre des plages hivernales de ce lieu chéri des Québécois en vacances. Lieu de soleil mais aussi de fuite, Voir Miami est un film sur la perception qu’ont les Québécois des États-Unis. Un jeu si simple (1963) est un film d’une grande beauté où alternent images en noir et blanc et images en couleur, dans une tentative de description narrative de ce qu’est le hockey. À voir pour le montage et les prises de vues. C’est bien mieux qu’à la tv! En 1964, il réalise l’un des films les plus important du cinéma québécois : Le Chat dans le sac. Ce film-pionnier est soutenu par l’extrême liberté de sa structure et la portée politique de son sujet. Avec le budget alloué et prévu pour un court métrage, Groulx tourne son premier long métrage de fiction. Il met en scène Claude (Québécois, francophone et indépendantiste) et Barbara (juive et anglophone), un couple tenaillé par des visions opposées de la société et de la vie. Film le plus accessible de Groulx, agrémenté de la musique originale de John Coltrane et présenté au Festival de Cannes. Où êtes-vous donc? (1969) poursuit sur la lancée du Chat dans le sac en continuant d’approfondir son étude de l’homme québécois. Le film est une fiction insolite et provocatrice sur la révolte et la révolution, mettant en scène deux chanteurs connus de l’époque (George Dor et Christian Bernard des Hou-Lops) en plus de Claudine Monfette. C’est une œuvre imposante qui impressionne par la beauté du montage visuel et sonore. Film essentiel à voir pour comprendre l’évolution créative de Gilles Groulx. Film libre et très imaginatif qui clame le droit à la révolte et la nécessité de la révolution. Entre tu et vous (1969) « Le « tu » et le « vous » du titre voulaient signifier pour moi que l’homme agit d’une façon répressive autour de lui, à l’égard de sa femme, soit par inconscience, soit par abus de pouvoir, exactement comme le pouvoir agit contre lui par abus de confiance ou par abus de pouvoir. Dans mon film, ça commence par une déclaration d’amour qui n’en est pas vraiment une, mais plutôt le résultat de vivre à deux. Le système fait à peu près la même chose, il propose une vie extraordinaire, il propose de consommer. Puis tout à coup on est embarqué. » 24 heures ou plus (1971-1976) « Un film-mosaïque qui montre, d’un côté, le degré d’aliénation ou d’inconscience politique de certains Québécois et, de l’autre, la passion de ceux qui veulent rendre les autres conscients. Un film-document sur les embûches que devront surmonter les Québécois qui veulent que ça change vraiment, Un film dangereux… » Première question sur le bonheur (1977) Film tourné au Mexique dans la communauté de Santa Gertrudis, où Groulx montre les relations de coopération, d’aide mutuelle et collective qui permettent aux paysan-e-s de survivre et de se développer. Il y expose aussi la lutte que mène cette communauté contre les mécanismes d’exploitation des grands propriétaires terriens. Au pays de Zom (1982) Dernier film de la carrière de Groulx. C’est « une fable récitée et chantée sur les vices et les vertus de la richesse. Très stylisée, ce film raconte une journée dans la vie d’un industriel imbu de lui-même, M. Zom. Le récit, divisé en neuf tableaux, renvoie à Brecht, avec ses intertitres, sa distanciation affichée et sa critique acerbe de la bourgeoisie. » |
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