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Sharon a demandé du temps et les États-Unis lui en ont donné -- La logique de l'empiregabrielgbernier, Tuesday, April 16, 2002 - 07:20
Sandra L. Smith
Lorsque George W. Bush a finalement prononcé son discours «Assez, c'est assez» dans la soirée du 4 avril, le facteur temps était devenu crucial. Il était crucial pour le peuple palestinien contre qui les Israéliens avaient déclenché un massacre aveugle. — Sandra L. Smith* — Lorsque George W. Bush a finalement prononcé son discours «Assez, c'est assez» dans la soirée du 4 avril, le facteur temps était devenu crucial. Il était crucial pour le peuple palestinien contre qui les Israéliens avaient déclenché un massacre aveugle. Il avait besoin d'action et en avait besoin immédiatement. Il était crucial pour le criminel de guerre Ariel Sharon qui avait déjà dit aux États-Unis qu'il avait besoin d'au moins jusqu'au 15 avril pour compléter son projet criminel. Il était crucial pour les régimes arabes qui ne pouvaient plus contenir la colère de leurs peuples ou garder leur propre contenance sous l'humiliation. Il était crucial pour les puissances européennes et le Conseil de sécurité des Nations unies qui risquait de perdre toute crédibilité à attendre que les États-Unis agissent. Il était crucial pour les peuples du monde qui demandent justice pour le peuple palestinien. Et il était crucial pour les États-Unis qui ne pouvaient plus rester silencieux devant la terreur d'État israélienne qu'ils soutiennent et qui heurtait la conscience de l'humanité. C'est ainsi qu'on doit comprendre la signification du discours «Assez, c'est assez» de George W. Bush. La décision du président de l'impérialisme américain de dépêcher sont secrétaire d'État, Colin Powell, au Moyen-Orient a comme objectif de s'assurer qu'aucune force dans le monde ne saisisse l'initiative et n'apporte une solution juste et immédiate aux atrocités des sionistes israéliens contre le peuple palestinien. Cette superpuissance veut garder toutes les affaires du monde entre ses mains. Elle ne veut pas que le peuple palestinien saisisse l'initiative, pas plus que les peuples du monde ou toute autre nation ou groupe de nations, y compris le Conseil de sécurité des Nations unies. Le criminel de guerre Sharon a demandé aux États-Unis du temps pour compléter sa mission criminelle dans les territoires occupés et les États-Unis lui en ont donné. C'est de cette manière que le gouvernement américain s'est sorti de son dilemme devant la colère du monde entier face à l'inaction américaine devant la situation critique pour le peuple palestinien sous l'agression de l'occupant sioniste. Cependant, en persistant à tenir le président palestinien Yasser Arafat comme responsable de la violence, George W. Bush exprime la conscience coupable d'une superpuissance humiliée qui, quelle qu'en soit les conséquences, assouvit sa vengeance sur ceux qui refusent de se soumettre à ses ordres. Israël ne fait pas partie de ceux-là, car Israël n'a pas reçu ce genre d'ordres, seulement une «suggestion» de «faire preuve de retenue» et de «se retirer sans délai» — en prenant tout le temps qu'il faut. Une autre chose inquiétante est le soulagement de la plupart des grandes puissances, comme si elles étaient libérées de toute responsabilité dans les activités d'Ariel Sharon. Ces grandes puissances et leurs médias ne cessent de répéter le refrain criminel que «seuls les États-Unis ont l'autorité» de mettre fin à la crise. Elles pensent qu'en laissant les États-Unis s'en tirer ainsi et en lui remettant l'initiative, les peuples du monde resteront calmes et attendront passivement que les États- Unis agissent en leur nom. Ce n'est pas le cas. La participation des peuples du monde est décisive pour que la situation se résolve en leur faveur. Depuis l'intervention des États-Unis, l'annonce qu'ils envoyaient Colin Powell, non seulement Ariel Sharon a poursuivi son action criminelle mais il l'a étendue tandis que Bush continue d'essayer de le «persuader» d'arrêter. Et cela alors que c'est un fait reconnu que le criminel de guerre Ariel Sharon ne reculera devant rien pour atteindre son but. En 1982, ce criminel de guerre a déclaré dans une entrevue publiée par le journal israélien Dava: «Ma seule certitude est que tant que vous luttez pour votre vie, tout est permis, même de chasser tous les Arabes de Cisjordanie [...] Nous sommes des judéo-nazis? Et pourquoi pas? Je suis prêt à me porter volontaire pour faire le sale travail pour Israël, pour tuer le nombre d'Arabes qu'il faudra, pour les déporter, les expulser et les brûler, à être haï par tous, à couper l'herbe sous le pied de la diaspora juive, pour qu'elle se précipite en pleurant sur nous. Si cela signifie des attentats à la bombe contre quelques synagogues, je m'en fiche. Je me fiche également qu'une fois ce travail fini, on me traduise devant un tribunal de Nuremberg et qu'on m'emprisonne à perpétuité. Pendez-moi comme criminel de guerre... Ce que vous ne comprenez pas, c'est que le sale travail du sionisme n'est pas encore fini, loin de là.» Aujourd'hui la question n'est pas de savoir si Ariel Sharon est un criminel de guerre ou pas, ou s'il commet des crimes contre l'humanité. La vraie question est qu'aujourd'hui des crimes indéniables contre l'humanité sont présentés sous un jour respectable par les États-Unis, la Grande- Bretagne, la Canada et leurs médias. Ils répètent à l'infini qu'Israël possède le «droit» à la légitime défense; que Arafat est responsable de la terreur au Moyen-Orient, que les «Arabes modérés» doivent négocier un règlement, que seuls les États-Unis peuvent mettre fin à la crise. Cela montre qu'aujourd'hui le plus grand crime de guerre est celui qui permet que des crimes de guerre soit commis. Jamais il n'a été aussi clair que tant que des pays comme les États-Unis, la Grande-Bretagne et Canada continuent de donner à des crimes de guerre comme ceux de Sharon un vernis de respectabilité, il ne peut y avoir de paix ou de justice. Les États-Unis ont adopté la logique de l'Empire, que la Grande-Bretagne n'a jamais abandonné et que le Canada a hérité de la Grande Bretagne. Selon cette logique, énoncée à l'origine par Cecil Rhodes, le «Père de l'Empire britannique», une paix véritable n'est possible que si les «races civilisées» anéantissent tous ceux qui refusent de se soumettre à leur domination. Selon la logique de l'Empire, ceux qui refusent de capituler sont responsables des conflits et ils doivent être réprimés pour que la paix triomphe. Il n'existe pas de cause plus noble, devons-nous croire, que de permettre à l'Empire d'imposer sa volonté aussi affreux que soit le massacre des «races inférieures». L'esprit humain ne peut comprendre comment les nations qui se disent les plus civilisées du monde peuvent légitimer les crimes commis contre le peuple palestinien dans les territoires occupés. Seule la logique de l'Empire peut le faire. Et c'est cette tentative de les légitimer qui est le plus grand crime de guerre. Sans ces bâtisseurs d'empire, jamais ces crimes ne pourraient être commis. Ces grandes paissances non seulement les permettent, mais les États-Unis les financent à coups de 14 milliards $ par jour. C'est pourquoi ces puissances et leurs médias donnemt à ces crimes un vernis de légitimité, comme s'ils n'existaient pas réellement ou comme s'ils n'étaient que des dommages collatéraux de l'exercice du «droit» à la légitime défense d'Israël. Quel que soit le prétexte, ces puissances découvriront qu'elles ne peuvent s'en sortir. Les peuples du monde en ont réellement assez. Assez des grandes puissances qui commettent des crimes contre l'humanité au nom des droits humains, assez des guerres et des destructions au nom du cessez-le-feu et de la paix, assez de la terreur d'État au nom de la guerre contre la terreur. Aujourd'hui, le crime de guerre le plus atroce est celui qui permet que des crimes de guerre soient commis. Cela ne doit pas passer! * Sandra L. Smith est la dirigeante nationale du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste). Tiré du Le Marxiste-Léniniste Quotidien, no.71, 12 avril 2002, quotidien du Parti communiste Canada (marxiste-léniniste)
Site Web du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
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