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Pourquoi la guerre au Proche-Orient?

Nicole Nepton, Thursday, April 4, 2002 - 19:20

Les Pénélopes

La guerre au Proche-Orient fait la "Une" de tous les journaux, dans tous les médias. Les télévisions nous offrent en spectacle les souffrances des Israélien-nes victimes d’attentats, d’une part, et les déclarations des leaders palestiniens sous occupation, d’autre part. Des
politiques, des militaires, des intellectuel-les, des militant-es nous donnent leurs points de vue. Mais dans cette avalanche d’"informations", nous, citoyen-nes, cherchons en vain les réponses à des questions fondamentales.


Tout le texte des Pénélopes plus un texte de Alain Gresh (La derniere guerre du general Ariel Sharon, 09/04/02), rédacteur en chef du Monde Diplomatique et auteur de "Israël Palestine".

Voyez aussi ci-dessous notre dossier "PALESTINE".

Le Texte de Alain Gresh est à la suite de celui ci-dessous

- Pourquoi, avant comme pendant la guerre, les médias ne relaient-ils pas les paroles et les actions des ONG pacifistes palestiniennes et israéliennes et des groupes de militant-es pour la paix ? Depuis des années, le gouvernement israélien actuellement au pouvoir, comme le Hamas dont le siège est à Gaza, les considèrent comme des traîtres intérieurs qui nuisent à leurs desseins.

- Pourquoi n’entendons-nous pas dans les médias l’appel lancé le 27 février 2002 par de multiples organisations nationales et internationales, par l’intermédiaire du réseau des "Femmes en noir", intitulé "Le peuple palestinien ne peut plus attendre...", et déposé auprès de différents responsables au Parlement européen à Bruxelles : "Cet appel nous réunit dans un combat commun pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens. Mais il doit être celui de toutes celles et de tous ceux qui travaillent à la construction d’un monde sans oppression, sans violence, sans inégalité."?

- Pourquoi réduit-on la crise israélo-palestinienne à des causes politiques et religieuses alors qu’elle est dûe à des facteurs socio-économiques combinés à une crise économique?

- Pourquoi le gouvernement de Sharon a-t-il frappé la Cisjordanie et Gaza de sanctions économiques (coupures d’eau, d’électricité, de tout moyen de locomotion), pour "lutter contre le terrorisme ", alors que l’on sait d’expérience qu’elles ne privent que le peuple, exacerbent les extrémismes et entravent les actions de ceux qui, dans l’opposition, oeuvrent au développement des processus démocratiques?

- Pourquoi n’a-t-on pas soutenu à temps la politique de paix des Femmes en noir, et pourquoi n’a-t-on pas pris en compte leurs nombreuses demandes de protection internationale pour la Palestine menacée, pour le respect des résolutions des Nations Unies?

- Pourquoi n’a t-on pas arrêté M. Sharon pour qu’il soit jugé par la Cour Internationale de Justice de la Hague, pour violation de la convention de 1948 contre les actes de génocide, alors que sa responsabilité dans les massacres perpétrés il y a vingt ans dans les camps de réfugié-es au Liban semble largement établie?

- Pourquoi l’ONU ne procède-t-elle pas à la mise en place d’un Tribunal pénal international de la Palestine, comme pour la Yougoslavie et le Rwanda, pour juger des crimes perpétrés dans la région?

- Pourquoi certains pays arabes continuent-ils de financer les fondamentalistes palestiniens?

- Pourquoi la protection des peuples palestinien et israélien n’a-t-elle pas été prévue, et des secours anticipés alors que la décision du gouvernement israélien d’intervenir militairement était d’ores et déjà prise?

- Pourquoi tolère-t-on une guerre isolée, comme le souhaitent les États-Unis, c’est-à-dire des frappes systématiques dans les territoires occupés, perpétrées par l’armée israélienne et ses nouveaux complices, les milices libanaises, sous l’oeil réjoui du dirigeant du Hamas?

- Pourquoi s’intéresse-t-on si peu au commerce des armes et aux stratégies des complexes militaro-industriels ? Leurs actions boursières sont en hausse depuis le début le 11 septembre 2001. Il est intéressant de noter qu'Israël est la quatrième force armée mondiale.

- Pourquoi ne rappelle-t-on pas que le Programme des Nations Unies pour le Développement dans son rapport de 1998, établissait qu’une dépense supplémentaire de 6 milliards de dollars (l’équivalent de deux super bombardiers furtifs ou de quelques tanks) suffirait à assurer l’éducation de base pour tous, dans le monde? 80% des analphabètes sont des femmes. 80% des pauvres aussi.

- Pourquoi occulte-t-on systématiquement les luttes exemplaires de femmes ? Dans ce monde, elles résistent à la violence et tentent d’apporter des solutions pacifiques pour préserver la vie.

- Pourquoi ne donne-t-on jamais la parole aux Femmes en Noir d’Israël? Dans tout système raciste, xénophobe ou fasciste, l’"autre" est délibérément ignoré pour mieux être détruit. Sharon en donne d’ailleurs un bon exemple avec les Palestinien-nes, quand, pour les priver d’existence symbolique, il fait détruire leurs papiers d’identité. Quant au dirigeant du Hamas, il se targue de faire rentrer les femmes à la maison, dès que "l’envahisseur sera détruit".

Nous, les Pénélopes, refusons le choix réducteur que l’on nous propose : arrêt des attentats kamikazes ou arrêt de l’occupation des territoires palestiniens par l’armée israélienne et suspension des opérations de colonisation. D’autres solutions existent.

Cet engrenage du crime résulte d’une société fondée sur les valeurs de domination portées par les hommes au pouvoir et l’exclusion des femmes. C’est pourquoi les femmes en Palestine comme en Israël sont les premières victimes et les premières touchées, comme au Kosovo ou en Bosnie, il n’y a pas si longtemps, en Irak, en Afghanistan et en Algérie.

Nous invitons ceux et celles qui s’interrogent sur les raisons de cette guerre, qui en refusent la fatalité, à exiger de leur gouvernement ou représentants légaux de mettre en place :

- la suspension de facto du siège d’Israël à toutes les instances des Nations Unies, y compris son Assemblée générale, pour non respect et réfutation des décisions de ces assemblées (résolution 181 (II) de 1947 sur la création des territoires y compris la partition de Jérusalem) et résolution 194 (III)de 1948 sur le droit de retour des Palestiniens)

- des sanctions économiques, diplomatiques et de mouvement à l’égard d’Israël, à l’initiative de l’Assemblée générale des Nations unies, conformément aux termes des résolutions pour la paix de 1950

- le droit d’asile politique pour les femmes qui, en tant qu’êtres humains de sexe féminin, subissent des violations de leurs droits fondamentaux

- la présence de femmes dans les différentes instances de décision, comme elles le demandent depuis longtemps, qui permettra des politiques différentes

- un soutien aux ONG qui oeuvrent à une société équilibrée
hommes-femmes, en rendant leurs luttes visibles

- une sortie négociée de la guerre au Proche-Orient qui intègre les représentant-es de la société civile : les partis démocratiques, les ONG de femmes et les associations pacifistes, afin de garantir une issue politique et économique à visage humain.

Signez cet appel en nous le retournant à i...@penelopes.org et faites-le largement circuler.

1er avril 2002

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AU PROCHE-ORIENT

La dernière guerre du général Ariel Sharon

9 avril 2002

http://www.monde-diplomatique.fr/proche-orient/derniereguerre

« Le caractère et l'ampleur de l'actuelle opération
militaire israélienne dans les territoires palestiniens
occupés montrent qu'Israël a pris la décision stratégique de
mettre fin au processus de paix d'Oslo qui avait défini le
cadre des relations israélo-palestiniennes depuis dix
ans (1). » De Ramallah à Bethléem, de Naplouse à Jénine, c'est
avant tout l'Autorité palestinienne, son chef, ses rouages,
ses symboles que les quatre divisions de l'armée israélienne
- une de plus qu'il n'en fallut à Israël pour conquérir le
Sinaï en juin 1967 (2) - cherchent à détruire. Qu'importe
que l'Autorité ait condamné les attentats-suicides contre la
population civile israélienne, elle est par principe
« coupable », alors que les commanditaires des attaques - le
Hamas et le Djihad islamique - sont à peine mentionnés dans
les communiqués israéliens.

Mais il ne suffit pas à M. Ariel Sharon de broyer l'Autorité
et de se dégager du carcan des accords d'Oslo, « la plus
grande catastrophe qui soit jamais arrivée à Israël », selon
ses dires. Son but stratégique est la capitulation de la
population palestinienne, et sa renonciation à toute forme
de résistance. Pour cela, il faut taper - et taper fort - ;
le 5 mars 2002, le général Sharon expliquait : « Nous devons
les frapper. Nous devons leur infliger des pertes sévères et
ils comprendront qu'ils ne peuvent continuer à utiliser la
terreur et à réaliser leurs objectifs politiques (3). »

Sur le terrain, l'armée israélienne met en oeuvre ces
« principes » : destruction systématique des infrastructures
- dont certaines financées par l'Union européenne -,
bombardements indiscriminés des camps de réfugiés, maisons
éventrées, attaques contre des hôpitaux et entraves à la
circulation des ambulances et au travail des secouristes
- ce qui a amené, fait exceptionnel, la Croix-Rouge
Internationale à protester -, pillages, vols, destruction
de tous les cadres de la vie matérielle et sociale des
Palestiniens (4). Les journalistes et les observateurs
internationaux sont souvent interdits, harcelés, refoulés.

Le premier ministre Sharon espère ainsi, après s'être
débarrassé de l'Autorité et de M. Yasser Arafat, faire
accepter la « solution à long terme » qu'il préconise depuis
1998 (5) : quelques bantoustans palestiniens autogérés,
enserrés dans un carcan de colonies juives, dont le réseau
n'a cessé de s'étendre depuis la signature des accords
d'Oslo de 1993 ; les Palestiniens géreraient leurs propres
affaires, sans aucune forme de souveraineté.

Cette manoeuvre est vouée à l'échec. Comme le souligne
l'historien israélien Zeev Sternhell : « Seul un esprit
malade peut espérer que l'occupation des territoires
entraîne la fin de la guérilla et de la terreur (6). »
Depuis dix-huit mois, la seconde Intifada traduit le rejet
par les Palestiniens d'une occupation illégitime, qui se
perpétue depuis trente-cinq ans en dépit de multiples
résolutions des Nations unies et au défi des accords d'Oslo.
Malgré les souffrances endurées, les Palestiniens ne
renoncent pas à obtenir la fin immédiate de l'occupation.
L'Autorité palestinienne comme le Fatah et les principales
organisations palestiniennes - à l'exception du Hamas -
revendiquent le droit à un Etat indépendant sur les
territoires occupés en juin 1967, avec Jérusalem-Est pour
capitale, aux côtés de l'Etat d'Israël.

Ce droit leur est reconnu par la communauté internationale,
y compris désormais par Washington, qui a pris l'initiative
de faire voter par le Conseil de sécurité des Nations unies,
le 13 mars 2002, la résolution 1397 : celle-ci affirme
l'attachement « à la vision d'une région dans laquelle deux
Etats, Israël et la Palestine, vivent côte à côte, à
l'intérieur de frontières sûres et reconnues ». Le sommet
arabe de Beyrouth des 27 et 28 mars 2002 a adopté, à
l'unanimité, le plan du prince-héritier saoudien Abdallah
Ben Abdelaziz préconisant des « relations normales » avec
Israël en échange d'un retrait total des troupes
israéliennes sur les lignes du 4 juin 1967. Les négociations
de Taba de janvier 2001 entre le gouvernement de M. Ehoud
Barak et l'Autorité avaient dessiné les contours d'un
compromis acceptable par les deux peuples (7).

Deux obstacles principaux demeurent sur le chemin de cette
solution. D'un côté, l'administration américaine, dernier
soutien politique du gouvernement de M. Sharon - en dépit
des déclarations de M. Bush de ces derniers jours appelant à
un retrait des troupes israéliennes. D'un autre, le « camp
du refus » israélien, mené par le général Sharon et qui a
réussi à s'assurer l'appui d'une majorité de la population,
traumatisée par les attentats-suicides. Ces attaques, qui
visent les civils israéliens, ne sont pas seulement
moralement condamnables - comme l'est la politique
terroriste de l'armée israélienne. Elles sont aussi
politiquement aberrantes, car elles minent les forces de
paix en Israël et empêchent l'émergence d'une solution de
rechange au gouvernement de guerre de M. Sharon (8).

Les Palestiniens refusent de renoncer à leur résistance à
l'occupation tant qu'une perspective politique claire et un
calendrier précis d'évacuation des territoires occupés
n'auront pas été fixés. Comment sortir de cette impasse, qui
nourrit tous les extrémismes ? L'idée circule d'un nouveau
texte du Conseil de sécurité, une « résolution
refondatrice », qui fixerait de manière précise l'objectif
de la négociation - retrait d'Israël de tous les territoires
occupés en juin 1967, création d'un Etat palestinien avec
Jérusalem-Est comme capitale, juste solution au problème des
réfugiés, établissement de relations normales entre Israël
et ses voisins arabes - et appellerait à un cessez-le-feu.
Encore faudrait-il que les Etats-Unis et l'Union européenne
s'engagent à faire que ce texte ne reste pas lettre morte.

Si les initiatives de paix échouaient, la région pourrait
connaître une escalade dont les peuples palestinien et
israélien seraient les premiers à payer le prix. Car
M. Sharon semble incapable d'éradiquer le terrorisme. Durant
le seul mois de mars 2002, plus de 120 Israéliens ont été
tués, chiffre sans précédent dans toute l'histoire du pays -
si on met à part les guerres avec les voisins arabes. Lors
de la guerre du Liban de 1982 déjà, le général Sharon se
fixait le même but ; le résultat de son action coûta la vie
à 18 000 Libanais et donna une impulsion décisive au
Hezbollah. La répression et l'occupation engendrent
inévitablement la résistance, mais aussi la haine et la
folie ; elles nourrissent de nouvelles générations de
kamikazes. D'autant que la tension monte à la frontière
entre le Liban et Israël, que les manifestations dans le
monde arabe signalent un degré d'indignation rarement
atteint pouvant menacer les régimes en place, notamment en
Jordanie.

A court terme, la priorité demeure toutefois la protection
des populations palestiniennes soumises à la guerre du
général Sharon, ce « nouveau Liban » dénoncé par les forces
de paix israéliennes. Combien de temps faudra-t-il pour
imposer le retrait des forces israéliennes des villes
palestiniennes - que demandent les résolutions 1402 et 1403
du Conseil de sécurité -, et le déploiement d'une force
d'interposition internationale, qui renforcerait le travail
courageux des missions civiles internationales ? Combien de
temps encore la politique de « deux poids deux mesures » des
Etats-Unis pourra-t-elle se poursuivre sans ébranler tout
l'ordre régional et les relations entre le monde occidental
et le monde musulman ?

ALAIN GRESH.

_______________________________________________________

(1) Ghassan Khatib, Palestine Report, Jerusalem Media
Communication Center, Jérusalem, 3 avril.

(2) Cité par Zeev Sternhell, Haaretz, Tel-Aviv, 5 avril
2002.

(3) Cité par Avi Shlaim, « Sharon's dangerous designs »,
International Herald Tribune, Paris, 5 avril 2002.

(4) Plusieurs cas d'exécutions sommaires ont été dénoncés et
l'organisation israélienne de défense des droits de la
personne, B'tselem, a fait part d'informations concordantes
de cas de tortures de prisonniers.

(5) Lire Haaretz, 5 novembre 1998.

(6) Zeev Sternhell, ibidem.

(7) Rappelons que ces négociations de la dernière chance ont
eu lieu à quelques jours des élections israéliennes qui
devaient amener M. Sharon au pouvoir. Elles ont été
suspendues à la demande de M. Barak, alors que les
Palestiniens proposaient de les poursuivre de manière
intensive. Le « relevé » des conclusions de Taba est présent
sur le site du Monde diplomatique. Lire également
« Proche-Orient, la paix manquée », Le Monde diplomatique,
septembre 2001.

(8) Selon un sondage de Yedioth Aharonoth, publié le 5
avril, 73 % des Israéliens restent favorables à
l'établissement d'un Etat palestinien dans le cadre d'un
accord global.

Les Pénélopes
www.penelopes.org


Subject: 
Aucune paix, sans les vrais.
Author: 
oies sauvage
Date: 
Thu, 2002-04-18 10:28

Pour répondre au nombreuses questions posées ci-hauts, Je résumerai ça en quelques mots. RECONNAISSANCE D'UN ÉTAT et D'UNE IDENTITÉ ÉCONOMIQUE, SOCIALE ET CULTURELLE DU PEUPLE PALESTINIENS. Et la reconnaissance du vole audieux commis par les anglais en 47 au déprimant des arables par la résolution 181 des N.U. Tant que cela ne seras pas rocconnu j'encourage les palestinien dans leur lutte armé contre le fasciste à Sharon qui est le porte parole et fusils officielle des Américanocentriste.

Oies Sauvage.


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