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Italie : manipulation ratéeCarl Desjardins, Sunday, March 24, 2002 - 15:05
HNS correspondance
Sans vergogne aucune. Sur fond d'état d'urgence, le chef du gouvernement italien en a appelé à la mémoire de Marco Biagi, l'économiste abattu mercredi soir devant son domicile à Bologne, pour inviter les partenaires sociaux à reprendre les négociations. " Mais quel dialogue ", s'est insurgé Sergio Cofferati, de la CGIL (CGT italienne), quand leurs positions restent identiques!" Le bras de fer sur la déréglementation du droit du travail dure depuis près d'un an. " Le Livre blanc du Travail " auquel a contribué Marco Biagi et la proposition de loi visant à éliminer la clause qui protège les salariés de tout licenciement abusif (" l' article 18 ") cristallisent les tensions. Presse, gouvernement et Confindustria (medef italien) en profitent pour agiter le spectre des " années de plomb " et relever des similitudes avec l'assassinat de D'Antona. Mais, surtout, pour assimiler syndicalisme, résistance sociale et terrorisme. Symbole de la gauche, le collaborateur du ministre du Travail D'Antona serait tombé sous les balles d'un commando se revendiquant des Brigades rouges, en 1999. Comme Marco Biagi le 19 mars dernier. Et les forces de l'ordre italiennes d'affirmer aujourd'hui - deux jours après l'homicide de Biagi - que l'arme utilisée dans les deux cas est la même. Que Biagi faisait partie d'une liste de personnalités en danger de mort. Que sa mort était prévisible. Que ses assassins sont les mêmes que ceux de D'Antona. Raison de plus, apparemment, pour le priver de gardes du corps. Ces mêmes forces de l'ordre en sont à leur troisième tentative avortée dans la recherche des responsables de la mort de D'Antona – toujours recherchés dans les milieux d'extrême-gauche. Toujours à côté. Loin de déstabiliser l'opposition, l'exploitation politique grossière de cet assassinat renforce la détermination des mouvements sociaux, qui dénoncent une " stratégie de la tension " et un " homicide d'Etat " (centres sociaux de Padoue). Prévue samedi, la manifestation de soutien aux droits des travailleurs s'annonçait importante. Ressentie comme une atteinte directe par toute la gauche et les mouvements de résistance civile, la mort de Marco Biagi lui donne une importance encore plus particulière. Une autre est programmée le 27 mars, contre le terrorisme. Sans compter la grève générale unitaire des trois confédérations syndicales (CGIL, CISL, UIL), le 5 avril prochain. Mais à défaut de s'être acquis un martyre, le gouvernement du Cavalier a trouvé un prétexte en or pour tenter de museler tout mouvement de résistance sociale. |
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