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AHM : Pour une politique de mobilité et d'accessibilité pour tousPatricia Clermont, Tuesday, March 19, 2002 - 00:24
Patricia Clermont
Voici l'esprit de l'atelier que l'Association Habitat Montréal organise dans le cadre du Sommet des citoyens (22-23 mars): Lorsque l'on pense à notre époque, l’une des idées les plus couramment acceptées est que tout, aujourd'hui, irait plus vite. Nous serions en train de vivre une époque où le temps et l'espace se compriment en raison de nos progrès technologiques. Or ce réflexe de la pensée est totalement inadéquat pour saisir la complexité de ce que les citoyens de Montréal vivent présentement parce que l'accès aux technologies qui favorisent cette vitesse est fortement différencié; les revenus dont disposent les individus et les groupes dans notre ville déterminent en bonne partie la façon dont ils vivent le temps aujourd'hui. Lorsque l'on pense à notre époque, l’une des idées les plus couramment acceptées est que tout, aujourd'hui, irait plus vite. Nous serions en train de vivre une époque où le temps et l'espace se compriment en raison de nos progrès technologiques. Or ce réflexe de la pensée est totalement inadéquat pour saisir la complexité de ce que les citoyens de Montréal vivent présentement parce que l'accès aux technologies qui favorisent cette vitesse est fortement différencié; les revenus dont disposent les individus et les groupes dans notre ville déterminent en bonne partie la façon dont ils vivent le temps aujourd'hui. Dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, par exemple, alors que ceux qui ont accès à une voiture peuvent se rendre à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont en moins de 10 minutes, ceux qui doivent se déplacer en transport collectif peuvent mettre jusqu'à une 1hre 15 minutes pour effectuer le même trajet. Les « rationalisations » effectuées ces dernières années dans le système de transport collectif de la partie centrale de la métropole ont aussi des conséquences sur les possibilités d'emploi de certains citoyens et sur les ressources humaines disponibles pour certaines entreprises. L'année dernière, pour ne prendre qu'un dernier exemple, une entreprise de Montréal-Est se plaignait de ne pas trouver de main-d'oeuvre pour ses activités alors qu'elle ne demandait pas de qualifications particulières. Il n'y avait pas manque de main-d'oeuvre en tant que tel mais l'entreprise elle-même en était arrivé au constat que c'était l'inaccessibilité de son site pour les gens ne possédant pas de voiture qui causait son problème de recrutement. Alors que nos gouvernements continuent d'axer le développement de Montréal sur les infrastructures autoroutières, les exemples risquent fort de se multiplier. La plupart du temps, les décisions d'axer le développement sur le tranport automobile sont justifiées en affirmant que « c'est dans notre culture », que le choix de se déplacer en automobile par la majeure partie de la population est quelque chose d'inéluctable et que l'on ne peut le remettre en question. Pourtant, les récentes et surprenantes augmentations de fréquentation des transports collectifs sont une occasion de réfléchir et d'implanter une véritable politique de mobilité et d'accessibilité qui bénéficierait à tous les résidants de Montréal; elles suggèrent, malgré une offre qui semble continuer à se détériorer, que ces tendances ne sont pas aussi irréversibles que l'on le prétend. Cette politique est d'autant plus nécessaire aujourd'hui que, notamment: 1) des études toutes récentes montrent clairement des liens entre l'utilisation abusive de l'automobile et du camion comme modes de transport privilégiés et plusieurs maladies (cancer du poumon, asthme, etc.) - maladies touchant particulièrement les populations les moins favorisées demeurant au centre de l'île; 2) l'un des facteurs importants d'endettement de foyers est le coût sans cesse croissant d'acquisition et d'entretien des automobiles, choix auquel les foyers installés en banlieue, comme d'ailleurs ceux installés au centre de l'île de plus en plus, se voient pratiquement forcés en raison de l'inaccessibilité et/ou de la déterioration du service collectif; 3) chaque projet majeur qui augmente l'offre automobile le fait au détriment du système de transport collectif et de la qualité de notre milieu de vie. En ce sens, nous proposons de mettre de l'avant une politique de mobilité et d'accessibilité progessiste inspirée par exemple des expériences récentes de Londres et Strasbourg - villes qui implantent présentement des mesures de promotion du transport collectif en en bonifiant l'offre de manière significative et en réduisant l'espace réservé à l'automobile sur leur territoire. C'est à notre avis une des luttes les plus importantes aujourd'hui. Pour information: Patricia Clermont & François Gagnon 514 254-0791 Luc Ferrandez 514 525-6533 |
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