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Indymedia en Palestine-Israel : 1er joursonia, Saturday, February 23, 2002 - 23:57 (Analyses | Guerre / War)
photo : Tessa Polak - Hebron
Indymedia en Palestine : 1er reportage 3 Indymedia'ctivistes, Cécile, Jérôme et Tessa, sont partis avec la 7ème "Mission Civile de Protection du Peuple Palestinien". Ils enverront, autant que faire ce peut, un reportage quotidien. 7/02. 1ere journee en territoire palestinien. 7 février, début d’après midi, le village d’El Khader. Nous parcourons depuis le matin le sud de Jérusalem. Matinée à Bethléem, puis passage dans le camp de réfugiés de Dheisheh, construit par El Khader donc, village proche de Bethléem, entoure de 5 bases militaires, juchées sur les hauteurs, le village, lui, se trouve coincé dans la vallée. El Khader, où la première mission de juin 2001 s’était rendue. Alors, les participants avaient tenté d’empêcher la confiscation de terres en plantant une tente sur des terres que l’armée israélienne disait être désormais les leurs. Nous revenons donc ce 7 février sur les lieux pour voir ce qu'il est advenu de la situation. Nous constatons une détérioration : une nouvelle base militaire, des maisons israéliennes sont construites sur des terres que les palestiniens croyaient les leurs. Il faut savoir que El Khader se trouve théoriquement en zone A, c’est-à-dire sous autonomie palestinienne. En théorie... Le barrage de blocs de béton qui empêche l'accès des palestiniens à la grande route, lui, est toujours là. Cela les oblige soit à faire des détours qui durent des heures, soit à circuler à dos d’âne. Les israéliens contrôlent ainsi la route et peuvent leur imposer de faire demi-tour à l’un des nombreux check-points qui parsèment le trajet. De l’autre coté du barrage, une route toute fraîchement goudronnée, des maisons israéliennes en cours de construction, sur la colline une zone militaire, et au milieu de tout ça, 4 maisons plus anciennes. Notre accompagnateur nous explique : ce sont les derniers résistants palestiniens, on leur a demandé de partir, ils ne veulent pas. Un des habitants de ces maisons, un homme de 65 ans, qui cultive les oliviers et dont la famille habite ici depuis au moins trois générations, arrive vers nous et s’écrie que si l’on vient le déloger pour détruire sa maison - c’est ce qu’on lui a annoncé, la démolition est prévue pour la fin du mois de février - il tuera les gens et Les Israéliens ont déja commencé le travail. Ils ont bétonné l’entrée de sa maison, détruit entre 70 et 80 de ses oliviers qui se trouvaient de l’autre coté de la route toute neuve. Il aurait pu porter plainte auprès de la justice mais celle-ci est israélienne et une seule plainte portée par des palestiniens sur 100 aboutit. Et puis il n’a pas les moyens de se défendre. Nous discutons un moment. Des soldats palestiniens qui empruntent cette grande route toute proche s’arrêtent par trois fois, observent de longs instants puis repartent. Nous rejoignons notre accompagnateur qui n’avait pas osé franchir le barrage de béton, ravi. Il habite près d’ici mais n’était pas venu depuis un an et demi... Nous repartons vers Bethléem où nous sommes déjà passés ce matin et où nous avions constaté les dégâts des récents bombardements. La ville est en zone A également mais elle a été occupée pendant trois mois par l’armée israélienne. Les chars en sont partis il y a un mois. Mais des tirs peuvent encore venir aujourd hui à partir de la colonie de Gilo construite sur la colline d’en face et reliée à Jérusalem par une route étroitement protégée.
photo : Tessa Polak - Hebron
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