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Bush endosse la création d'un dépôt central de déchets nucléaires au Nevada

vieuxcmaq, Sunday, February 17, 2002 - 12:00

info nucléaire (infonucleaire@altern.org)

Pour y entreposer de manière définitive des déchets nucléaires à haute activité et à vie longue...

WASHINGTON, 15 fév - Le président américain George W. Bush a donné vendredi son feu vert à la création d'un cimetière souterrain pour stocker la totalité des déchets nucléaires américains au Nevada (ouest), ouvrant ainsi la voie à une bataille sévère avec les autorités et la population de cet Etat qui refuse de devenir le dépotoir nucléaire des Etats-Unis. M. Bush a fait connaître sa décision dans une lettre adressée aux dirigeants du Congrès et rendue publique par la Maison Blanche. Le président a suivi les recommandations qui lui avaient été adressées la veille par son secrétaire à l'Energie Spencer Abraham.

Il avait proposé le stockage de la totalité des déchets nucléaires américains, qui représentent environ 77.000 tonnes, à Yucca Mountain, sous les montagnes arides du désert de Mohave au Nevada, un site situé à environ 140 km de la capitale du jeu, Las Vegas.

Les principaux responsables politiques au Nevada qu'ils soient républicains ou démocrates, sont opposés à la création de ce dépôt. Ils craignent qu'il ne fasse fuir les touristes de Las Vegas, l'une des premières destinations touristiques américaines, et que cela ne ralentisse le développement de la capitale américaine du jeu, qui se place en tête de toutes les villes américaines pour la croissance urbaine.

La décision de M. Bush qui devrait être confirmée officiellement sous peu, pourra être bloquée par le Parlement du Nevada. Mais dans ce cas, indique-t-on à la Maison Blanche, c'est aux parlementaires du Congrès à Washington qu'il appartiendra de prendre une décision en dernier ressort.

Actuellement les déchets nucléaires américaines sont stockés sur 131 sites provisoires dans 39 Etats (161 millions d'Américains vivraient dans un rayon de 120 km autour de ces sites).

Yucca Mountain sur la sellette des scientifiques. Il y a plusieurs centaines de milliers d'années, le site de Yucca Mountain, retenu par le département américain de l'Énergie (DOE) pour y entreposer de manière définitive des déchets nucléaires à haute activité et à vie longue, a été envahi par les eaux. C'est la découverte qu'a rendue publique Youri Doublyansky, un géologue membre de l'Académie des sciences russe, lors d'une conférence de l'American Geophysical Union. Étudiant la formation des cristaux de calcite de la colline, le géologue a remarqué des imperfections qui montrent que la roche a pu atteindre, il y a plusieurs centaines de milliers d'années, des températures de l'ordre de 170 degrés Celsius. Or, selon lui, seules des eaux remontant des profondeurs du globe peuvent atteindre une telle chaleur.

Y.Doublyansky estime avoir levé là un lièvre capable de remettre en cause le projet. James Paces, un scientifique américain qui a étudié le site pour le compte de l'US Geological Survey, n'est pourtant pas de cet avis. Pour lui, il y a bien eu de l'eau à Yucca Mountain, mais il s'agissait de suintements d'eaux de pluie, et non de remontées d'eaux souterraines, ce qui, à ses yeux, modifie radicalement les. données du problème. Selon lui en effet, les cristaux ont été formés par des infiltrations d'eau de pluie et «il ne fait aucun doute que le dépôt n'a jamais été saturé d'eau».

Quoi qu'il en soit, cette découverte ne fait pas les affaires du DOE dans le réglement d'une question qui, compte tenu du retard pris, commence à faire figure de scandale national outre-Atlantique, et cela d'autant plus que Yucca Mountaîn est le seul site retenu à ce jour pour accueillir les déchets nucléaires civils et militaires américains. Comble de malchance, le DOE connaît actuellement des difficultés insurmontables dans la mise au point du procédé de vitrification des déchets militaires stockés à Savannah, en Caroline du Sud (cf partie IV). Yucca Mountain devait à l'origine être opérationnel en janvier 1998 alors qu'on parle aujourd'hui de 2010 au plus tôt. Pressée par l'urgence, la National Regulatory Commission (NRC) a d'ailleurs décidé en février dernier de réviser certaines des dispositions appelées à régir le site, et cela sans attendre, au mépris de la loi, que l'Agence de protection de l'environnement (EPA) ait statué sur les aspects sanitaires et la sûreté du projet.

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