Le "Lykes Liberator", qui venait d'Allemagne et faisait route vers Charleston (Caroline du Sud, Etats-Unis), a signalé samedi 1er février avoir perdu la veille une partie de sa cargaison à environ 120 milles nautiques à l'ouest de la Chaussée de Sein. En tout, le navire a perdu 60 caisses au large des côtes bretonnes.

Certaines ont coulé à pic, d'autres non. C'est un réel danger pour la navigation. Autre risque, et non des moindres: celui d'une explosion ou d'une pollution chimique. Car ce bateau transportait environ 3.000 tonnes de produits dangereux. Au moins une des caisses tombées à l'eau contenait des bonbonnes d'halogénures, d'alkyles d'aluminium solide, un produit très sensible classé 4-2, c'est-à-dire susceptible de s'enflammer au contact de l'air, et dont on ne connaît absolument pas les réactions dans le milieu marin.

Jeudi, la préfecture maritime a annoncé que l'un de ces conteneurs contiendrait des résidus d'un produit chimique dangereux utilisés en pétrochimie. Elle a indiqué quelques heures plus tard qu'un avion de la Marine avait repéré et photographié samedi trois cylindres jaunes qui pourraient provenir de ce conteneur mais qui n'ont pas été repêchés. Elle affirme qu'aucune matière nucléaire ne se trouvait à bord du porte-conteneurs américain. Toujours selon la préfecture maritime, aucun conteneur ou cylindre n'est parvenu à la côte et la plupart ont probablement coulé.

Interrogé par la préfecture marine de Brest qui a lancé son enquête, l'armateur a laissé entendre que ces bonbonnes étaient vides, sans donner plus de détails sur les autres marchandises tombées à l'eau. On a appris qu'un autre navire a récemment perdu deux conteneurs d'engrais chimiques, peut-être du nitrate d'ammonium. L'enquête est en cours.