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Déchets nucléaires en Russie: des manifestants bloquent une voie ferréevieuxcmaq, Thursday, February 14, 2002 - 12:00
info nucléaire (infonucleaire@altern.org)
Environ 500 manifestants ont barré samedi 10 février une voie ferrée conduisant à un centre de stockage de déchets nucléaires importés de l'étranger, dans la région de Krasnoïarsk en Sibérie, a annoncé Greenpeace dans un communiqué. "La Sibérie est pour les hommes, pas pour les déchets nucléaires", proclamaient les banderoles brandies par les manifestants rassemblés sur la voie ferrée menant au centre de stockage. "Cette action est une nouvelle confirmation du refus de la société des déchets importés", a assuré le coordinateur de Greenpeace Ivan Blokov. "Nous demandons l'arrêt des projets fous du ministère de l'Energie nucléaire dont les activités devraient être placées sous un contrôle strict de l'Etat et de la population". En juin dernier, la Douma (chambre basse du parlement) a amendé la loi sur la protection de l'environnement, autorisant la Russie à importer plus de 20.000 tonnes de déchets nucléaires. Ces "importations" peuvent rapporter à la Russie jusqu'à 21 millions de dollars sur les dix prochaines années, selon des estimations officielles. Greenpeace a violemment critiqué cette décision et annoncé son intention d'utiliser "tous les moyens non violents à sa disposition pour protéger la Russie de cette invasion nucléaire". L'association assure avoir recueilli 49.454 signatures en faveur d'un référendum contre le stockage des déchets nucléaires dans la région de Krasnoïarsk (selon la législation, il faut recueillir au total 35.000 signatures pour organiser un référendum régional). Quelque 40 tonnes de combustible nucléaire usagé de la centrale nucléaire bulgare de Kozlodouï ont déjà été transférés en novembre dernier à Jeleznogorsk, dans la région de Krasnoïarsk, où les Russes comptent construire une nouvelle usine de retraitement des déchets radioactifs. Selon le quotidien Kommersant, la Russie compte importer des déchets nucléaires entre 2002 et 2012 et les stocker dans les régions de Tcheliabinsk (Oural), de Tomsk et de Krasnoïarsk (Sibérie). Leur retraitement doit commencer en 2021 et se terminer en 2041. Les autorités de Tcheliabinsk (Oural) ont mis en garde contre le risque d'une contamination nucléaire majeure par des déchets liquides stockés à ciel ouvert dans un complexe de la région, qui pourraient se déverser jusqu'à l'océan arctique, selon le quotidien Kommersant mercredi. Selon le gouverneur de Tcheliabinsk, Petr Soumine, les déchets nucléaires entreposés depuis les années 1960 par le complexe radio-chimique Maïak dans une série de lacs artificiels, pourraient à court terme déborder dans la proche rivière Tetcha, avant d'arriver par le fleuve Ob jusque dans l'océan arctique. Lors des crues du printemps 2001, le niveau des eaux des réservoirs de Maïak est arrivé jusqu'à trente centimètres du sommet des digues, selon le gouverneur, qui s'exprimait lors d'une réunion mardi avec une commission gouvernementale menée par le vice-Premier ministre Ilia Klebanov. Les spécialistes estiment que les digues pourraient céder dans les trois ou quatre ans à venir en cas de nouvelles fortes crues, libérant 400 millions de mètres cube d'eau contaminée, a indiqué le quotidien russe. Le vice-Premier ministre, cité par Kommersant, a indiqué que deux solutions étaient envisagées "réglant le problème pour longtemps": la construction de nouveaux réservoirs et l'achèvement d'une centrale nucléaire capable de retraiter les déchets. "Une décision définitive va être prise rapidement en tenant compte de nos possibilités financières", a annoncé M. Klebanov. La construction de la centrale nucléaire, entamée à l'époque soviétique et abandonnée depuis par manque de financement, coûterait 1,2 milliard de dollars, selon les informations de Kommersant. Le complexe Maïak avait été en 1957 le lieu d'une des principales catastrophes nucléaires en Union soviétique, lors d'un rejet accidentel de déchets nucléaires liquides qui avait contaminé 260.000 personnes et nécessité l'évacuation de plusieurs localités dans la région, rappelle le quotidien. Le budget fédéral est trop tendu pour financer de façon satisfaisante des tentatives destinées à résoudre les problèmes environnementaux russes, tels que le démantèlement des sous-marins nucléaires et la situation n'est pas prête de changer, ont déclaré les scientifiques cités par l'agence RIA-Novosti. |
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